La raison est simple, et n’a rien à voir avec le fait que je prends tous mes lecteurs pour des demeurés dépourvus de mémoire à court ou moyen terme. Non, si je vous rappelle le titre de l’épisode et de la série, c’est tout simplement parce que je pense aussi à celles et ceux qui tombent régulièrement sur mes critiques par hasard, après avoir tapé sur Google des requêtes aussi diverses que « blondes tuées », « consacrer un tatouage magique », ou encore le bien naturel « Jouer avec un ours polaire – nice ou pas... ? ».
Les pauvres. Déjà qu’ils sont déçus en ne trouvant pas de quoi satisfaire leur curiosité dans mes textes, le moins que je puisse faire c’est de leur expliquer clairement ce qu’ils font là.
C’est mon côté miséricordieux.
Résumé Rapide, à 72 jours de la Fin
Sur Lidelost, Ben se fait des amis, on a le droit à un ralenti accompagné des violons de Giacchino, et toute la fin d’épisode est absolument merveilleuse. Puis un sous-marin digne des meilleurs James Bond des années 60 arrive au large, et c’est un peu moins merveilleux. À son bord, Charles Widmore observe la Plage des Cons d’un air menaçant, à travers son périscope un peu moins menaçant.
Pendant ce temps, dans les flashternatifs, Alexandra Rousseau est aussi peu convaincante en lycéenne qu’en amatrice d’Histoire. Mais elle a des rêves. Elle veut aller à Yale, et pour ça elle a besoin d’une lettre de recommandation du principal de son lycée. Car rien n’a plus de poids que le soutien d’un ancien élève de Yale qui a réussi l’exploit de finir sa carrière à la tête d’un lycée minable. Et parce qu’il n’y a rien de plus normal que de chanter les louanges des élèves qui vont faire la sieste à l’infirmerie après avoir prétexté un mal de ventre.
Benjamin Linus, l’Anti-Héros cliché
Cela faisait très longtemps que j’attendais que Lindelof et Cuse nous pondent une histoire de rédemption bidon pour Ben. J’ai senti venir le coup depuis la mort d’Alex en saison 4. Parce que c’est bien connu, il n’y a rien qui attire plus la sympathie des gens que de s’en prendre à la fille d’un personnage.
Et donc voilà, depuis deux ans, j’attendais. Très perplexe. Un peu cynique. Ce genre de rédemption, c’est trop facile, trop cliché, et ça pue un peu la manipulation. Ça c’était pour la théorie. Au final, je n’ai aucun reproche à faire sur la façon dont toute cette intrigue a été exécutée dans la série, et encore moins dans cet épisode.
Dr. Linus est mon épisode préféré de cette sixième saison. Très bien construit, touchant, drôle, et visuellement superbe. Et la transformation de Ben ne m’a pas paru forcée une seule seconde : tous les événements s’enchainent très naturellement, des flashternatifs plutôt malins renforcent le propos, et j’ai trouvé la confrontation finale entre Ben et Ilana particulièrement juste. Face à un Michael Emerson en très grande forme, Zuleihka Robinson s’impose enfin un peu dans la série avec une interprétation toute en retenue que j’ai adoré.
Le pardon d’Ilana, complètement inattendu, offre un point final parfait à toute la séquence, encore plus appuyé par la réaction abasourdie de Ben, miroir total de ce que j’éprouvais au même moment. Vraiment, du beau boulot pour une très belle scène.
Toute la fin d’épisode est d’ailleurs du même niveau, avec une succession vraiment bien construite. On a donc le face-à-face entre Ben et Ilana, très fort en lui-même, suivi d’un retour sur la plage où Yunjin Kim a enfin l’occasion de jouer une scène intéressante (bien que minimaliste), pour continuer sur un montage final émouvant (la manipulation musicale fonctionne à tous les coups avec moi), teinté d’humour (merci Miles), et finalement conclu par un retournement de situation, histoire de se mettre en appétit pour la suite.
Un must.
En vrac
Je n’ai pas forcément envie de m’attarder sur un épisode que j’ai trouvé entièrement satisfaisant, c’est mauvais pour ma crédibilité, donc je préfère finir sur plusieurs de points (d’intérêts variables).
• Miles était vraiment très en forme cette semaine. Mais rien ne m’a fait plus plaisir que de le voir parler de ces crétins de Nikki et Paulo, avant de récupérer les diamants avec lesquels ils avaient été enterrés. La grande classe. Dans le style pilleur de tombes.
• La Plage des Cons, c’est quand même un décor mille fois plus agréable que le Temple de Les Autres.
• Je n’en peux plus de voir Sun réduite au rôle de poseuse de questions débiles, béquille des scénaristes qui veulent permettre aux plus lents de se remettre à niveau. C’est insupportable. J’avais déjà relevé l’intégralité de ses répliques du final de la saison 5 pour souligner cette tendance l’an dernier, mais là, sa scène avec Ilana fait peut-être encore mieux. On a donc : « Combien de temps allons nous rester ici ? Pourquoi veux-tu retrouver Jin ? Nous protéger ? De quoi tu parles ? Le remplacer ? Pour faire quoi ? Attends, tu as dit candidats... combien sont-ils ? ». Un massacre.
• Content de voir que Ben ne connait pas non plus le nom de l’interprète de Dogen.
• J’ai bien aimé le face-à-face-à-face entre le Docteur Ducon, Richard, et un bâton de dynamite. En règle générale, j’apprécie toujours les scènes où Jack ne transpire pas des yeux et essaie de se tuer. En plus, ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Ça fait même au moins trois semaines depuis sa dernière tentative de suicide (le Poison en Pilule), sept épisodes depuis qu’il a essayé de se faire exploser avec une Bombe H, et presque deux saisons depuis qu’il a voulu sauter d’un pont pour mettre fin à ses jours et à ceux de sa barbe.
• Sa barbe me manque tant !
• Si ZombieClaire vous a manqué cette semaine (RTT et tout ça), je ne saurais que trop vous conseiller de voir cette vidéo best-of de ses deux sujets de prédilections. C’est envoûtant. J’attends d’ailleurs avec impatience la vidéo « They took my son ! » [1], ou la compilation des meilleures questions de Sun.
Allez, une autre plus connue pour la route : What ?.
Et on parlera un peu de Lost.
[1] J’ai parlé trop vite. Elle existe !
