Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°177: Sponsorisée par le Grinch et Ebenezer Scrooge

Par la Rédaction, le 12 décembre 2011
Publié le
12 décembre 2011
Saison Semaine
Episode Semaine
Facebook Twitter
La période des fêtes s’annonce rude pour nos deux rédactrices de la semaine. Elles auraient aimé trouver un peu de réconfort dans leurs séries favorites, mais le sort s’acharne contre elles : Noêl n’est même plus rose à la télévision. Dire qu’en plus, elles n’ont pas encore fait leurs cadeaux... Allez, haut les coeurs, dimanche prochain, ce sont les tableaux de fin d’année qui débarquent !

I’ll have a blue, blue Christmas
Blackie a besoin de légèreté

Chaque année, c’est pareil. En tant qu’accro aux fêtes de Noël, j’espère avoir droit à une bonne dose d’épisodes festifs ou Wonder Woman m’apprend la beauté de Chrismukkah et tous les soucis sont temporairement oubliés. Même si on est un vampire torturé par le fantôme de ses victimes.
"It’s the most wonderful time of the year." C’est la chanson qui le dit.

Avec la majorité des séries ayant adopté cette thématique (généralement l’apanage des comédies), c’est exactement ce que j’ai eu. Parks and Rec m’a file un sourire idiot égal à celui de Leslie devant son bureau en pain d’épices, que même l’allusion a l’épilation brésilienne de Jean Ralphio n’a pas réussi à gâcher. La grosse claque envers Ryan Murphy m’a réconciliée avec Community avant son départ, notamment grâce au rap génial de Troy et Abed. Le costume de Père Noël et les enfants roux ont atténué la ralerie de Max dans Happy Endings, ce qui est un véritable miracle. Et les Dunphy sont restés égaux à leurs bonnes vieilles leçons d’amour familial. Tout cela s’accordait parfaitement avec mon visionnage annuel de vieux Tim Burton et du Magicien d’Oz.

Heureusement, parce que la semaine avait très mal commencé. On croit compter sur certaines séries, celles qui sont légères et font plaisir a tout le monde. Et c’est là qu’on se prend un coup en plein coeur.

Le premier coup fut donné par How I Met Your Mother.
Cela fait des années que je la suis distraitement, plus par habitude qu’autre chose, et rares sont les moments ou elle me surprend vraiment. Quand c’est le cas, c’est parce qu’elle se lance dans le drame, comme l’an dernier avec la mort du père de Marshall. Cette saison adopte un ton général assez morose et cela lui sied plutôt bien. Après avoir traîné en longueur la majorité de son existence, le fait d’être sûr que la fin est proche semble être une bonne raison pour donner un peu de gravité à ses personnages et les faire enfin grandir.
Mais que toutes ces histoires soient racontées par Futur Ted a toujours donne des sensations d’happy end. On sait depuis longtemps que tout finira bien avec enfants et argent pour Ted, Lily et Marshall, et le coeur récemment brisé de Barney fut atténué par le simple fait de connaître l’imminence de son mariage. D’autant que l’espoir que ce soit Robin n’en est pas pour autant effacé.

Mais cet épisode centré sur Robin, narre par elle-même pour l’occasion, joue avec ce concept de façon cruelle. S’il y a bien un épisode qui doit se finir sur une note plus douce, c’est celui de Noël. La mauvaise surprise fut donc plus poignante.
En partant sur la révélation de la semaine précédente, les rebondissements affluent et les sentiments de Robin évoluent avec les notres. Jusqu’à la dernière minute, on croit connaître la conclusion positive, pour se rendre finalement compte que l’on a été berne. Le futur de Robin n’a rien de triste en lui-même (je reste vague là-dessus car cet épisode vaut d’être regardé), mais la peine de voir un choix lui être retiré fait mal. S’il est souvent difficile de s’identifier aux personnages de HIMYM, qui vivent clairement dans un monde de sitcom plutôt que la réalité, ce sujet-là touche tout le monde. Peu importe ses origines ou son milieu social. Les questions auxquelles Robin fait face sont universelles. C’est ce qui rend cet épisode très fort a mes yeux. Et c’est d’autant plus gonfle pour la serie de rester sur une telle note en cette période. Un peu comme si Gremlins s’était termine sur le récit traumatique de Kate. Bonjour la déprime.

Mon second coup dur fut avec Hart of Dixie.
La série a beau etre nouvelle, je pensais être déjà fixée sur son cas. A savoir, une série légère. très très légère, comme les tenues de Rachel Bilson. Et très colorée, comme les robes flashy des femmes de Bluebell. En permanence.

Apparemment, il y a un petit peu d’ambition tout au fond. Une envie de toucher, d’aller au-delà du rose bonbon, et d’avoir de vrais personnages qui ne sont pas la que pour rendre Bilson encore plus mignonne. C’est en tout cas l’impression que j’ai avec le traitement du personnage de Lemon, qui a fini par me fiché une sacrée boule dans la gorge.

De tous les protagonistes de la série, elle est a la fois la plus caricaturale et celle dont le passé est le plus révélé à chaque épisode. Qu’elle soit si ridicule et énervante trouve ses raisons, et ces affreux traits finissent par s’effacer pour laisser place a un personnage bien plus attachant. Comment deux hommes relativement intelligents comme George et Lavon peuvent l’aimer, est une question qui se pose de moins en moins.

L’abandon de sa mère, le rôle de parent qu’elle a dû assumer jeune, l’absence de son fiancé durant une longue période, et une histoire d’amour qui tombe au plus mauvais moment, sont des événements forts qui construisent une personnalité riche. L’engagement total et la possessivité de Lemon envers sa ville comme son fiancé deviennent clairs, sans être dits a voix haute. Impossible après cela de ne pas avoir de l’empathie pour cette femme aimant trop les gros noeuds dans les cheveux. C’est une vraie tristesse que j’ai ressentie devant la vision de sa (jeune) mère (qui etait ado dans Dawson !) ayant refait sa vie, autant que son rejet par Lavon. Certes, celui-ci a raison de ne pas vouloir souffrir, mais vers qui peut-elle se tourner ? Son fiancé qui se préoccupe plus d’une autre ?

A Bluebell, chacun court après quelqu’un qu’il/elle ne peut avoir. Ce qui n’est pas très joyeux pour une comédie légèèère. Mais Zoey et George sont soûlants de prétention, à être fans de Woody Allen et croire que New York se limite a la 5ème Avenue. Et Wade ne mérite pas de finir avec une femme trop bête pour préférer un avocat bien brave plutôt que ses abdos et son sourire ravageur. Bitch, pl-eaze.
Non, il n’y a que pour Lemon et Lavon que j’ai envie d’une fin heureuse. Et jusque là, ils ne m’ont donnée aucune raison de sourire.

D’ailleurs pendant que j’y suis, laissez-moi déclarer dès maintenant que je ne supporte pas Zoe Hart. Elle ne fait que des conneries dans son boulot, qu’elle a visiblement obtenu juste en étant mignooonne, et insulte son monde (vraiment, balancer des vacheries a la fiancée du type avec qui tu flirtes sans honte ? Vraiment ?). Mais faut lui pardonner, elle est si mignooooonne !
Son gospel constant sur New York me donne des envies de meurtre. Madame n’a jamais dû prendre le métro vu ses talons aiguilles permanents, ni voir un cafard ou Brooklyn de sa vie, et c’est pas avec ses 40 kilos toute mouillée qu’elle a du goûter la moindre part de pizza locale. New York, tu sais pas ce que c’est, tout le monde va pas faire ses courses chez Saks, alors tais-toi avec tes visions ridicules !!!
(Ah, ça fait du bien).

A part cela, je parlais de déprime.
Cela ne va pas forcément de paire avec la qualité, mais dans ces deux cas précis cela fonctionne plutôt bien. Parce qu’une bonne dose de gravité à laquelle on est peu habitué a plus de poids.
Même si franchement, faire pleurer durant les fêtes, c’est hyper dégueulasse.


Vivement 2012 !
Les (seules) séries dont Ju attend le retour l’an prochain

N°3 : Cougar Town (Saison 3)
N°2 : Justified (Saison 3)

Think you can walk in and out of my life like I’m some fucking train station ?
Iris a le coeur brisé.

Pendant longtemps, j’ai été une incorrigible romantique. J’ai couru après un nombre beaucoup trop élevé de garçons juste parce qu’il pleuvait et que John Cusack m’avait appris que c’était ce qu’il fallait faire dans cette situation, ignorante que j’étais du fait que la poursuite était plus acceptable si on avait précédemment parlé à la proie, et de celui, un brin plus dérangeant, que le spray au poivre, ça pique foutrement les yeux. Toutes ces années, j’étais persuadée que l’adage était vrai, et qu’il valait mieux avoir aimé et perdu que de ne jamais avoir aimé.

J’avais tort. Et pour chacun de vous croyant encore à ces balivernes skybloguables, je vais illustrer mes propos grâce au Langage Universel des séries TV.

Il y a quelques semaines, j’étais encore innocente, et cette innocence m’avait conduite à faire confiance à des gens mauvais. Des gens qui font du mal aux autres depuis longtemps. Je leur avais pardonné toutes leurs errances, tous leurs musulmans torturés, tous leurs adolescents chantants lancés librement dans des couloirs de lycée. J’étais une fan militante d’Homeland et de American Horror Story.

La première commençait exemplairement, avec une Claire Danes brillante et parfaite dans le rôle d’une agent de la CIA bipolaire et vivant pour son métier, un Mandy Patinkin mêlant mieux que jamais une force tranquille à une extrême vulnérabilité, et un Damian Lewis tellement bon que j’en oubliais qu’il était roux, et suspecté d’être un terroriste.
La série jouait ses cartes calmement, avec une précision extrême, et une intelligence qui d’épisode en épisode me surprenait, surtout venant de personnes qui nous avaient auparavant servi 24H Chrono.
Et puis avec l’épisode 8, par un twist profondément facile et évident, tout ce qui faisait la force de la série, son intelligence, s’est évaporé.
Depuis, la série n’a pas retrouvé son niveau d’auparavant, et se contente d’être d’une banalité-supérieure, relativement bonne, mais tout de même décevante quand on voit ce qu’on était en droit d’en attendre.

Pour American Horror Story, c’est une autre histoire. Le premier épisode offrait une ambiance, mais ne laissait pas sans réserves. La suite piquait déjà beaucoup plus l’attention, puisque nombre de fans se sont mis à élaborer des théories sur la série, lui conférant bien plus de profondeur psychologique qu’elle ne le méritait. J’ai même failli écrire un article entier sur le fait que L’Homme Brûlé n’était qu’une projection du subconscient de Ben, réalisant et faisant écho à chacun de ses désirs et de ses problèmes ; théorie ruinée dès lors qu’on a appris sa vraie origine story. Et pourtant, si les deux avant derniers épisodes diffusés m’avaient donné envie de revenir sur mon avis, et de décrier la série, le dernier en date nous présente à nouveau un revirement de situation délicieux, intelligent et touchant.
American Horror Story, c’est le petit ami qui vous insulte et menace de vous quitter, juste avant de vous offrir des fleurs et un weekend à Disneyland Paris. On ne sait jamais à quoi s’attendre, et on ne pourra selon moi vraiment juger de sa légitimité que lorsqu’on en sera arrivé à la fin de notre relation.

L’amour, quel qu’en soit l’objet, c’est quelque chose de douloureux. Quelque chose qui n’est jamais simple, et qui parfois nous perd, nous fait regretter d’y avoir mis les pieds. Alfred de Musset avait tort : Quand on est sur le bord de sa tombe et qu’on se retourne pour regarder en arrière, on ne se dit pas que l’important est d’avoir aimé et vécu. On se dit "Seigneur, mais pourquoi je ne me suis pas fait un marathon The OC à la place ?"

Bonnes fêtes.


Vivement 2012 !
Les (seules) séries dont Ju attend le retour l’an prochain

N°1 : Mad Men (Saison 5)
la Rédaction