Alors que la prise de contrôle de l'audiovisuel par les distributeurs, via une segmentation entre les différents pays des programmes, devient de plus en plus scandaleuse (avec une méprise complète des oeuvres gérées par ces distributeurs et les diffuseurs), cette hégémonie risque fort d'être mise à mal dans les prochaines années.
Dernièrement, une petite boite, un peu comme une FreeBox ou une NeufBox a fait apparition aux Etats-Unis. Dénommée
SlingBox, cette boite se raccorde directement à une antenne ou à un décodeur câble/satellite (qui peut être doté d'un disque dur interne, jouant ainsi le rôle de magnétoscope numérique) d'un coté, et à une prise réseau/Internet de l'autre. Jusque là, cette boite a la saveur d'une FreeBox. Sauf que, au contraire d'une FreeBox, la SlingBox fonctionne dans l'autre sens : au lieu de lire le contenu audiovisuel depuis Internet, cette boite lit le contenu audiovisuel depuis l'antenne ou le câble, pour le renvoyer sur le réseau par la suite. Dès lors il devient possible de lire le contenu récupéré par la SlingBox depuis n'importe où, pourvu que l'on soit relié à Internet.
D'un point de vue technique, un logiciel spécial est à installer pour piloter l'engin. Celui-ci encode le signal vidéo en WMV (encodage vidéo de Microsoft) pour le diffuser à la personne connectée à distance. Il est même possible de contrôler complètement le décodeur câble situé en amont à l'aide d'un fil spécial avec une terminaison infra-rouge jouant le rôle d'émetteur de la télécommande, leurrant le décodeur pour le télécommander (le 'télé' prend tout son sens ici !). Alors, certes, d'après les essais que réalise en ce moment
Satellifax, la qualité n'est pas forcement exceptionnelle, et reste limitée en raison des performances d'envoi d'une ligne Internet personnelle, mais cette combinaison risque de continuer à chambouler le dictat imposé par les diffuseurs nationaux.
Il est indéniable que si les diffuseurs américains commencent à accepter l'idée d'une virtualisation de la diffusion, en proposant de plus en plus de moyens d'accès via le web à leurs contenus, une telle machine risque de bouleverser un peu tout. Car il suffit alors d'avoir un abonnement au câble et d'un hébergeur américain pour pouvoir accéder en direct, 'gratuitement' et en toute légalité depuis la France aux dernières émissions américaines. En combinant le système avec un
TiVo, il sera donc possible de regarder au rythme prévu par les créateurs
Boston Justice (
Boston Legal) le mercredi soir, à moins d'être insomniaque et de le regarder en direct à 4h du matin en pleine nuit. L'overdose quotidienne que s'apprête à imposer TF1 sera alors évitée...