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Dexter - Critique de l'épisode 2 de la saison 4

Remains to be Seen: Le Doux Dodo de Daddy Dexter

Par Ju, le 5 octobre 2009
Par Ju
Publié le
5 octobre 2009
Saison 4
Episode 2
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Et si on oubliait la troisième saison ? C’est ce que semble nous proposer les scénaristes de Dexter avec les deux premiers épisodes de la saison 4, et tout bien réfléchi ça me semble être une excellente idée.

Mais avant de revenir sur pourquoi on peut ignorer les 12 épisodes précédents de la série (et c’est tant mieux), un petit résumé de ce début de saison s’impose.

Vie de merde !

Dexter est fatigué. Notre tueur en série préféré a un peu de mal à s’adapter à sa nouvelle vie de famille, avec son huître de femme et ses trois enfants, dont un bébé qui ne dort pas, une adolescente en crise, et pire que tout, un gamin affectueux qui s’appelle « Cody ». Brrr...

Un soir, bien fatigué après une soirée typique cellophane/couteau/sacs-poubelles, Dex a un petit accident de voiture. Pas le temps de déconner, il doit alors vite retrouver les petits morceaux de corps perdus avant que la police de Miami ne suspecte quelque chose, l’arrête, le fasse juger, et vende des places pour son exécution. Mais bien sûr.
Et pour réaliser cet objectif, Dexter boit beaucoup de Red Bull. Brrr...

Pendant ce temps, l’Agent Lundy réapparait, Quinn se tape une journaliste, Angel et Laguerta ont une aventure, Matsuka fait des blagues cochonnes particulièrement inappropriées à son lieu de travail, Tata Debra est géniale, et John Lithgow joue un vieux monsieur tout nu qui tue des femmes dans leur baignoire. Brrr...

Miguel qui ?

Miguel Prado, le personnage de Jimmy Smits qui a monopolisé une bonne partie de la troisième saison (parce que quand on engage le Président Matthew Santos on l’utilise) semble avoir été oublié de tous. Et c’est une bonne nouvelle.
Quand le Précédemment... du premier épisode de la saison met bien trois minutes avant d’évoquer le dernier ennemi juré en date de Dexter, c’est qu’il faut mieux l’oublier, lui, toute son intrigue lente et prévisible, et quasiment toute la saison 3.

D’ailleurs, à un ou deux détails près, je suis absolument d’accord pour jouer le jeu des scénaristes. La troisième saison aura été décevante, et dans le contexte de la série elle n’aura eu qu’une seule utilité à long terme : nous permettre de découvrir Tata Debra dans toute sa splendeur, après deux ans passée plus ou moins dans l’ombre de son frère.
Oh, et le bébé aussi, je suppose.

Malheureusement, malgré le bébé et le mariage, Rita reste toujours le plus gros point faible de la série. Le personnage n’aura eu qu’un intérêt très limité depuis la fin de la première saison, et ça ne va pas en s’arrangeant. C’est tout simplement lassant de voir Julie Benz jouer (plus ou moins bien) une abrutie finie à longueur d’épisode. Ca se justifiait encore quand elle était fragile psychologiquement, maintenant beaucoup moins. Du coup, je ne peux pas m’empêcher d’attendre patiemment le moment où Rita sera tuée dans d’atroces circonstances, faisant basculer une bonne fois pour toute Dexter du côté obscur.
En attendant, elle peut rester à l’écart. Avec Astor.

A part ça, le bon côté de « Dexter père de famille » c’est que l’arrivée du bébé s’est faite de façon beaucoup plus naturelle et sobre que ce à quoi je m’attendais. Harrison est là, il parfaitement joue son rôle de nuisance au train-train de Dexter, et prend nettement moins de place que Jimmy Smits. Rien à dire.

Trois ou Quatre Flics à Miami

De l’autre côté de la série, j’ai senti un vrai effort pour rendre les flics un peu moins inutiles que depuis la mort de Doakes. Premier exemple : les scénaristes ont utilisé la même technique que ceux de Dollhouse en réunissant leurs mauvais personnages dans une seule et même intrigue.

Résultat, Angel et Laguerta couchent ensemble.

Alors oui, ça sort de nulle part et ce n’est pas particulièrement passionnante (comme dirait Quinn dans une réflexion autoréférentielle assez inattendue, « Who Cares ? »), mais au moins on ne nous inflige plus la copine d’Angel qui travaille à la Brigade des Mœurs, ni Laguerta qui se fait une nouvelle amie dans des scènes Sex and the City.
Et ils parlent espagnol entre eux, donc c’est forcément hilarant.

En parallèle, on nous confirme ENFIN que Quinn est un pourri, après une troisième saison entière sans aucune avancée dans cette intrigue. Forcément, c’est ce pauvre Dexter (qui n’en a rien à foutre) qui le surprend en train de voler de l’argent sur le lieu d’un crime, ce qui entraine des scènes assez amusantes entre les deux pendant tout l’épisode.
Cela peut se terminer de deux façons : ou bien Dexter s’en servira pour le faire chanter plus tard dans la saison, ou bien Quinn sera nerveux à l’idée d’avoir été surpris, ce qui l’entrainera à chercher à déterrer de la merde sur Dexter. Dans un cas comme dans l’autre, ça risque d’être bon.

The Trinity Killer

Ce qu’on sait pour l’instant de l’intrigue de la saison est mille fois plus engageant que ce à quoi on a eu le droit l’an dernier. John Lithgow joue le Tueur de la Trinité, un tueur en série particulièrement flippant (les vieux nus font souvent cet effet) qui impose sa marque en quelques apparitions seulement, tandis que l’Agent Lundy revient à Miami pour le traquer.

Le retour dans la série de l’Agent Spécial à la Retraite et Rock Star Frank Lundy est une excellente nouvelle. Déjà parce que Keith Carradine est excellent dans le rôle, et ensuite parce que Lundy apportait quelque chose d’assez inestimable à la saison 2 qu’il est très bon de retrouver. Une question de présence.
Ses scènes avec Dexter et Debra sont très bonnes, dans des registres complètement différents. Et si j’imagine très bien comment cette intrigue pourrait se prolonger sur la cinquième saison (Dexter n’est pas vraiment une série imprévisible), je ne demande qu’à être surpris. Et si j’ai raison, j’ai vraiment hâte.

La meilleure amnésie télévisuelle depuis Teri Bauer

Si dans ces deux premiers épisodes j’ai beaucoup aimé les pistes qui ont été lancées pour la saison toute entière, j’ai aussi beaucoup apprécié l’intrigue que les scénaristes ont choisie pour lancer la saison.

Dexter exténué, l’accident de voiture, l’amnésie, c’est sans doute un peu facile (et dans le cas de l’amnésie, un peu ridicule), mais c’est à la fois l’occasion d’exploiter le nouveau statu quo de la série et de placer Dexter en « Mode Survie » très tôt dans la saison. Généralement, il n’est mis en danger que bien plus tard, et c’est très agréable de ne pas avoir à attendre pour le voir réagir plus à l’instinct que par préparation.

Je n’arrive même pas trop à leur en vouloir pour le cliffhanger trompeur de fin de premier épisode. Après tout, ils ne feront jamais pire que le faux kidnapping de Dexter qui, dès l’épisode suivant, se transformait en enterrement de vie de garçon...

Ju
P.S. Enfin, un dernier mot. Dexter fatigué, c’est bien pour lancer la saison. Mais si ça continue encore la semaine prochaine, je risque de retirer tout le bien que j’ai dit de ces premiers épisodes.