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Ma Saison à Moi - La Saison à Conundrum - Edition 2008/2009

Saison à Conundrum: Edition 2008/2009

Par Conundrum, le 5 juillet 2009
Publié le
5 juillet 2009
Saison La
Episode La
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Ca y est, après un break d’un peu plus d’un mois, la rédaction de pErDUSA est enfin de retour. Chaque semaine, et tour à tour, les rédacteurs du site feront le point sur ce qui les a marqué, plu et déçu cette saison.

On dira probablement une dernière fois du mal de Battlestar Galactica, mais du bien de Friday Night Light, on reviendra surement sur Dollhouse, et des vampires de True Blood, on vous parlera surement de notre nouvel ami, Ted, un chic type, ou tout simplement, pour les plus fainéants d’entre nous, on recyclera juste nos textes de Ma Semaine A Nous. Ma Saison A Moi 2009, c’est parti !

SCRUBS

Avec toute cette vague de renouvellements plus ou moins inattendus, je dois avouer que celui qui me fait le plus plaisir est celui de Scrubs. La série, après un passage à vide particulièrement sévère, a retrouvé de son charme. Un retour aux sources et des nouveaux visages bienvenus ont redonnés de l’adrénaline à une comédie qui en avait gravement besoin. Du coup, l’idée de retrouver la série la saison prochaine, sans son boulet principal, Zach Braff me plait énormément. Surtout que, couplé avec l’excellent Better Off Ted, ABC propose une solide heure de comédie.

Cette nouvelle version de Scrubs, qui devrait changer de nom, verrait Cox et Turk enseigner la médecine à de jeunes étudiants. Le reste de la distribution ? Neil Flynn a déjà une nouvelle comédie, Ken Jenkins aurait du quitter la série il y plus d’un an déjà et Zach Braff, Judy Reyes et Sarah Chalke ne devraient apparaître que dans quelques épisodes. C’est un peu dommage que Sarah Chalke quitte la série. Son épisode où elle assure la permanence de nuit avec Faison était un de mes préférés de la saison. Son personnage ayant été peu utilisé ces dernières saisons en dehors de son histoire avec Keith, elle aurait été parfaite en tant que personnage principal. L’épisode la montrait un peu démotivée, et aurait été une base parfaite pour une relocalisation du personnage. Et contrairement à Turk, au final, Elliot est le personnage le moins exploité et celui qui a le plus de potentiel pour porter une série sur ses épaules. Le talent de son interprète est aussi un atout non négligeable. Mais, il est vrai que garder le principe de Scrubs avec un autre narrateur n’aurait pas été si judicieux que cela.

Au final, même si la forme est profondément revue, le fond de la série resterait, avec cette nouvelle formule, inchangé. A la base, Scrubs, c’est la médecine vue par des novices. Il aurait été facile de reprendre les nouveaux internes menés par la sublime Eliza Coupe, mais impossible d’éviter alors un syndrome ‘Sauvés Par le Gong : La Nouvelle Classe’. En suivant des étudiants, et non plus des internes, et en changeant le lieu principal de la série, la série peut garder sa thématique centrale tout en ouvrant d’autres portes narratives. Partager son temps entre hôpital et faculté, permet aussi d’amener de nouveaux visages (on parle de Lauren Graham du côté de Zap2It), tout en gardant nos valeurs sures sans les surexploités (Miss Coupe serait aussi de la partie d’après le même site).
Le fait que Bill Lawrence continue la série malgré son souhait original de quitter Scrubs en même temps que Braff me rassure un peu. Certes, il a commis des erreurs de jugement, mais le type a un solide curriculum vitae. C’est un pur produit des sitcoms des années 90 et montre une vraie passion pour le genre. Le voir aussi remotivé pour une suite spinoffienne d’une série que j’ai tant aimé par le passé me donne confiance.

Et puis, avec un peu de chance, on aura un nouveau générique.

TONI COLLETTE MÉRITE UN EMMY. OU AU MOINS UN COOKIE.

La prestation de Toni Collette est, pour moi, la plus impressionnante de la saison. Dans The United States of Tara, elle incarne le personnage titre, une mère de famille qui a développe, suite à un évènement traumatisant lors de son adolescence, de multiples personnalités. Malgré le postulat de base de la série, la trouble psychologique de Tara n’est pas traité de façon sensationnel, sa famille s’adapte et vie avec, et pas une seule fois, le trouble n’est utilisé comme ressort comique. Ce côté si naturel, et le fait qu’on l’accepte, vient de la prestation de Collette. Elle glisse dans la peau d’un personnage à un autre de façon si aisée et ce, malgré les personnalités extravagantes des alters. Elle passe du biker macho à la femme de maison guindée d’une telle aisance que cela paraît naturel, presque sans effort. Alors, juste pour vous rappelez à quel point Collette est actrice talentueuse, la prochaine que vous tomberez devant The United States of Tara, imaginez Jennifer Aniston dans le rôle. Juste pour le fun.

PARKS AND RECREATION

Amy Poehler a enfin sa propre comédie. Il est triste de voir le meilleur élément de Saturday Night Live quitter le programme, mais maintenant que Seth Meyers est particulièrement à l’aise en solo au Week End Update et que la relève est assurée par Kristen Wigg et Mickaela Watkins, son départ a pu se faire en douceur. Et, force est de constater que pour développer un programme autour de ses talents, elle n’a pas pu mieux trouver que les créateurs de The Office, version US.
Amy Poehler a un humour particulier, bien que parfaitement dans son élément derrière le bureau du Weekend Update, comme Steve Carrell, Poehler excelle dans les personnages socialement inadaptés. C’est cette versatilité qui lui a permis de briller pendant tant d’années dans SNL sans nous lasser. Elle se rapproche plus d’une Molly Shannon que d’une Tina Fey dont le talent (immense) est limité à un seul type de personnage, une variation de Tina Fey.

Dans Parks and Recreation, Amy est Leslie Knope, cadre dans la mairie de Pawnee, qui, dans le pilote, décide d’aménager un terrain abandonné en parc public. Développée à la base comme une série dérivée de The Office, la série est devenue un projet indépendant tourné dans le même style que la série phare de NBC. Les qualités de la série sont les mêmes. Les deux séries ne partagent pas uniquement des similarités dans la réalisation et l’écriture, mais aussi dans sa distribution. Les acteurs ont des têtes de vraies gens (comprendre : la série n’engage pas d’acteurs/mannequins), elle a un côté improvisée, mais surtout, sans être totalement hilarante, elle a montré un gros potentiel en seulement une poignée d’épisodes.

Sans être, pour le moment, aussi drôle que The Office, qui achève une de ses meilleures saisons, la série a un grand avantage sur son ainée. Elle a un côté vrai et simple que The Office a un peu perdu. Depuis sa troisième saison, la série se repose un peu trop souvent sur des évènements sensationnels : la fusion des branches, Jane et Michael, Pam refuse les avances de Jim, Jim quitte Scranton, Pam part à New York, The Michael Scott Paper Company, etc… Lorsqu’ils sont bien traités, ces évènements s’intègrent bien dans la série, restent drôles mais on s’éloigne du postulat de base la série. Cependant, la série réussit le mieux lorsqu’elle se moque du quotidien de la vie de bureau.

Parks and Recreation possède encore ce coté innocent qu’avait The Office lors de ces deux premières saisons. Elle ajoute, en plus du quotidien du travail, un aspect satirique de la bureaucratie et de la politique qui permet de jouer dans la même cour que The Office sans donner un effet de rediffusion. La série a aussi eu l’excellent idée d’incorporer dans sa distribution régulière un personnage, Anne (Rashida Jones), qui ne travaille pas dans la mairie. Il s’agit, certes, d’un petit détail mais qui fait une grosse différence avec The Office. Ajoutés aux nombreuses scènes d’extérieur, dans Parks and Recreation, on ne reste pas enfermés dans le bureau. Cela permet de changer le lieu de l’action de façon tout à fait naturel, et surtout cela rajoute une dimension supplémentaire à Leslie. Sur les six épisodes, nous voyons la relation de travail entre Leslie et Anne, qui n’est ni sa collègue, ni sa subordonnée, se transformer en amitié. Ce principe est le même qui fait que l’amitié de Jack et Liz, ou la relation Jim et Pam, rendent 30 Rock et The Office plus drôle et réussie. C’est un aspect de la série que je n’ai pas vu venir, et qui m’a agréablement surpris dans le final, lorsque Leslie, dans un moment de lucidité, met Anne face à sa relation problématique avec son copain.

Et enfin, et surtout, Parks and Recreation nous permet de retrouver chaque semaine Amy et Rashida, et rien que pour ça, je souhaite longue vie à la série.

JOHN MAHONEY MÉRITE UN EMMY. OU AU MOINS UN COOKIE.

Cette fois ci, j’étais préparé, je savais à quoi m’attendre. L’année dernière, j’étais persuadé que In Treatment était une mini série de 5 épisodes d’une heure. Presque 45 épisodes après, j’ai fini la saison épuisé, mais l’effort en valait la peine. Cette seconde saison était plus courte mais tout aussi intense. In Treatment est une série très atypique. Sa forme et son principe font que la série ne peut absolument pas se reposer sur l’action, mais uniquement sur les scenarii et surtout la performance des acteurs. Et encore plus que la saison passée, les acteurs incarnant les patients étaient prodigieux. En tête de ligne, on retrouve John Mahoney dans un rôle à mille lieux de celui de Frasier. La destruction et la reconstruction du personnage en quelques semaines étaient éprouvantes et captivantes. Le personnage froid et hautain devient un viel homme prêt à accepter de l’aide en fin de saison. Cette intrigue avait la particularité d’avoir un dénouement orignal à la version US puisqu’elle ne suit pas la trame de l’œuvre originale, Be’Tipul, ou son personnage est mis de côté en mi saison pour suivre la thérapie de sa fille. Le travail accompli par les scénaristes et les deux acteurs n’en est que plus impressionnant. Au final, Mahoney, comme Kudrow dans The Comeback, nous fait oublier en quelques instants le rôle qui l’a fait connaître du grand public et qu’il a incarné pendant plus d’une décennie. Et ce n’était pas une mince affaire, surtout pour moi.

FRIDAY NIGHT LIGHTS

A la fin de la seconde saison de la série, tout espoir semblait perdu. Friday Night Lights avait perdu une grande partie du charme de la première saison, et si, par miracle, la série était renouvelée par NBC, y aurait il eu grand intérêt à poursuivre dans cette direction ? Un an après, après un renouvellement surprise de 13 épisodes issu d’un partenariat entre NBC et une obscure chaine de satellite, nous sommes heureux de ne retrouver dans une situation tout à fait opposée.

La saison 3 règle le gros problème que les scénaristes, et les téléspectateurs, ont rencontré l’an passé. Et non, je ne parle du meurtre de l’agresseur de Tyra par Landry. En saison 2, la plupart de personnages semblait avoir leur propre intrigue dans un ensemble qui manquait de cohésion : Julie quitte Matt très rapidement et s’éprend d’un personnage secondaire rapidement oublié, Lyla trouve la religion, Matt fricote avec l’aide soignante de sa grand-mère,… Ce problème, Friday Night Lights n’est bien sur pas la seule série à l’avoir connue. The O.C. et Desperate Housewives ont perdu quasiment tout l’attrait de leur saison 1, après une saison 2 mal maitrisée qui semblait oublier toutes les relations entre leurs personnages principaux.

Ce phénomène vient souvent du fait, qu’après avoir épuisé la plupart de leurs bonnes idées dans leur première saison, les scénaristes doivent réitérer la tache pour un grand trop grand nombre d’épisodes. Cela implique d’établir une trame principale aussi forte que pour la première, avec des intrigues secondaires solides tout en perdant l’effet de surprise ou la clémence des critiques et fans de la saison 1 qui attendent encore plus de la série. Ainsi, le renouvellement pour uniquement 13 épisodes, permet de nous séparer des intrigues les moins intéressantes.

Cette saison commence par l’arrivée d’une nouvelle famille à Dillon, les MacCoy, et cet événement aura un impact sur plusieurs intrigues. Leur fils JD, un quaterback prodige, met l’avenir de Matt en péril et leur père, Joe, sera un sérieux antagoniste pour Eric. Le traitement des MacCoy est le symbole de la réussite de cette saison. Tout en ayant leur propre intrigue sur la nouvelle famille, les scénaristes arrivent à faire résonner les intrigues les unes avec les autres. La perte de confiance de Matt le rapprochera de Julie et sera l’un des facteurs qui l’aidera à accepter le retour de sa mère biologique dans sa vie. Les tensions grandissantes entre Joe et Eric se reflèteront aussi sur son couple avec Tammy, qui devient cette saison proviseur de Dillon High et surtout sur la fin de saison qui voit Eric assigné à une autre école devant une Tammy impuissante.

La structure de la saison est aussi particulièrement bien trouvée. Son fil directeur n’est pas l’intrigue principale, mais le mariage de la soeur de Tyra avec le frère de Tim. Le premier épisode voit la demande en mariage, qui, lui, a lieu lors du finale. Non seulement cette intrigue réunit quasiment tous les personnages de la série, mais donne de l’excellent matériel a des personnages secondaires particulièrement appréciés mais un peu oublié ou mal traités lors de la saison 2, les Collette et le frère Riggins. Avec cet arc, et tout en réussissant à insuffler du sang neuf avec les MacCoy, les scénaristes doivent se séparer de Jason et Smash. Chacun aura donc 4 épisodes pour avoir un départ en bonne due forme. Du coup, les 13 épisodes ont un cahier des charges bien chargé sans se soucier de créer de faux obstacles pour allonger leurs intrigues sur 22 épisodes.

Au final, les 13 épisodes nous font retrouver la foi en la série et aussi impatient de la retrouver cet automne, qu’en fin de saison 1.

BROTHERS AND SISTERS

Hmmm… Rebecca serait mentalement instable. Et vous êtes surs que ca n’est pas la preuve que c’est bien une Walker ? Non, mais sinon, c’était bien Brothers and Sisters cette année. Ne vous méprenez pas, ce n’est toujours pas le drama familial noir et complexe qu’on a essayé de nous vendre, mais la série avait pris le chemin de devenir la dramédie light que l’on espérait. La bonne nouvelle est que nous sommes enfin débarrassé de Tommy. Dans une intrigue assez bancale, Tommy quitte le pays pour éviter un procès et lorsque l’accusation abandonne les charges, il décide de rester au Mexique s’occuper d’un village. Comme si les mexicains n’avaient pas assez souffert de grippe pas Hallal ?!? Mais le malheur des mexicains fait notre bonheur, puisque sans Tommy, il ne restait qu’un seul ennemi à abattre, Rob Lowe. Et on y était presque, il y eu la crise cardiaque, et on pensait que c’était bon, on voyait bien Kitty en mère veuve d’un petit enfant de couleur, ça collait parfaitement à la série. Mais non ! Il a survécu. Et puis, il y a eu la séparation, et là aussi aussi, on voyait bien Kitty en divorcée mère d’un petit enfant de couleur. Mais non ! Ils restent mariés. Mais tout ça, j’étais prêt à l’accepter, et à me faire une raison. J’ai survécu à deux ans et demi de Rob Lowe, je peux encore tenir. Non, ce qu’il m’a le plus gêné, c’est de rendre Rebecca, le personnage le plus normal, et le moins pénible après Scotty, mentalement instable. J’aimais beaucoup l’évolution et la maturité du personnage, et ce revirement balance tout par la fenêtre. C’est bien dommage, parce que j’aurais passé du bon temps devant la série cette année…

2008-2009 c’était aussi…

Maintenant qu’on a vu le final de Battlestar Galactica et Virtuality, on peut enfin tous se mettre d’accord pour dire que Ron Moore est un petit con ?

Le prégénerique (et le générique spécial) de l’épisode des sweeps de The Office n’était-il pas le meilleur prégénérique de la série ?

Même si la série en elle même ne manque pas, ca ne vous rend pas triste de vous dire que vous ne pourrez plus jamais pouvoir chanter sur un nouveau générique de Boston Legal ?

Si on retire les huit premiers épisodes de la série, jusqu’à la mort de Mrs Hubert, c’était quoi l’intérêt de Desperate Housewives ?

Vous aussi, vous avez du mal à choisir qui est la meilleure actrice de Better Off Ted, Andrea Anders ou Portia de Rossi ?

J’ai rien dit sur Lost, 30 Rock et Dollhouse, c’est quoi les chances que personne ne parle d’au moins une de ses séries dans leur MASAM ?

Conundrum