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Red Band Society - Avis sur les premiers épisodes de la série légère et touchante de la FOX

Red Band Society: Le Cathéter Club

Par Blackie, le 16 octobre 2014
Publié le
16 octobre 2014
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Si comme moi, vous n’avez pas vu The Fault in Our Stars et que vous avez raté l’histoire d’adolescents malades tombant amoureux parce que vous ne pouvez pas pifrer Shailene Woodley, rassurez-vous : Red Band Society est là pour compenser votre manque ! Si vous l’avez vu et que vos stocks de mouchoirs sont épuisés, ne vous en faites pas non plus, le larmoyant constant n’est pas son genre.

Par contre si vous n’aimez ni les soaps, ni les hôpitaux, ni les moins de 18 ans, et que votre coeur noir a été endurci par les forums de GOT et l’annulation de Firefly, Gotham sera peut-être plus dans vos cordes.

Ce pauvre Ben MacKenzie tire une tronche permanente depuis la fin de The OC… Elle me manque aussi, mais t’es pas mourant, Ben !

C’est quoi ?

Red Band Society est une dramédie du mercredi sur la Fox juste après Hell’s Kitchen, parce qu’il n’y a rien de mieux pour relativiser après des crises de nerfs au sujet de risottos que de voir des enfants malades.

C’est une adaptation de la série espagnole Polseres Vermelles, que je n’ai pas vue puisque ce n’est Pas Américain. Et les programmes Pas Américains, c’est dégoutant.
On les laisse à Jéjé.

Elle est développée dans une langue compréhensible par Margaret Nagle, une ancienne scénariste de Boardwalk Empire, et produite par la compagnie de Steven Spielberg, qui fait une toute petite fixation sur les histoires d’enfants et d’hôpitaux.

Ça parle de quoi ?

Je vais vous étonner, mais ça parle de jeunes gens pas très en forme.

Dans le département pour enfants d’un hôpital, un groupe d’ados liés par des galères un chouia plus douloureuses que celles ordinaires se forme et se soutient.

On a les deux cancéreux : Leo, le cool vétéran amputé, et Jordi le newbie déterminé. Charlie, le commentateur comateux. Emma, l’anorexique intello. Dash, le rebel aux problèmes poulmonaires. Et Kara, la mean girl cardiaque. En gros, c’est le Breakfast Club condamné à mort plutôt qu’à de la détention.

On suit également les adultes qui les soignent, du chirurgien compassionné à l’infirmière naïve, en passant par la “Scary Bitch” au coeur d’or (!).

C’est avec qui ?

Je pourrais vous dire les noms de tous ces mômes, mais ils ne vous diraient rien du tout. Pas contre je suis prête à parier que celui de Charlie Rowe, plutôt prometteur dans le rôle du leader Leo, est à retenir.

Coté adultes, l’excellente Octavia Spencer est la tête d’affiche en infirmière Jackson, qui fait office âme, de cœur et de muscles du département. Connue pour avoir gagné un Oscar dans un film populaire qui ne la méritait pas, elle ne gagnera probablement rien pour un autre formidable que personne n’a vu (oui, celui avec un train !).

Dave Annable n’a rien gagné dans la vie, à part des cheveux gris depuis Brothers & Sisters. Clairement, ce rôle original de jeune-et-beau-chirurgien-au-top-de-sa-profession ne lui fera rien gagner non plus. Mais il est sympa.

On trouve aussi l’ancien meilleur ami d’Angela Chase pour faire le meilleur ami de l’infirmière Jackson, et je me dois de mentionner en guests une ex de Ju (Andrea Parker) avec une des blondes de La Vieille Christine en power couple de mamans de Kara. Si rien que ça ne vous fait pas jeter un oeil…

C’est bien ?

C’est carrément agréable, et je m’y attache un peu plus à chaque épisode.

Malgré un Pilote souffrant de quelques mauvais dialogues, de personnages caricaturaux, et globalement légèrement oubliable, l’écriture s’améliore assez vite. Aucun épisode ne semble répétitif, et l’histoire progresse à un bon rythme pour chaque personnage. Ce type d’ensemble n’est pas évident à gérer, et la série arrive à éviter de créer des échelles d’importance en se concentrant sur chacun à tour de rôle.

Coté ados, cela fonctionne surtout à travers leurs familles, ajoutées petit à petit à l’ensemble. Même s’ils vont et viennent, ces parents aussi paumés que leurs gosses (voir plus), contribuent énormément à leur évolution. Dans l’hôpital, le reste des petits patients trouvent aussi des visages, qui viennent renforcer l’aspect bien à part de ces lieux.

Red Band Society est clairement édulcorée, en bonne série médicale de network qu’elle est avec ses chansons pop, ses romances, et un ton qui s’abstient de devenir trop sombre. On est loin du mélange de drame et de comédie que Scrubs pouvait si bien réussir, mais elle arrive à jongler à sa manière avec les soucis typiques de l’adolescence mêlés à ceux de santé. Les crises de diva de Kara font rire, mais il y a un sentiment plus amer caché dessous par son besoin d’éviter une quelconque pitié.

Car on y trouve une certaine justesse sur la maladie, grâce à des mots que les ados peuvent plus facilement se permettre de se balancer entre eux que les adultes. Ce n’est pas au service médical de dire à une jeune anorexique qu’elle n’est pas à plaindre comparée aux autres, par exemple.

Le fait de se concentrer sur les plus jeunes patients est d’ailleurs un changement bienvenu dans le genre. Cela permet d’aborder cette question de mortalité à travers des personnages à un âge où ils se croient justement invincibles. C’est particulièrement frappant dès le second épisode lors d’une fête qui tourne mal, où l’on prend conscience que Leo n’est pas juste un patient atteint d’un cancer, mais aussi un petit con de seize ans comme les autres qui essaie juste de grandir.

Le seul gros défaut que j’ai à reprocher tient au petit Charlie, à qui on veut donner quelque chose à faire malgré son état végétatif. Les thématiques par épisode énoncées par sa voix off n’ont rien d’original, mais je pourrais supporter si ses commentaires n’étaient pas de plus en plus creux. On se passerait tous d’une Meredith Grey Junior !
Au moins, il semble que l’idée de le faire interagir avec d’autres personnages dès qu’ils sont inconscients n’est pas systématique. Ce qui était carrément con, et uniquement bon pour les séries religieuses aux morales gerbantes.

Non merci.

Mis à part dans les mentions de la grand-mère de Jordi qui lui refusait des soins médicaux à cause de ses croyances, la série évite heureusement le sujet.

Je vais me répéter, mais Red Band Society est simplement très sympathique à regarder, et aussi légère que touchante. Sans prise de tête, facilement lançable lors de sa pause déjeuner ou dans les transports.

Et si ça vous impressionne suffisamment quand l’histoire démarre sur un gamin de 15 ans débarquant seul dans un hôpital pour supplier qu’on l’ampute, c’est définitivement fait pour vous.

Blackie