N°96: Semaine du 09 au 15 mars 2009
15 mars 2009
Episode Semaine
Un peu de sérieux, Mr Whedon.
Drum attend Dollhouse au tournant.
L’idée de l’épisode de la semaine dernière était très dangereuse, Mr Whedon. Donner la même personnalité à Echo et Sierra implique une comparaison entre leurs deux interprètes dont la conclusion ne peut être en faveur de Miss Dushku.
Pourtant, c’était un bon épisode. Un épisode sans Amy Acker, un épisode avec encore plein de moment ‘Elisa Dushkuche-toi-là’, un épisode avec encore plein de défauts, et pourtant un épisode assez solide. Au final, Dollhouse est un peu comme les premiers épisodes de Murder One, une série où la mythologie résonne dans l’intrigue dans la semaine. Cela permet d’avoir l’avantage d’un épisode indépendant qui peut être vu tel quel, mais qui récompense également la fidélité du téléspectateur.
Cette semaine, un épisode agréable mais qui met encore une fois en avant les inconvénients d’avoir une actrice aussi limitée dans un rôle aussi difficile. De plus, Dollhouse a le même problème, au premier visionnage, que Buffy au trentième. Les accents anglais deviennent particulièrement lourds, le "she’s just a girl" devient le "we’re running out of time" de 24 ou le "you know what ?" de Brothers and Sisters. Mais surtout cet humour whedonien, qui était parfait dans Firefly, devient assez insupportable. Topher est, pour moi, le pire personnage de la série. L’acteur n’y est pour rien, c’est cet humour si caractéristique, ce jeu si particulier, qui sied à Nathan Fillion, mais qui me donne envie de percer le deuxième œil de Xander, qui est idéal à Neil Patrick Harris, et qui me donne envie d’avancer toutes les scènes avec Topher.
Assez étrangement, ce qui me plait le plus dans Dollhouse, c’est que Joss essaie de faire quelque chose de différent, d’être plus sobre. Il faut à tout prix que Joss s’éloigne du spectre de Buffy qui règne sur sa série, dans sa formule, dans ses thèmes et surtout de son humour pour trouver une vraie identité à la série. Je veux bien accepter que les 5 premiers épisodes étaient nécessaires pour roder la série, mais il faut vraiment que 6ème épisode dépote autant que tu nous le dis, Joss. Parce que le "Created By Joss Whedon" ne doit en aucun cas justifier une série tiède, peu originale et avec des acteurs très très limités dans les rôles principaux.
Le bonheur de l’absence
Pour Feyrtys, Cupidon n’a pas la cote à Hollywood
Et si les couples de série télé étaient voués au malheur ?
Cette semaine, dans Urgences, un couple phare de la série refaisait son apparition : Carol Hathaway et Doug Ross. Couple phare, mais pas forcément mon couple préféré. En effet, je n’ai jamais compris ce que Carol pouvait trouver à Doug (même si George Clooney, miam), et de la même façon, je n’ai jamais vraiment aimé le personnage de Carol. Quand elle a quitté la série pour rejoindre le père de ses jumelles (après avoir attendu près d’une saison quand même), j’étais plutôt contente. Je n’avais pas envie de la voir s’embarquer dans une énième histoire d’amour avec un énième médecin, en l’occurrence, Luka… Dans le même ordre d’idée, les malheurs répétés d’Abby, un personnage que pourtant j’adorais, m’ont franchement lassée (et je n’ai pas vu les saisons 12-13 et 14 !). Ne parlons pas de Greene et ses deux mariages complètement ratés, ni de Carter qui a laissé filer entre ses doigts le Dr Del Amico, jouée par l’incarnation de la perfection sur terre, Maria Bello (oui, j’ai un girl crush sur Maria Bello, je n’ai pas peur de l’avouer). J’en viens donc à me dire que les couples formés à la télévision sont voués au malheur le plus implacable.

C’est un peu normal quand on y réfléchit. Rien n’est plus rasant à la télévision que de voir deux personnages parfaitement heureux en couple, sauf peut-être quand il s’agit de figures parentales idéales, comme les Cohen, les Dubois, les Taylor, ou encore, Babette et Morey.
Le bonheur, par définition, se suffit à lui-même, et du coup, est difficilement exploitable à la télévision. Ce que nous aimons voir, ce sont des personnages qui se cherchent, qui se séduisent, qui se déchirent, mais tout ce qui suit "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants" n’intéresse pas grand monde et n’inspire pas tellement les scénaristes. À voir la façon dont Joss Whedon détruit systématiquement tous les couples de ses séries, on peut même penser qu’il existe un plaisir sadique à infliger des souffrances à des couples qui auraient tout pour être heureux.
Il y a fort à parier que si George Clooney et Julianna Margulies n’avaient pas quitté la série, en saison 06 leurs personnages se seraient mariés, en saison 08 ils auraient déjà divorcé, auraient eu d’autres enfants avec d’autres personnages d’ici la saison 12 et songeraient à se remarier en saison 15. Heureusement, ce n’est pas arrivé. Heureusement, Carol et Doug sont partis vivre à Seattle. Et les scénaristes leur ont fichus la paix, ce qui leur a permis de nous offrir une scène des plus touchantes dans l’épisode de cette semaine : Carol et Doug, dans leur lit, à moitié endormis, qui se félicitent de leur journée de travail, au cours de laquelle ils ont participé au sauvetage de deux personnes à Chicago, sans savoir que Carter en faisait partie. Cette scène était non seulement drôle et touchante, mais également très poétique dans son absurdité. Elle m’a rappelée pourquoi E.R. avait été si brillante à ses débuts : quand elle le veut, cette série sait parfaitement gérer le drame et l’humour, la légèreté et la gravité, l’espoir et le cynisme.
Chose incroyable, même Benton a réussi à trouver son bonheur avec Cleo (et Reese a 13 ans ! Ca ne nous rajeunit pas) et même Carter, à la fin de l’épisode, se rapproche de Kim, sa femme. D’ailleurs, entre parenthèses, toutes les scènes entre les deux anciens collègues étaient sensationnelles. Les scénaristes ont réussi à nous faire passer l’idée qu’ils avaient tous les deux changés, mûris, tout en ayant gardé le même respect incroyable l’un pour l’autre. C’était absolument génial à regarder.
Pour espérer voir des couples heureux à la télé, donc, si je comprends bien, il faut virer les acteurs (ou attendre qu’ils partent d’eux-même) et les faire revenir en dernière saison. Ça me va parfaitement, tant que c’est géré avec le même brio que cette saison d’E.R.
O, brother
Blackie et le demi-frère qui revient de loin
Si Breaking Bad n’était pas enfin de retour pour me donner des geekasmes à la minute, Brothers & Sisters serait ma série du dimanche que j’attends le plus impatiemment. Ce qui devrait me faire un peu honte d’avouer, vu la nullité de la chose. Mais voilà, j’admets qu’il ne faut parfois que la présence d’un acteur apprécié au préalable pour faire la différence, et je sais qu’on est tous un peu pareils. Combien d’entre vous se sont supportés Heroes uniquement pour Kristen Bell et sont repartis voir ailleurs en même temps qu’elle, hein ? C’est peut-être une excuse bidon, mais malheureusement elle marche. Joma a eu beau essayer de me convaincre que l’anglaise Skins avait tout pour me plaire (c’était vrai), ma flemme d’essayer quelque chose de nouveau ne fut totalement vaincue qu’avec la curiosité d’y voir Dev Patel avant Slumdog Millionaire.
Donc, dans le cas de B&S, mon intérêt est remonté en flèche depuis l’arrivée de Ryan Lafferty, le vrai mioche caché des Walker, celui inventé au dernier moment pour que Rebecca et Justin évitent l’inceste de justesse. A peine nommé qu’on se doutait déjà qu’il allait débarquer, se rapprocher de Rebecca, créer un triangle amoureux presque incestueux, et c’est exactement ce qu’on a l’air de vouloir nous refiler une saison plus tard. Ce qui m’étonne autant que la survie de Robert de la semaine d’avant.
Mais voilà, Ryan est (plutôt bien) joué par Luke Grimes, que j’ai par hasard récemment découvert dans All the Boys Love Mandy Lane. Cela aide beaucoup à l’apprécier, parce que je sais qu’il peut dépasser le rôle du demi-frère un peu neuneu qui a l’air très affamé pour quelque chose de plus bestial.
Pour faire une parenthèse, je conseille cet excellent petit slasher passé inaperçu il y a quelques années et qui offre une vision fraîche aux codes du genre. Et puisque le rapport série augmente toujours la qualité d’un film, sachez qu’on y trouve aussi deux anciens de Joan of Arcadia et l’ado fatale d’Hidden Palms dans le rôle de l’ado fatale Mandy Lane. Parenthèse fermée.
En bref, Ryan est pour moi un personnage de plus avec Scotty et un peu Rebecca (toujours pas purifiée de son aura Everwood) que je n’ai pas envie de tuer très lentement. C’est un peu de sang neuf, un acteur sans gros bagage avant la série, et un personnage pas encore haïssable qui aide également à redorer l’image de Nora. Leur relation a le mérite d’être calme, touchante et honnête, changeant des crises explosives et égoïstes des Walker, qui ne savent jamais communiquer normalement. Scotty faisant office de plante verte depuis son mariage, cela fait du bien de retrouver un élément permettant de respirer. De façon générale, Ryan me fait bien mieux avaler la pilule de ce soap souvent agaçant et j’espère que son intrigue prévisible ne va pas le gâcher trop rapidement. Ajoutez le départ imminent de Baltazar Getty et la balance sympathie du cast se rééquilibre un peu. Voilà, beaucoup de mots pour dire qu’il ne faut parfois à une série qu’une bonne présence, parce qu’on a beau réclamer la qualité sur son petit écran, on ne peut pas être toujours trop exigeants non plus.

Pendant que j’y suis, pour tous ceux et celles qui ne sont toujours pas assez motivés pour se mettre à Breaking Bad, malgré les tonnes de qualité qu’on n’arrête pas de vous crier, laissez moi faire appel à votre libido : Aaron Paul est parfait pour réveiller votre côté infirmière voulant sortir ce pauvre chou malaimé du caniveau, ou Anna Gunn vous fera réaliser que les femmes enceintes peuvent être de sacrés bombasses avec une libido, contrairement à ce que la Garner vous à fait croire. Les bons scripts, c’est vraiment du bonus.
Think about it...
Gizz râle
Cette semaine, j’avais une idée de texte absolument géniale, sortant des sentiers battus, engagé et fouillé. J’avais même déjà le titre, c’est dire à quel point j’étais bien lancé.
Mais les rouages de Ma Semaine à Nous sont complexes, et le destin nous force parfois à dériver de nos brillantes idées initiales pour rendre votre lecture du lundi matin plus percutante, homogène, rassurante... Parfois, les sujets sont donc imposés férocement, non pas par censure honteuse, mais plutôt par nécessité rédactionnelle, donc. Si un sujet peut paraître intéressant à celui d’entre nous qui compte en parler, sa présence dans l’œuvre hebdomadaire qu’est Ma Semaine à Nous peut nuire à l’ensemble de la chronique, et donc du site, et pire : à notre cote avec les filles. Dans ces cas de force majeure, et pour le bien de tous, le devoir de notre rédactrice en chef est de se faire respecter, et de nous intimer l’ordre de choisir un autre sujet d’analyse (en disant "s’il te plaît").
Et cette semaine, je me vois "invité" par mes pairs à parler de Castle. Pourquoi ?
Parce que Ju a trouvé une super vignette.
Vous connaissez maintenant le secret de la ligne éditoriale du site : "on en parle si les photos promos sont jolies". Voilà comment Friday Night Lights et Breaking Bad se retrouvent propulsées sans raison à la Une, tandis qu’Heroes sombre tristement dans l’oubli critique. Cela peut sembler cruel, mais c’est pourtant la triste réalité de toute rédaction qui ne vise qu’à faire de l’audience pour mieux survivre (et avoir la cote avec les filles, donc). Le jour où les enfants du Darfour seront capables de prendre un peu mieux la pose, nous songerons peut-être à les mettre en avant à l’écran plutôt qu’un bel incendie dans les magnifiques contrées australiennes.
Castle donc ? Bah, c’était plutôt sympa. Nathan Fillion est cool. Et Ju peut caser sa vignette sans avoir l’air de se foutre de votre gueule.