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Agent Carter - Avis sur les premiers épisodes de la série dérivée de Captain America

Agent Carter: Alias Miss Captain America

Par Ju, le 16 janvier 2015
Par Ju
Publié le
16 janvier 2015
Saison 1
Episode 3
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Parfois, quand j’entends parler d’un projet en préparation, la première chose qui me vient à l’esprit est une question, simple, pure, directe : pourquoi ? C’est très exactement ce qui s’est passé quand j’ai entendu dire que Marvel et ABC préparaient une série sur Peggy Carter, et c’est une question dont je ne suis toujours pas sûr d’avoir la réponse.

Quelle drôle d’idée, cette série.

Quand même.

Qu’est-ce que c’est ?

Marvel’s Agent Carter est une mini-série (si c’est un échec) ou une série tout court (si les audiences sont au rendez-vous) diffusée sur ABC depuis le mois futuristique de janvier 2015.

Pendant les huit épisodes qui la composent, elle va donc s’intercaler sur la grille du network entre le début de la saison 2 d’Agents of SHIELD (que je ne regarde pas) et sa seconde moitié (que vous pouvez quand même regarder, hein, je ne suis pas un sauvage).

C’est la seconde série Marvel, en attendant l’arrivée de Daredevil en avril sur Netflix, et avant AKA Jessica Jones l’an prochain.

De quoi ça parle ?

Pour faire court : c’est Alias dans les années 40.

Et pour faire plus long ?

Près de 15 ans avant l’époque profondément sexiste décrite dans Mad Men, Peggy Carter évolue dans un environnement encore plus sexiste : l’univers cinématique des super-héros d’aujourd’hui.

Alors que la première apparition de Wonder Woman au cinéma se fera l’an prochain dans un film intitulé « Batman v. Superman », alors que Marvel a jugé qu’il était plus prioritaire de produire un film Ant-Man qu’un film Mrs. Marvel, et alors que Gamora n’apparait pas sur les produits dérivés des Gardiens de la Galaxie, Peggy fait donc figure d’exception : elle est la seule héroïne d’une série d’action à la télévision !

Mais sinon, c’est vrai, qu’est-ce qu’ils étaient sexistes dans les années 40...

Et sinon, de quoi ça parle ?

Juste après la Seconde Guerre Mondiale et la bête congélation de l’amour de sa vie dans un glacier (Captain America), l’agent C.A.R.T.E.R. travaille pour le S.R.S. (l’ancêtre de S.H.I.E.L.D.) pour lutter contre H.Y.D.R.A. et L.E.V.I.A.T.H.A.N., et accessoirement innocenter son ami Howard Stark.

C’est bon là ?

C’est avec qui ?

Agent Carter, c’est avec Hayley Atwell, charmante, charismatique, et complètement crédible dans ses scènes d’action. Atwell était la seule raison d’accorder le moindre crédit à un projet de série dont on ne savait pas trop à quoi il allait bien pouvoir servir.

Elle est entourée par cette tête-à-claque de Chad Michael Murray (parfaitement bien casté), par Enver Gjokaj (dont j’arrive maintenant à écrire le nom sans avoir à en vérifier l’orthographe) et Lyndsy Fonseca (la fille de Ted qui se révèlera sans le moindre doute travailler pour Leviathan).

Et c’est bien ?

C’est pas mal.

Pour être plus précis, je n’ai pas trop apprécié les deux premiers épisodes diffusés la semaine dernière, mais j’ai été bien plus convaincu par le troisième.

Je reproche surtout au pilote une introduction bien grossière (et bavarde) à l’univers de la série. C’est toujours un exercice délicat d’écrire un premier épisode, et dans le cas d’Agent Carter, pour moi, c’était un peu indigeste.
Donc oui, les collègues de Peggy sont hyper machos et, oui, il fallait nous présenter sa nouvelle situation de femme non respectée dans son travail, mettre en place sa mission principale, tuer sa colocataire, introduire sa nouvelle meilleure amie (qui va la trahir avant la fin de saison, je le répète), introduire Jarvis, la faire participer à quelques combats, faire exploser des trucs, lui faire porter une perruque blonde, etc... c’était beaucoup. C’était sans doute trop.

Et tout m’a semblé un peu cheap.

La comparaison à Alias est sans doute inévitable : c’est sur la même chaine, Peggy est une espionne qui mène une double vie, elle porte des perruques, se bastonne, et recherche des objets hors du commun. Sauf que Alias, c’était il y a presque quinze ans. Et qu’à l’époque, visuellement, tout me semblait beaucoup plus joli qu’aujourd’hui.

Ceux qui me connaissent savent que ma plus grande fierté est mon expertise absolue des perruques, fausses barbes, et fausses moustaches à la télévision. Et la perruque blonde de Peggy dans le pilote était moche. C’est tout. Jamais Sydney Bristow n’aurait porté un truc pareil (et pourtant, elle en a porté quelques pourries).

Bref.

Faute totale.

Faute impardonnable.

Pilote raté.

Hmm...

J’ai beaucoup aimé le troisième épisode. Il était plus posé, plus surprenant, et laissait la part belle aux relations entre les personnages, et surtout celle de Jarvis et Peggy. C’est nécessaire pour ancrer la série et donner plus de poids à ses intrigues les plus extraordinaires, et ça fait plaisir de voir que les scénaristes l’ont compris.

Les rebondissements montrent aussi un certain courage, tout à fait à sa place dans une série de seulement huit épisodes. J’espère sincèrement que la suite sera du même niveau et que les épisodes restant arriveront à justifier l’existence d’un projet qui, malgré ses qualités réelles, me parait toujours aussi superflu.

Ju