Treize épisodes qui m’ont inspiré deux réactions :
1/ « Putain, c’était formidable. »
2/ « Mais au fait, pourquoi j’ai tant attendu avant de la regarder, cette saison 2 ? »
J’ai envie de développer ces deux points, en commençant par le second.
Je n’ai pas aimé la saison 1 de Louie. Pour moi, cette série était essentiellement une curiosité. Un objet télévisuel inclassable, moitié stand-up du comédien Louis CK, moitié histoire romancée de sa vie. Quelques scènes amusantes, sans continuité ni même parfois propos identifiable.
Très simplement, je me suis fait royalement chier devant cette première saison.
Même en étant capable de reconnaitre un certain talent à CK pour les vannes bien grasses, et même en trouvant le type plutôt sympathique, Louie n’était pas pour moi. Et si mon ennui n’était déjà pas suffisant, j’ai un gros problème avec l’humour reposant sur des situations embarrassantes (raison pour laquelle je préférerai toujours la version américaine de The Office à l’originale). Or, la saison 1 de Louie, en dehors de ses parties stand-up et de son générique parfait, c’est un mec triste dans des situations horribles.
Bref. Tout ça pour dire que j’avais décidé de ne pas m’infliger la deuxième saison d’une série que je n’appréciais pas. C’était une attitude saine, j’étais fier de moi. Puis tout a basculé. À cause de Jéjé, Iris, et du dernier podcast de pErDUSA. Ils y parlent de Louie. Ils en parlent bien. Ils m’ont donné envie. J’ai craqué, j’ai tout vu, et j’en reviens enfin à mon premier point : putain, c’était formidable.
Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il m’arrive parfois de faire preuve d’un certain snobisme en matière de séries télé. Du coup, quand je lis par endroits des critiques (que je ne respecte pas) déclarer qu’une série (que je n’aime pas) est la comédie la plus drôle à l’antenne, j’ai tendance à me braquer (et à les insulter ouvertement, parce que mon cœur est sombre).
C’est pourquoi, maintenant que je l’ai vue et dans le but de convaincre un maximum de personnes de laisser une chance à la saison 2 de Louie, je me sens obligé de déclarer très solennellement la chose suivante : Louie n’est TOUJOURS PAS la comédie la plus drôle à l’antenne. Dire une telle chose relève de la bêtise profonde, ou d’un sens de l’humour défectueux, ou encore d’une méconnaissance bien triste des comédies actuelles. Pour ne citer que les trois premières qui me viennent en tête, Archer, Always Sunny et Parks & Recreation sont toutes plus drôles que Louie. Ce sont des séries devant lesquelles je ris sincèrement, malgré mon cœur sombre, plusieurs fois par épisode.
Louie n’est donc pas la meilleure comédie à l’antenne. Non. Louie est juste une putain de bonne série qu’il me semble bien réducteur de classer comme une « comédie ».
Ce qui apparait clairement à travers la saison 2 de Louie, c’est que Louis CK semble vouloir profiter au maximum de la liberté offerte par son format, sans chercher à faire rire à tout prix. CK se permet tout, ose tout, il commence ses épisodes quand bon lui semble, sans se soucier de la moindre convention propre au format « série ». Dans la forme, c’est à l’image de la première saison... sauf que cette année, ça marche parfaitement.
En fait, Jéjé a déjà relevé tout l’intérêt de la série dans le podcast, donc je vais le citer : Louie est la seule « série » actuelle devant laquelle on ne sait jamais à quoi s’attendre. Le ton varie du tout au tout d’une semaine à l’autre, ou au sein d’un même épisode. Et ça, putain, c’est formidable.
Merci, donc, Jéjé et Iris. Vous aviez raison...
... Mais la prochaine fois, si possible, évitez d’expliquer qu’une série est fabuleuse parce qu’un violoniste se produit dans le métro sans qu’on comprenne ce qu’on regarde, dans une scène à la cinématographie magnifique illustrant à elle seule toute l’émotion et la beauté d’une série qui réussit à être incroyablement jolie malgré un budget ridicule.
Je suis tout à fait d’accord avec vous deux, mais ça ne fait pas sérieux.
