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30 Rock - Critique des deux derniers épisodes de la série

Last Lunch: Blurg, c’est fini

Par Conundrum, le 6 février 2013
Publié le
6 février 2013
Saison 7
Episode 13
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Je n’ai jamais aimé une série comme j’ai aimé 30 Rock. Je n’ai jamais eu d’estime constante pour une sitcom sur une telle longévité.

Contrairement à The Office ou Friends, je n’ai jamais eu à me forcer à regarder 30 Rock. Si j’ai beaucoup d’affection pour Scrubs en général, j’ai eu du mal avec son personnage principal pendant trop longtemps pour garder une image irréprochable de la série.

La seule comédie qui joue dans la même cour que 30 Rock à mes yeux est Frasier. Et cela tombe bien, puisque, dans une interview à Entertainment Weekly, Tina Fey expliquait qu’elle et ses scénaristes ont revu le finale de Frasier pour se préparer à écrire la fin de série. Et si une comparaison doit se faire, je dois avouer être sorti moins satisfait du finale de 30 Rock que devant celui de Frasier.

Mais ce n’est pas nécessairement de la faute de Tina Fey. La principale différence vient de moi. Contrairement à 30 Rock et comme toutes les séries précitées, je ne pas découvert Frasier à ses débuts.
Dans la fin des années 90, il était difficile de retrouver des saisons complètes de sitcom. Du coup, mon rattrapage des premières saisons s’est fait pendant ma découverte des dernières. En soi, ma vraie admiration pour Frasier s’est faite sur quatre ou cinq ans au lieue des onze où elle était à l’antenne.
Le projet 30 Rock m’a intéressé dès que son pilote a été acheté par NBC, avant même la diffusion en septembre et même s’il est loin d’être parfait, au « You have the boldness of a much younger woman » du pilote a cimenté mon respect pour la série. Pendant sept saisons de bons, excellents ou mauvais épisodes de 30 Rock, je n’ai jamais cessé d’être impressionné.

Je n’ai jamais connu un attachement aussi fort à une série pendant aussi longtemps et dès les premières mentions du projet, du coup, il était quasiment que je ressorte satisfait de cet épisode dès son premier visionnage.
Le « Thank you, son ! » de Martin à Frasier dans le dernier épisode a résonné fort en moi parce que j’ai découvert l’évolution de leur relation si particulière à coup d’intégrale d’épisodes inédits à mon rythme et à ma guise. En soi, le fait que Martin remercie son fils de lui avoir épargné de vivre (et probablement) mourir seul en maison de retraite alors qu’il pensait que le meilleur de sa vie était derrière lui est bien plus touchant que ne pourrait l’être le « I love you too, Jack » de Liz Lemon. Et ce sentiment n’est que plus fort quand on constate cette évolution en avance rapide via des intégrales qu’on enchaîne plutôt que distillé sur 11 ans.

Ce final n’est pas le meilleur épisode de la série ou même de la saison, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’est pas très bon. J’aime l’équilibre entre nostalgie et dénouement des intrigues. Le rappel à The Rural Juror est bien plus fort, plus discret et mieux trouvé qu’un retour de Josh ou de Rachel Dratch pour nous remémorer les temps forts du début de la série. Mais surtout, 30 Rock n’a pas oublié que le dernier épisode d’une série n’est pas uniquement la dernière fois que l’on va découvrir un inédit. Il s’agit aussi d’un épisode de 30 Rock. Liz sur les forums de discussion de mamans, Lutz en charge du déjeuner ou Jenna qui s’essaient à de nouvelles carrières sonnaient comme un épisode régulier de 30 Rock : piquant, idiot et drôle.

Mais surtout même dans le cadre du dernier épisode, 30 Rock n’a pas oublié d’être 30 Rock. C’était l’occasion ou jamais de se moquer de l’exercice du dernier épisode avec le spin-off sur Grizz [1]. Et si je n’ai pas été aussi touché que j’aurais du l’être avec la résolution du conflit Jack et Liz, c’est le discours de Liz à Tracy qui m’a le plus impressionné.
Un dernier épisode est souvent l’occasion du départ d’un des personnages principaux, et on a le droit à des adieux bien larmoyants. La nostalgie nous fait pardonner la facilité, en règle général. Ici, j’ai aimé la franchise de Liz. Malgré la forte relation qui lie Jack à Liz, 30 Rock est une sitcom sur la vie de bureau. Tracy et Liz sont avant tout des collègues, la vraie vie prend souvent le pas sur les relations d’amitié tissées dans le milieu professionnel et il y a peu de chance que le lien entre eux survive à l’annulation de TGS. Et j’aime ce message. C’est honnête de la part des scénaristes. Ce n’est pas devant un finale de 30 Rock que vous devez vous attendre à pleurer, on est pas devant Friday Night Lights, non plus !

Et j’aime aussi ce que ce message implique. Tracy, tout comme Jack, attendent trop de Liz, ils se sont reposés sur elle pendant bien trop longtemps. C’est la belle surprise de cet épisode. Il commence par Liz qui essaie de s’ajuster à sa nouvelle vie, et s’achève sur l’impact de l’absence de Liz dans celle des autres. Et cette gentille Liz vient à leur aide une dernière fois.

Ce double épisode a les forces habituelles d’un opus régulier de 30 Rock, dans une optique méta propre à la série, se moque du principe du series finale et trouve même le moyen de fournir des moments touchants. Mais ce que j’ai le plus apprécié dans cet épisode est que celle qui n’a aucun problème à se séparer de Liz, est Jenna, sa « meilleure amie » ! Ce dernier épisode lui donne la part belle, il l’écarte de la plupart des intrigues et gère le tout en solo. J’ai été surpris de voir à quel point Jenna était devenu mon personnage préféré. De la plus mal définie, elle est devenue le potentiel comique pur à 100% de la série. Il n’y a pas de profondeur dans ce personnage absurde, odieux et ridicule. Jack et Liz, et dans une moindre mesure Tracy et Kenneth, nous donnaient des moments plus touchants. Jenna n’était là que pour nous faire rire, et cet épisode, et cette septième saison en général, lui a donné la part belle.

J’ai déjà dit que 30 Rock ne me manquera pas, je sais que je reverrai Tina Fey ailleurs et je ne suis pas pressé de revoir Baldwin et Morgan, en revanche, savoir que je n’entendrai plus jamais une insulte de Jenna, une chanson idiote comme Muffin Top, ou une révélation sordide sur sa vie sexuelle, ça, ça va me manquer.

Conundrum
Notes

[1Avec une dernière belle attaque dirigée contre NBC quant à sa politique en matière de comédies ou le clin d’œil à celui St Elsewhere.