Backfire: She called me un-Christian !
Cet épisode est probablement le plus faible de ce début de saison. Certaines intrigues sont résolues de façon inhabituellement rapide (le départ du Coach et la fin de la relation entre Julie et l’infâme Anton) et d’autres ont le goût de manipulation inutile de l’audience (Tyra et Landry qui ont peur et nous avec). Enfin, de nouvelles intrigues voient le jour, de façon plus ou moins convaincante : autant j’aime Jason et Tim à Mexico, autant je supporte de moins en moins le côté moralisateur et les airs supérieurs de Lyla… Sauf quand elle traite sa mère de mauvaise chrétienne. Ça c’était cool.
Voilà, il a fallu trois épisodes pour faire revenir Coach Taylor à Dillon. J’ai envie de dire… Pourquoi l’avoir fait partir ? Alors que sa femme était enceinte et qu’il avait toutes les raisons de la terre de le faire rester ? Ceci dit, ça a permis de donner à Julie un peu plus de relief… Si par relief on entend « fort degré de pénibilité ».
Quant au Coach remplaçant, je suis très déçue. Je ne voulais pas un autre Coach Taylor, mais je ne voulais pas non plus un anti-Coach Taylor. Je voulais quelqu’un qui rendrait son départ difficile et discutable. Quelqu’un avec une famille, et pas seulement deux silhouettes dans une voiture au loin. Quelqu’un qui aurait eu des idées pour les Panthers, des plans, quelqu’un comme Eric à ses débuts, quand toute la ville le regardait d’un mauvais œil et attendait la moindre erreur pour le virer. Là, malgré la tentative des scénaristes de faire réfléchir Eric sur ses choix, nous ne pouvons penser qu’une seule chose : McGregor est parti, c’est bien fait, il n’avait qu’à être aussi bon qu’Eric !
C’est beaucoup trop facile !
Pourquoi n’ont-ils pas réussi à faire ce qu’ils avaient concocté pour Voodoo la saison dernière ? Ce personnage était certes détestable, mais en quelques épisodes, les scénaristes avaient réussi à le rendre intéressant malgré son attitude. Il n’était pas là pour être aimé et chéri par Eric ou par le reste de l’équipe. Il était là pour sa carrière, (et par extension subvenir à toute sa famille), et pour cela uniquement. Il était arrogant, raciste, probablement un peu stupide aussi, mais ses raisons de jouer au foot étaient aussi valables que celles d’un autre joueur. Il n’y a pas que des gentils garçons comme Matt ou Jason qui jouent au football par passion (ou pour faire plaisir à leur famille). Il y a aussi des Smash et des Voodoo, ceux qui misent tout sur le football pour se sortir des carcans dans lesquels une société injuste les enferment. Et ces joueurs là, même avec une attitude parfois détestable, méritent qu’on s’intéresse à eux. Un Coach différent aurait été l’occasion de voir une autre facette du football.
Quels sont les accomplissements du nouveau coach ? Aucun. McGregor a tout misé sur Smash, ce qui n’est pas stupide en soi, mais lorsque ce dernier est systématiquement stoppé par toute la défense adverse, il est temps de changer de tactique. Ce qu’il ne fait pas, signe d’une incompétence rare. C’est même à se demander pourquoi il est entraîneur. Je ne parlerai même pas du fait de pousser Tim jusqu’à ce qu’il perde connaissance pendant un entraînement…
Pourquoi n’ont-ils pas fait de McGregor un Coach antipathique mais compétent ? La petite manœuvre orchestrée par Buddy pour faire revenir Eric n’en aurait été que plus mesquine et plus discutable. Personnellement, je me fiche pas mal qu’il ait été licencié, et je pense que la majorité des téléspectateurs s’en fichent aussi. Son petit speech à Eric au milieu de la nuit, avec sa famille qui attend dans la voiture, n’a eu absolument aucun impact. Aucun ! Il se serait mis à pleurer, à supplier à genou, il aurait mis une droite à CT que ça n’aurait pas eu plus d’impact. Et c’est bien dommage. Il y avait de la matière pour en faire une histoire importante et marquante pour le reste de la saison. Maintenant quoi, McGregor va devenir l’arch nemesis de Taylor ? Il va le retrouver en finale du championnat d’Etat ? Pitié.
Je suis pourtant ravie de voir Eric porter à nouveau les couleurs des Panthers… Et remettre un peu d’ordre dans une famille en voie d’implosion. Tami prend un peu de recul avec Julie et lui offre des conseils précieux, peut-être un peu trop précieux… Elle lui raconte comment, très jeune, elle a perdu sa virginité avec un garçon qui n’avait guère d’intérêt pour elle et qui ressemble à s’y méprendre à un certain Swede. La jeune fille bonne sous rapport qui tombe dans les bras d’un loser qui a une moto/un tatouage/un groupe de rock (rayez la mention inutile) c’est vieux comme le monde à la télévision, et j’aurais assez aimé que cette petite confession de Tami ne change pas radicalement l’attitude de Julie. Surtout quand cette dernière semble aussi hermétique à tout conseil venant de sa mère… Mais ce n’est pas le cas. Comme par magie, les mots de Tami marquent l’adolescente, qui finit par ouvrir les yeux sur ce que le Swede est réellement : un gros crado alcoolique qui va la jeter aussitôt arrivé dans sa petite culotte.
C’est beaucoup trop rapide à mon goût, mais au moins, si ça peut éloigner la sale tête toute grasse de l’acteur qui joue l’infâme rocker de mon écran, c’est ça de gagné… Cependant, le revirement de situation arrive de façon un peu trop attendue et aurait mérité un petit peu plus de développement.
Mon dernier reproche à l’épisode est encore une fois l’histoire qui lie Tyra et Landry. Alors que tout allait bien et qu’on avait droit à une scène de repas familial chez Landry très réussie (il y a une atmosphère chaleureuse qui émane de cette famille et qui me plaît énormément ; on n’a pas l’impression qu’elle est artificielle), tout est gâché par la découverte du corps du violeur. Tout est gâché par le fait que pendant tout l’épisode, on fait planer au-dessus des têtes de Tyra et Landry la menace de la révélation de leur secret. Pour rien.
Bon, au moins, on aura eu droit à une très belle scène entre Tyra, sa mère et un détective, dans laquelle Tyra fond en larmes et explique à sa mère, complètement dépassée, que l’homme retrouvé mort a essayé de la violer il y a quelques mois… C’était une scène assez poignante et réussie.
En revanche, quand le policier explique que le dossier est classé, j’ose espérer qu’il parle du dossier de sa tentative de viol et pas de la mort du violeur. Parce que bon, même si c’est un sale type, le retrouver dans un fleuve avec une commotion de la taille du Texas à l’arrière du crâne devrait éveiller quelques soupçons. On verra par la suite.
Mais encore une fois, je le répète, cette histoire de meurtre est LA PIRE INTRIGUE POSSIBLE POUR FNL.
Pendant ce temps, Jason vole 10 000 dollars de la somme récupérée à la suite de son accident et s’en va pour Mexico... Pour se faire injecter des cellules souches embryonnaires de requin ou je ne sais quelle abomination médicale. Il est accompagné par Tim Riggins et apparemment, personne dans la famille Street ne semble préoccupé par ce départ soudain car Jason passe une semaine complète à Mexico sans que personne ne vienne le chercher… Si ce n’est Lyla, appelée à la rescousse par un Tim qui ne sait pas quoi faire pour dissuader Jason. Mais où diable sont ses parents ?
L’ancien quaterback des Panthers, même si on a envie de lui faire entrer du plomb dans la tête (pas littéralement hein quand même), bénéficie d’une très belle scène à Mexico. Complètement soûl, Jason se confie aux clients d’un karaoké et à Tim par la même occasion : l’espoir de remarcher est encore très vivant en lui et y renoncer, c’est renoncer à une vie meilleure que celle qui l’attend à Dillon… A savoir, une vie médiocre où il lui sera difficile d’être reconnu comme autre chose que comme une victime. Les derniers mots de McGregor à son encontre (l’entraîneur l’a traité de mascotte) ont sûrement du peser lourd sur cette décision, car Jason ne semblait pas vouloir franchir ce pas jusqu’à ce match…
Tim n’est pas d’une grande aide, mais ce n’est pas étonnant et c’est même complètement dans le personnage de Riggins. Sa force est d’être là, et c’est déjà ça. Trouver les mots qu’il faut pour convaincre Jason n’est pas le fort de ce cher Tim, et ça aurait été étonnant de le voir faire un discours plein de bon sens à son ami. Au moins, de ce côté là, tout va bien, tout est en ordre, de même que son coup de fil à Lyla. Tim ne pense pas aux parents de Jason, car dans sa vie, les adultes ne sont pas à la hauteur. Il pense à Lyla car autour de lui, c’est probablement celle qui a le plus la tête sur les épaules (même si elle est devenue une Crazy Christian…).
En parlant de Lyla, je suis contente de voir que les scénaristes la confrontent un peu à son attitude au travers du personnage du jeune sorti d’un centre de détention pour mineur, mais ce n’est pas encore assez pour moi. Elle en fait vraiment beaucoup trop. Je pensais pouvoir me faire à sa soudaine conversion, mais je l’ai trop vue en ce début de saison et j’aimerais assez qu’elle arrête de vouloir être meilleure qu’elle ne l’est, et meilleure que tout le monde. Il n’y a pas que sa mère qui soit hypocrite, Lyla est la même : sauf qu’elle se sert de l’excuse de la foi pour prouver au monde entier (et à elle-même) qu’elle est "respectable", qu’elle est une fille bien. J’ai hâte que quelqu’un la rappelle à la réalité, et pas seulement un délinquant juvénile gentil-dans-le-fond qui va forcément tomber amoureux d’elle… En attendant, ses scènes avec ses parents et le jeune homme qui ne semble pas avoir de nom mais qui est plutôt mignon fonctionnent bien et sont intéressantes.
Ce que j’ai préféré dans l’épisode ? Les scènes de conduite accompagnée ! J’ai toujours été contre la conduite accompagnée, pour la simple et bonne raison que je suis persuadée qu’elle est à l’origine de nombreuses tentatives de "parenticide" et d’infanticide. La preuve en images avec Julie et le couple Taylor. Pour apprendre à conduire, rien de mieux qu’un professionnel ! A moins que vous ayez envie de renier votre enfant ou, si vous êtes mineur, de partir de chez vous avant vos 16 ans, alors dans ce cas, allez-y, lancez-vous dans cet apprentissage dangereux, le résultat sera garanti !