It’s that time of the year, again !
AVRIL-MAI 2011
Par Sullivan Le Postec • 17 avril 2011
Bienvenue au Village, le webzine des fictions européennes et francophones.

Je me fiche des fêtes catholiques autant qu’il est possible de le faire, mais croyez-moi, j’ai bien noté que Pâques était particulièrement tardive cette année. Trois semaines plus tard que d’habitude, « Doctor Who » revient samedi prochain sur BBC1.

Mais sans doute qu’on appréciera davantage ces trois semaines de décalage au début du mois de juin prochain, quand la série quittera les écrans prématurément après seulement sept semaines d’antenne pour mieux nous laisser nous ronger les ongles tout l’été.

« Doctor Who » revient pour sa sixième saison depuis son retour au printemps 2005. Après six saisons, sept années de présence à l’antenne, il serait possible de négliger un peu la série. De lui préférer d’autres séries plus fraiches. Mais ce serait dommage de passer à côté de ce qui reste l’une des meilleures — peut-être la meilleure — série européenne actuelle. D’autant plus qu’elle est passée Maître dans l’art de se régénérer, de toujours garder un élément de surprise. La routine et « Doctor Who » ne font pas bon ménage.

Et puis « Doctor Who » est aussi porteuse d’un enseignement intéressant, juste après la plantade de « Outcasts », série de science-fiction dont la BBC a dû changer la programmation suite à un échec d’audience sévère. « Doctor Who », son extraterrestre en personnage principal et son tiers d’épisodes se passant de l’autre côté de l’Univers, reste pour sa part l’une des série les plus regardée de Grande-Bretagne, avec des scores impressionnants : plus de dix millions de téléspectateurs, avec des pointes à 12-13 pour les épisodes événements.
Autrement dit, pour ce qui est de toucher le grand-public, le genre est complètement secondaire par rapport à la manière dont il est utilisé, et à son inscription dans la culture populaire et l’inconscient collectif. Parce que bien sûr, le succès de « Doctor Who » c’est aussi celui d’une série née dans les années 60. Une série avec laquelle ont grandi des téléspectateurs qui sont heureux de la regarder à nouveau avec leurs enfants.

Le défi de la série français est aussi celui-là. Après avoir tourné en rond vingt-cinq ans durant autour d’un modèle unique que le téléspectateur de moins de 35 ans ne peut plus voir en peinture, elle n’a pas d’histoire commune à offrir aux familles qui auraient envie d’en partager. Mais est-il encore possible de se réinventer totalement dans un marché de la télévision de plus en plus mondialisé ?

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