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Grimm - Avis sur une des nouvelles séries à la mode Conte de Fées

Grimm: Candidate à la Trilogie du Samedi

Par Blackie, le 4 novembre 2011
Publié le
4 novembre 2011
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Parfois, on a envie de faire confiance à une série sur un simple nom. Que ce soit un scénariste ou une actrice, on veut automatiquement lui donner sa chance à cause de cette association, quoi qu’elle signifie. Pour moi, le simple fait de savoir David Greenwalt derrière Grimm suffit à me scotcher devant.

David Greenwalt est un nom qui m’évoque des choses spécifiques en matière de séries. Elles sont souvent fantastiques, toujours sombres, et avec une mythologie qui ne cesse de s’épaissir.

Plus que The X-Files, c’est son travail sur la géniale Profit qui m’a beaucoup marquée et rendue enthousiaste quelques années plus tard lorsqu’il rejoignit Whedon sur Angel. Il a beau ne pas avoir fait grand-chose d’aussi passionnant depuis, Grimm marque son retour dans une catégorie qui lui sied mieux et s’y associe avec un ancien consultant sur Angel.

Tout cela pour vous dire que malgré quelques craintes fondées sur les promos, je me suis quand même installée devant ce Pilote pleine d’espoir. Avec des raisons complètement fondées.

Qu’est-ce que c’est ?

Grimm est la réponse de NBC à la nouvelle mode des contes de fées. Mais comme je viens de le dire, elle est créée par David Greenwalt et Jeff Kouf, ce qui fait que Grimm a autant à voir avec Once Upon A Time que Pan Am en a avec The Playboy Club.

Démarrée avec une semaine de retard pour “coïncider avec Halloween”, elle est aussi diffusée dans la case horaire trop cool du vendredi soir qui fait dire à tous les showrunners “Eh, si on faisait une histoire trop palpitante étalée sur au moins 5 saisons !”

C’est avec qui ?

Apparemment, le héros est la version petit budget de Brandon Routh, le meme don expressif en prime. Lincoln Horsnby (Lincoln Heights, In Treatment) joue le role si enviable du partenaire noir. Tandis que Silas Weir Mitchell, acteur à tronche vu dans My Name is Earl et Prison Break, s’en sort mieux avec son vilain à la retraite.

Il y a aussi la maman de Meredith Grey chauve, et une actrice au nom ridicule de Bitsy pour faire la fiancée transparente.

Bref, il n’y aucun nom dans le cast avec assez de poids pour attirer le chaland.

De quoi ça parle ?

En version simplifiée : d’enquêtes liées aux contes de fées.

En plus de détails, c’est l’histoire de Nick Burckhart, flic à la criminelle enquêtant sur le meurtre d’une jeune femme, lorsqu’il voit tout à coup un don familial se manifester. Sa tante lui apprend qu’il fait partie d’une longue lignée de “Grimms”, des individus ayant le pouvoir de voir les vrais visage de certaines créatures mythiques afin de les combattre. Les contes populaires sont en réalité des comptes rendus de ces tous premiers chasseurs.

Pour faire face à sa première créature, attirée par les vestes à capuches rouges, il s’associe avec un autre Grand Méchant Loup réformé. Nick doit retrouver une gamine kidnappée, tout en essayant de protéger sa tante malade des attaques d’autres monstres.

Et c’est bien ?

Malgré mes craintes, j’ai beaucoup aimé. Tout simplement parce que sa formule me rappelle énormément toutes les séries de ce type des années 90. Ces ersatz d’X-Files, où intrigues fantastiques indépendantes se collaient à une légère mythologie de fond.

Si vous avez connu l’époque des week-ends devant Millenium, Profiler, et tous ces clones sur M6 qui enquêtaient sur le web ou avec un don quelconque, vous voyez de quoi je parle (et vous vous faites vieux). L’ambiance était sombre et on se faisait gentiment peur au son des violons. Un divertissement de fin de soirée garanti.

Grimm s’inscrit complètement dans cette lignée et ressort cette vieille mode des conspirations avec les tentatives de meurtre du chef de Nick sur sa tante. Quel type de créature est-il pour que Nick ne l’ai pas reconnu ? Pourquoi veut-il accélérer la mort de la tante, alors que son pouvoir est déjà passé en Nick ? Des questions posées durant les minutes finales, qui piquent efficacement l’intérêt.

Mais c’est dès la première minute que j’étais convaincue. Malgré l’évidence d’une attaque imminente, le monstre n’est qu’à peine entrevu et d’une rapidité terrifiante. Là, j’ai très envie de faire un parallèle avec The Vampire Diaries : même avec un Pilote casse-gueule, quand une série ouvre sur une scène aussi efficace, c’est que les personnes derrière savent un peu ce qu’elles font.

Je ne vais tout de même pas aller jusqu’à dire que ce Pilote est totalement réussit. Non, il y a de gros défauts d’écriture classiques, comme les dialogues hyper explicatifs du type “Oh bonjour Juliette ma fiancée depuis X années que je compte demander en mariage”.

Les personnages ne sont pas mieux maitrisés. Et si l’inutilité de certains est compréhensible à ce stade, la personnalité plate du héros est moins pardonnable. Seule Kate Burton s’en sort un peu mieux, déjà parce que son jeu en impose plus, ensuite parce que le rôle de la tante détient toutes les réponses et possède un passé dont on veut instantanément en apprendre plus. Il faut espérer qu’elle sortira de son coma, notamment pour éviter d’avoir un univers uniquement masculin.

Pour le moment, Grimm fonctionne surtout sur une ambiance très réussie.
L’histoire se passe dans une petite ville où la foret est proéminente, et on sait tous à quel point ces arbres sans fin donnent de belles images peu rassurantes. Avec des scènes de nuit aux noirs bien profonds, où les pointes de couleur saturées viennent donner une jolie touche d’irréalisme, l’ensemble a plutôt de la gueule. Les effets spéciaux plutôt réussis pour les visages des créatures ajoutent à l’envie de croire à cet univers fantastique.

Seuls les maquillages des loups sont malheureusement très moches. Vu que le personnages d’Eddie va rester, j’espère que ce point sera travaillé.

La série ne manque heureusement pas d’humour face à son sujet, même s’il va falloir que PasBrandon Routh se décoince un peu pour le faire mieux passer. L’histoire du Petit Chaperon Rouge a beau etre la base évidente de cette première enquête, la référence n’est pas trop forcée. Il s’agit plus d’inspiration que d’adaptation dans le moindre détail, ce qui permettra surement à la série de se créer une identité plus librement.

En tous les cas, j’ai bon espoir que David Greenwalt offre à Grimm une amélioration similaire à celle d’Angel, qui avait encore plus mal démarrée.
Si on lui en laisse la chance.

Blackie
P.S. Mon conseil : vite impliquer Tim Minear. Il porte peut-être la poisse, mais le bonhomme est quand même capable de rendre American Horror Story potable. C’est dire.