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Boston Legal - Avis sur la troisième saison de la série

Boston Legal (Bilan de la Saison 3) : Première Partie

Par Conundrum, le 7 décembre 2006
Publié le
7 décembre 2006
Saison 3
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Nous sommes quasiment arrivés à la fin du premier tiers de la saison 3 de Boston Legal. Je vois sur vos visages inquiets que vous vous demandez si l’inévitable s’est produit, si David E. Kelly, DEK pour vous et moi, a déraillé, si dans Boston Legal, des tumeurs transformant des boulets en connards misogynes, des bébés dansants, des serial killers déguisés en nonnes, des serials killers fan du seigneur des anneaux, des avocats tueurs ou des filles cachées sont soudainement apparus et ont totalement dénaturé la série. Je vous rassure, à l’exception de filles cachées, ce n’est pas le cas. Pour cette saison 3, DEK propose des avocates nymphomanes, Lake Bell, des naines, des fils qui embrassent leurs mères avec la langue, encore plus d’acteurs de Star Trek, des hommes qui jouent à la poupée, des hommes qui couchent avec des poupées, un voyeur, des bouts de cadavres, et Michael J. Fox. Mais sinon, Boston Legal, c’est toujours aussi bien.






The New Guys
‘Jeffrey : We’re the new guys.
Denny : Oh, please ! If there were new guys, the would have shown up is the season premiere’

Cet été, j’ai été très sage. J’ai mangé mes légumes, fait ma chambre, aidé des personnes âgées à traverser la rue (si, si, je suis désolé mais Jéjé compte en tant que personne âgée), et ai été très gentil. Du coup, je n’ai pas vraiment compris pourquoi mon souhait de voir Parker Posey créditée au générique de la nouvelle saison ne s’était pas réalisé. Elle donnait de l’excellent matériel à Denise, j’aimais beaucoup sa relation avec Alan Shore. Alors quand elle a disparue en milieu du 3.01, le fait qu’elle ne soit pas keyllerisée a été une maigre consolation. Jusqu’au 3.02. Et là, j’ai compris le message que l’Univers essayait de me communiquer que patience est mère de vertue : la série se débarasse de Parker pour faire place à un meilleur personnage, Claire Simms.

En effet, dans le second épisode de la saison, deux nouveaux personnages accompagnés d’un excellent nouveau générique, arrivent dans la série. Jeffrey Coho (Craig Bierko) et surtout Claire Simms (Constance Zimmer, une amie à ‘drum’) sont deux avocats qui arrivent de New York et qui rejoignent Crane, Poole and Schmmidt. Leur premier procès est une intrigue à rallonge qui s’étale sur plusieurs épisodes et qui permet d’établir très vite qui sont les personnages et leurs relations avec le reste de l’équipe. Dans la tradition de The Practice, Jeffrey, Claire et Denise doivent défendrent Scott Little, un jeune homme accusé du meurtre de la femme d’un juge (Armin Shimmerman). Les rebondissements sont nombreux, et souvent imprévisibles. Le procès tient en haleine et sa résolution, dans la tradition de The Practice, est surprenante, et a un facteur ‘beurk’ assez élevé.

Un élément intéressant de l’intrigue est l’exploration de l’univers du Kelleyverse. DEK est connu pour utiliser les mêmes juges dans ces séries basées à Boston. Ally MacBeal et The Practice se partagaient régulièrement les mêmes juges. Cette saison, Anthony Heald a repris son rôle de juge de The Practice dans Boston Legal et, Armin Shimerman, qui en est à son troisième juge dans les séries de DEK, incarne le mari de la victime. Malgré le fait qu’un même acteur puisse jouer plusieurs rôles différents dans le Kelleyverse (Lara Flynn Boyle, Anthony Heald, Peter MacNicol), David E. Kelley nous rappelle par ces petits clins d’œil et cross overs qu’Ally MacBeal, The Practice, Boston Public et Boston Legal (et par extension, Gideon’s Crossing) évoluent dans le même Boston. D’ailleurs, il a, à plusieurs tentatives, essayé de faire revenir Camrin Manheim, dans le rôle d’Elenor Frutt, The Practice ayant établi qu’elle et Alan Shore étaient des amis de longue date.


Marty, Magnum et la veille Sally
Alan : ‘Shirley, what you did to my client was unfair. I’m a man of principle. Or not. Whatever the situation calls for.’

En revanche, un personnage qu’on aurait aimé ne pas revoir est Sally. Le boulet de la saison un revient avec un procès difficile à perdre (qu’elle perd), et des nouveaux cheveux (là, je ne sais pas si elle les perd). J’ai été méchant avec Lake Bell par le passé...mais soyons honnête, elle le mérite. Son personnage n’apportait rien à la série, et son double épisode de la saison 3 censé mettre en avant les insécurités d’Alan sonne un peu forcé. Mais Sally n’est pas la seule à revenir, dans la catégorie ‘Acteurs qu’on est content de revoir’, Tom Selleck, Brian Clemenson et Michael J. Fox reprennent leurs rôles des saisons précédentes.

La storyline de Michael J. Fox se conclue de façon très réussie. Denise accepte sa demande en mariage et dans le season premiere demande à Shirley de le défendre après qu’il ait voulu acheter un poumon. A l’issue de l’épisode, Michael J. Fox part pour une durée indéterminée mais ne reviendra pas. Dans le 3.07, Denise apprend sa mort. Ce qui aurait pu donner lieu à épisode triste où Julie aurait beaucoup pleuré. C’est loin d’être le cas. Le 3.07 est un épisode d’Halloween où Denise apprend qu’il ne reste plus grand chose du corps de son fiancé car il était donneur d’organes. Elle passera le reste de l’épisode, avec Shirley, à la recherche des organes de Michael J. Fox (oui, oui, il a sûrement un nom dans la série, mais j’ai la flemme de d’aller sur TV.com, mais vous pouviez y aller si le cœur vous en dit, moi je continue à l’appeler Michael J.Fox). Le dénouement de l’intrigue est aussi drôle qu’il est inattendu. La deuxième partie de la saison 2 a montré les limites du personnage et de sa relation avec Denise. Elle savait que c’était une relation vouée à l’échec, et il a souvent joué la carte riche mourant excentrique. Et d’ailleurs, DEK ne perd pas une minute, Michael J. Fox n’est pas encore parti que Denise est déjà au centre d’un potentiel triangle amoureux entre Jeffrey, Brad et elle.

Je n’ai jamais considéré Tom Selleck comme quelqu’un de drôle. Dans Friends, son personnage n’était pas hilarant, Richard était plus une source de vannes ou de quiproquos plutôt qu’un guest vraiment drôle. C’est un peu ce que je pensais de lui dans Boston Legal jusqu’à son retour dans le 3.03. Tom Selleck, (oui, oui, il a sûrement un nom dans la série, yada, yada, yada, TV.com) désire divorcer de sa femme et demande à Shirley où est la faille dans le contrat de mariage qu’elle a rédigé en saison 2. Lorsqu’elle lui explique qu’il n’y en a pas, il l’attaque en justice. Son avocat ? Alan Shore. Non seulement, cette intrigue est très drôle, mais elle permet aussi de faire revenir un thème récurrent dans la série : la fascination qu’a Alan pour Shirley. Mais la série va encore plus loin quand Shirley, dans l’épisode suivant, est prête à céder à ses avances s’il obtient l’accord de Denny. Un triangle amoureux dangereux qui sent fort le saut de requin mais qui est parfaitement maîtrisé. Il ne s’étale pas en longueur, Candice Bergen est excellente dans cette intrigue et elle donne du très bon matériel à Shatner et Spader.

Bref, la série va de l’avant avec de nouveaux personnages, mais elle n’oublie pas son passé, même le plus douteux (oui, oui, Lake, c’est de toi que l’on parle). Et ça, au pays cruel de kelleyrisation, c’est rare et mérite qu’on le souligne.


Bethany, la religion et la Mort
Denny : Not a chance.
Alan : Oh yes !
Denny : Don’t lie to me !
Alan : Scout’s honor.
Denny : I am NOT looking down !
Alan : But you must !

Denny, de son coté, est bien occupé en ce début de saison. Internet l’a aidé à trouver l’amour. Il rencontre Bethany en ligne, une jeune avocate avec qui le courant passe plus que bien. Mais à leur premier rendez vous, il découvre que Bethany est une personne de petite taille. Evidemment, Denny refuse de donner suite à leur relation, mais ils apprennent à se connaître et Denny s’éprend rapidement de Bethany. L’intrigue est très drôle, elle instaure un nouveau gag récurrent dans la série. Denny et un personnage discute de Bethany, Denny est odieux et la caméra révèle que la jeune femme est juste à coté de lui sans qu’il ne l’ai remarqué.

Mais la série ne se limite pas à des avocates de petite taille, au retour de Lake Bell ou à un procès à scandales. Comme avec The West Wing, Boston Legal est une série qui fait réfléchir. Une série avec des avocats flamands rose, certes, mais une série qui fait réfléchir. La saison un de la série était au mieux, plaisante, mais c’est à partir des épisodes sur le droit à l’information, qui a vu le retour du principal Harper de Boston Public, et surtout sur la peine de mort que la série a trouvé l’une des ses forces. DEK aime montrer deux avis valables sur un point litigieux du système judiciaire US sans jamais trancher d’un coté ou de l’autre. Ainsi, Lake Bell revient avec un épisode solide, de ce point de vue là, sur la religion. Elle défend un Scientologue qui travaillait pour Jerry Espenson et qui a été renvoyé parce qu’il parlait trop des ‘excentricités’ de sa religion. Alan se lance dans une tirade où il explique de façon très passionnée les méfaits du droit à la religion et finit pas une meta-réference, signe classique de la série, ‘I know, I’ll get letters’.

Dans le 3.07, Jerry Espenson est de retour et a encore des problèmes. Cette fois ci, il est attaqué pour parjure. Jerry a été convoqué pour faire partie d’un jury. Lors de la présélection, il s’est vu demander s’il était pour ou contre la peine de mort. En effet, Boston Legal nous apprend qu’aux Etats-Unis, lors d’un procès où l’accusé peut être condamné à mort, les membres du jury ne doivent pas être contre la peine de mort. Jerry, qui est contre, a menti sur sa position. Lors de sa défense, Alan explique qui si une personne est pour la peine de mort, elle sera plus encline à déclarer l’accusé coupable. Mais la force de l’épisode vient du fait qu’elle met en avant un point de vue opposé, celui du procureur (Tom Verica d’American Dreams) de façon claire et posée et sans le diaboliser.

Nous voilà rassurés pour ce début de saison 3. La série réussit à garder l’équilibre idéal entre comédie et drame sans tomber dans l’excès. En revanche, DEK, éloigne toi des intrigues d’incestes que ce soit coté drama (le procès Hooper) ou comédie (Bethany et Denny), tu ne pourras en tirer rien de bon.

Conundrum
P.S. Et comme il faut surveiller David E. Kelley de très près, Conundrum reviendra en 2007 pour proposer deux bilans supplémentaires (en milieu et en fin de série) du cabinet d’avocats le plus loufoque et le plus politisé de cette fin d’année.