Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

The Flash 1990 - Retour sur le premier épisode de la série de 1990 consacré au Flash

The Flash: C’était mieux avant ?

Par Conundrum, le 8 juillet 2014
Publié le
8 juillet 2014
Saison 1
Facebook Twitter
En préambule de la prochaine critique par Blackie du pilote de The Flash, la série dérivée des "Rocamboles de Copain Capuche" de la CW, honorons notre devoir de mémoire et revenons sur le pilote d’une de ces séries qui a marqué la jeunesse de plus d’un perdusien : The Flash, version CBS des années 90.

Je suis sûr Grant Gustin est un chic type, mais on sait tous que Flash, le vrai, c’est le père de Dawson, c’est John Wesley Shipp.

Mais The Flash, c’était quoi ?

The Flash est l’adaptation du comic-book éponyme publié par D.C. Comics, par Paul De Meo et Danny Bilson. Ensemble, ils écriront la chic adaptation d’un autre comic-book, "The Rocketeer", avec Billy Campbell dans le rôle titre. Séparément, le second créera Rachel Bilson. Pour les trois, nous lui en sommes très reconnaissant.

La série fut diffusée pour une saison sur CBS le jeudi soir, puis le samedi soir, lors de la saison 1990-91.

Et c’était avec qui ?

Barry Allen, notre héros, est incarné par John Wesley Shipp, qui sera le père de Dawson Leary et du nouveau Barry Allen dans la série de la CW.

Alex Desert est son assistant, Julio. A l’époque, on le connaissait pour TV 101, le teen show des lycéens journalistes (ah, les années 80 !) avec Matt LeBlanc et Teri Polo. Plus tard, il sera l’un des membres de The Heights, la série musicale d’Aaron Spelling (ah, les années 90 !!) et de Becker (ah, les an.. non, oubliez !).

Amanda Pays de Max Headroom complète la distribution dans le rôle de Tina McGee.

A noter, le rôle d’Iris, future femme de Barry dans le comic book, est tenue par Paula Marshall dans le pilote. Malheureusement, elle ne fera pas partie de la série.

Et ça parlait de quoi ?

Barry Allen travaille pour la police scientifique. Un soir de tempête, un éclair frappe son laboratoire où il y a plein de flacons avec des liquides colorés et fumants, comme dans tous les labos. Et, comme on le sait tous, "foudre + liquides qui fument = super pouvoirs".

Lorsque son frère, Jay, est tué, il endosse le costume et l’identité de The Flash pour combattre le crime.

Et c’était bien ?

Ben oui, banane !

Si le succès du Batman de Nolan a fortement inspiré Arrow, il n’y pas de raison que celui de Tim Burton ne soit pas une des raisons de l’existence de The Flash. Si, plus tard, la série fera confronter notre héros au Trickster, incarné par Mark Hamill, les premières heures de The Flash se veulent sombres et plus réalistes. Le pilote de la série voit Central City terrorisée par un gang de motards, les Dark Riders (et oui !) et les premiers épisodes de la série n’ont pas super vilains. The Flash est un héros extra ordinaire dans une ville ordinaire.

C’est sûr que, près de 25 ans plus tard, le pilote a bien vieilli. Tant dans le ton de l’intrigue bien téléphonée que dans le visuel. Mais il est loin d’être sans charme. La musique de Danny Elfman aide pour beaucoup, mais son principal avantage est d’être d’une époque où les pilotes prenait le temps de raconter leur histoire sur une heure et demie.
En effet, bien souvent pour rentabiliser la production des pilotes, ils étaient produits en format téléfilm pour quand même bénéficier d’une diffusion unitaire si les chaines décidaient de ne pas en commander une série. Et celui de The Flash bénéficiait d’un budget considérable pour l’époque, et si on ne s’attarde pas trop sur les plans de Barry en mode super vitesse, ça se voit. Les coûts de production de la série seront aussi, malheureusement, une raison de son annulation.

Le pilote de la CW va très vite en bouclant en moins de 45 minutes l’introduction d’une dizaine de personnages, l’origine du héros, la mise en place d’un triangle amoureux et les bases de la mythologie de la série. Par comparaison, dans le même temps, celui de CBS n’a même pas vu notre héros en costume. On prend le temps d’établir la dynamique familiale des Allen avec un père qui préfère Jay, son ainé, un bon gars, un « vrai flic » [1], à Barry, on voit ce dernier se faire plaquer et on présenter, Pyke, l’antagoniste de ce pilote.

L’avantage de prendre le temps pour établir cet univers est que la série comble le défaut principal des héros D.C., à savoir, des personnages un peu trop lisses. A l’inverse, Marvel a toujours su intégrer du pathos dans l’origine de ses héros. Peter Parker, par exemple, a indirectement provoqué la mort de son oncle. Il n’y a pas grand chose de dramatique dans l’origine de Flash dans le comic book. En revanche, le pilote met l’incapacité de Barry à sauver son frère d’un piège tendu par Pike au centre de ces origines. C’est cet événement qui motivera le choix de Barry de devenir le justicier de sa ville.

L’autre point fort de ce pilote est paradoxalement le plus gros problème de la version de la CW, à savoir son personnage féminin principal. Il y a une grosse économie de personnages dans la série de CBS. En gros, il y a Barry, son assistant Julio et surtout Tina McGee, la scientifique de S.T.A.R. Lab qui suit Barry. Si le personnage d’Iris est rapidement mis de côté dans le pilote, Tina devient la réelle alliée de Barry. Ce pilote prend le temps de présenter le personnage, son passé et définir une relation forte entre elle et Barry. Pour faire simple , c’est l’anti-Iris de la version CW.

En même temps, le but des deux séries n’est clairement pas le même. The Flash 2014 conjugue mystère, soap opera et série d’action, celui de 1990 plonge totalement dans la dernière catégorie. Et c’est très agréable. Tout est direct, on ne s’éparpille pas dans ce pilote qui n’oublie pas que son but n’est pas uniquement de mettre la base de la série va suivre. En une heure et demie, nous avons les origines d’un héros dans une histoire solide et bouclée. Mieux que ça, pour une adaptation de comic book, il s’agit d’une ré-interprétation originale et plutôt fine.

Avec beaucoup de chemises bouffantes.

Conundrum
Notes

[1qui s’est toujours méfié de ces « artsy type » en se référant à Iris, un chic type qui n’a pas de relent réac du tout !