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House - Critique de l'épisode 1 de la saison 6

Broken : He’s gonna make it all okay

Par Iris, le 28 septembre 2009
Par Iris
Publié le
28 septembre 2009
Saison 6
Episode 1
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Dès les premières secondes de l’épisode, j’avais déjà tout prévu.
J’allais appeler ma review No Surprises, faisant ainsi ma première référence musicale qui ait vraiment eu quelque chose à voir avec l’épisode critiqué, me plaindre d’à quel point le tout était prévisible, placer quelques blagues un peu minables se moquant de la nouvelle coupe de cheveux de House, et finir en disant que la seule chose me retenant devant cette série était mon attirance pour Hugh Laurie, probablement liée à des problèmes dans mon enfance qui impliqueraient mon père.

Malheureusement pour moi, ce double épisode était assez bon. Pas exceptionnel, pas exempt de défauts, et contrairement à ce que certains ont affirmé, absolument pas le meilleur épisode de House jusqu’ici ; juste assez bon.
Alors pourquoi m’a-t-il autant énervée ?

It’s a chemical embrace that kicks you in the head

On retrouve donc House plus ou moins là où on l’avait laissé il y a quelques mois, dans un hôpital psychiatrique.
L’épisode passe rapidement sur son sevrage – vraiment, juste le temps de nous en mettre plein la vue avec une performance magnifique et une réalisation glaciale collant exactement à ce qu’on pouvait en attendre, le tout amplifié par l’utilisation d’une bande-son très adaptée -, et se concentre sur sa vie dans le centre.
Sur sa vie dans le centre, parce que bien sûr le directeur refuse de le laisser partir, ou du moins refuse d’affirmer qu’il peut à nouveau exercer son métier, si House ne se soigne pas.
Alors évidemment, parceque c’est House, au début, il fait de la résistance, démoralisant les autres patients, accentuant leurs psychoses, les menant à de mini-révoltes. Il cherche à s’en sortir par des moyens détournés, comme on pouvait s’y attendre venant de lui.

On nous présente divers malades, dont un ou deux d’un peu attachants, notamment Albi qui, en plus d’avoir un prénom génial qui rappelle les Flight Of The Conchords, adule House car il le voit refuser ses médicaments – mais qui tape quand même sur le système à cause de son côté rappeur surexcité, ainsi qu’une femme là pour tenir compagnie à sa sœur -qui ne parle plus depuis des années- et qui aura une brève romance avec House, mais qui ne retient pas particulièrement l’attention.

Puis vient un tournant dans l’épisode.
Voulant redonner le moral à un type se prenant pour un super héros - totalement déprimé à cause d’un membre du personnel lui ayant prouvé qu’il n’avait aucun pouvoir, et qu’il s’était inventé une vie pour arriver à supporter la mort de sa femme -, House le kidnappe et l’emmène dans un parc d’attraction où il lui permet de "voler" grâce à une machine qui a dû coller une quasi érection à la plupart des gens fanatiques de super héros… Bon, d’accord, qui m’en aurait collée une si j’avais été équipée pour.
Et pour la première fois depuis qu’il s’est fait démonter par le médecin, alors qu’il est dans les airs, on voit le super héros wannabe être heureux. Sourire, rire. Et imité par House.
Quand finalement ils repartent, une fois dans le parking, notre apprenti Superman se dirige, triomphant, vers le rebord d’une "ouverture". A en juger par les cimes d’arbres que l’on peut voir, ils sont en hauteur.
Après que celui-ci ait tenté de le faire redescendre, le mec se retourne vers Greg, le remercie… Et saute.

Et c’est là que House décide de coopérer. On le voit rapidement discuter avec le patron du centre, pour ce qui semble être un début de thérapie, et ensuite… Aller prendre ses médicaments.
Albi lui demande pourquoi il est là, à prendre des médicaments. Lui demande de lui confirmer qu’il triche. Qu’il n’a pas cédé.
Et là vient le dialogue de l’épisode qui m’a choquée.

Albi : Tell me you’re cheating !
House : I swallowed it. [1]
Albi : No you didn’t we don’t take meds !
House : You don’t take meds. I decided to get sane.
Albi : You’re scamming again, you can tell me !
House : I’m not scamming Albi.
Albi : They broke you.
House : They didn’t break me. I am broken. Now stop worshipping me and go worry about your own loser life.

Pourquoi ça m’a choqué ? J’y reviendrai après.

The pretty words that you whispered... Maybe I misunderstood

La suite de l’épisode est plutôt molle et décousue. Difficile pour le spectateur d’y entrer quand tout semble un peu trop facile.

On le voit vaguement en thérapie, quelques fois. Il va à une fête, embrasse la fille dont on a parlé plus haut. Yay Gregory ! Plus tard, il couche avec elle, et pleurt un peu.

On a droit à un joli talent show de la part des malades, on assiste à leur infantilisation totale, et enfin à un duo de rap entre House et Albi, parce qu’il faut bien les faire se réconcilier avant la fin de l’épisode.

La "muette" est sauvée par le Superheropresquemort, qui lui fait écouter une boîte à musique qui lui redonne sa voix.
Oui, oui, what the fuck. Dans Buffy ça avait un minimum de sens.
Et c’est la même réaction que celle qu’à House. On comprend pas pourquoi cette boîte à musique l’a aidée, mais on apprend qu’elle va partir en rehab’… En Arizona.

House va voir sa love interest, qui lui confirme qu’elle va partir, et qu’elle est toujours avec son mari. Il pleurt un peu, again.
De retour au centre, il se confie au directeur, qui lui dit qu’il va lui rendre sa licence. Qu’il peut à nouveau exercer, parce que le fait qu’il lui ait parlé, qu’il se soit attaché à quelqu’un, et qu’il prenne ses médicaments montre qu’il va mieux.

Puis cérémonie d’adieu de Gregory, qui fout sa tête dans un gâteau, jolie et douce musique, he’s free.

Albi l’observe depuis une des fenêtres, et va voir l’infirmière chargée de distribuer les médicaments. Il lui dit qu’il veut aller mieux.

Do what I say and I’ll make you okay

Et voilà. Comme l’avait laissé penser leur dialogue plus tôt, les médicaments sont la solution. Si tu veux aller mieux, prends les. Sinon, c’est que tu restes tel que tu es, malade, et ce volontairement, alors ne t’en prends qu’à toi-même.
C’est le message que j’ai reçu à la fin de l’épisode. Peut être que ce n’est que moi qui l’ai vu comme ça, mais j’ai trouvé ça trop facile, et trop irrespectueux.

Les médicaments ne sont pas la solution, pas plus que l’alcool, ou qu’aucune autre drogue.
House n’ira pas mieux grâce à des cachets, et c’est pourtant sur eux que l’accent a été mis.
Pas sur une thérapie, pas sur le travail sur lui-même qui permettra peut être effectivement à House d’aller mieux sur le long terme.

Non, il est mis sur des cachets.

Vivons heureux, vivons drogués.

Iris
P.S. Je pourrais vous parler de mes craintes pour la suite, de la peur d’une reprise de la routine à laquelle on avait eu droit les saisons précédentes, mais non.
La semaine prochaine, dans une nouvelle review ultra déprimée, Iris vous apprendra comment faire un nœud coulant quand vous n’avez plus que des moignons à la place de vos mains.
Notes

[1Là, c’est le moment de la review où je me retiens très fort de faire une blague trop facile.