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Entourage - Critique de l'épisode 5 de la saison 3

Crash and Burn: The one with the boulimic pedophile

Par Jéjé, le 17 juillet 2006
Par Jéjé
Publié le
17 juillet 2006
Saison 3
Episode 5
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Quand on regarde dans un dictionnaire bilingue, le Entourage français arrive en cinquième position pour traduire le Entourage anglais. Après clique, cortège, suite et escorte.
Marrant, et surtout voilà une phrase d’introduction sans spoiler de faite.

Comme rien n’est jamais simple dans l’univers impitoyable du show buisness, Vince apprend à la toute fin de l’épisode précédent que la date du début de tournage d’Aquaman II coïncidera avec celle de Medellin.
Damned !
Certes, ce n’est pas comme si E. avait pris sa main et lui avait annoncé : « Vince, you’ve been missing for two years », mais Entourage manie de mieux en mieux les cliffhangers. Peut être même un peu trop bien puisque cela fait trois fois d’affilée qu’ils rehaussent sur la ligne d’arrivée l’intérêt des épisodes. Il faudrait peut être que les scénaristes soignent l’ensemble des scripts autant que leurs deux dernières minutes.

Ari est à nouveau aux prises de l’ado star qui a séduit sa fille. C’est toujours la caricature que l’on avait découverte dans le 3.03, on rajoute quelques petits grains de clichés supplémentaires - oh surprise, c’est un gosse livré à lui-même avec des parents absents ! -, et comme Dom, on s’en débarrasse en deux coups de cuillères en argent Christofle, dans une scène même pas drôle juste bonne à montrer que Penny Marshall est aussi mauvaise actrice que réalisatrice... Le gosse est engagé pour tourner un film en Europe et bahm, le personnage boulet est dégagé !
Fondamentalement, je suis heureux qu’il ne soit pas resté bien longtemps dans l’entourage d’Ari (hi, hi, blague !), mais je suis sceptique sur l’intérêt d’introduire des persos que l’on présente comme susceptibles de rester un petit bout de temps dans un épisode et que l’on jette dans le suivant. Espérons que cela ne devienne pas une manie, parce que de loin comme de près ce n’est ni plus ni moins qu’une façon pas vraiment des plus élégantes de combler à peu de frais les quelques vingt épisodes de cette troisième saison [1].

Heureusement, cette intrigue reste secondaire. Celle de Vince est bien meilleure même si là encore, elle laisse un goût de « transit entre deux cliffhangers ».
Vince et E. sont reçus par le big boss du studio producteur d’Aquaman : ils ont besoin d’un report de 90 jours du tournage du deuxième épisode pour tourner entre temps Medellin, ils en obtiennent 65. Grosse tension avec Paul Haggis, le metteur en scène de Pablo Escobar, The E ! True Story - The Movie, grosses tensions avec Ari, qui leur apprend que Michael Bay succédera à Cameron à la réalisation d’Aquaman et que Kevin Smith se chargera du scénario (ok, les têtes effarées de Vince et E. à ces annonces valent presque les deux dernières minutes !) mais ensemble, ils trouvent une solution pour que le film se fasse malgré les contraintes de temps.
Et c’est là que Vince comme les spectateurs de la série regrettent de ne pas avoir suivi The Wire : ils auraient su dès le début que le big boss était le bras droit du Grec (saison 2) et qu’on ne peut pas lui faire confiance. Ce dernier lui explique que le studio n’a jamais eu l’intention de le laisser faire Medellin. Vince est estomaqué, un peu comme Jenna le fut quand elle se rendit compte au moment de l’élimination d’Alex qu’elle s’était faite complètement manipulée par Rob.
Mais à l’instar de la mannequin amazone, Vince avait besoin de ce coup de massue pour se rendre compte de sa position dans le jeu : il contre attaque et exige 20 millions de dollars pour ne rompre son contrat. Un sacré changement d’attitude qui tranche avec le gentil Vince qu’Ari avait réussit à convaincre encore un peu plus tôt à renoncer à Medellin et à en informer Paul Haggis.

Parce qu’il était a man of his word.
Vince : Oh yeah ! And are you, Ari ? Are you a man of your word ?
Ari : I never lie to you.
Vince : Oh yeah ? You told me that you were gonna vote against Matt.
Ari : I can’t help the timing. I would if I could, but I had to do what I had to do.
Vince : I need to speak with E.
Jenna : Heidi ?

Hein ?
Faut que je fasse une cure de désintoxication, ça me tape vraiment sur le système...

Espérons en tout cas que Vince reste sur le mode « player » et qu’il ne s’agissait pas seulement de la montée de testostérone pré-générique de fin.

L’intrigue qui ne souffrira l’expression d’aucun bémol de ma part est celle de Turtle et incidemment de Drama.
Vince offre un petit coup de pouce à Turtle en permettant la diffusion d’un single à la radio de Saïgon, le groupe qu’il représente depuis presque un an. Le succès est immédiat, Turtle est submergé de coups de fil. Il en vient à demander à Ari qu’il le représente, Ari qui ne refuse rien à Vince s’exécute avant même que des maisons de disques n’offrent de signer le groupe.
« Turtle, your life is about to change ! » - Ari.
Que ce boulet de Turtle ait du succès est finalement anecdotique, il est et restera le boulet d’Entourage. Par contre, cette évolution de carrière isole Drama du groupe, puisqu’il est le seul à ne pas percer à Hollywood, et donne à Kevin Dillon l’occasion de prouver qu’il est un acteur de grand talent surtout dans le registre des émotions retenues. Quand on réalise la bonne fortune de Turtle, le spectateur ne peut qu’être déchiré devant Drama qui va avec classe féliciter son ami.
Un conseil Kevin, pour les prochains Emmys, envoie cet épisode à l’Académie !

Jéjé
P.S. Un épisode assez savoureux quoiqu’un peu bancal, qui va peut-être enfin lancer la série sur la trajectoire initiée quand Vince a fini sur le toit à la fête des lycéens de la Vallée.
Notes

[1Phrase construite avec la méthode Entourage, connue aussi sous l’appellation Remplissage maximum...