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Speechless - Retour sur Speechless, la belle surprise de la saison.

Speechless: La Relève des Heck

Par Conundrum, le 27 mars 2017
Publié le
27 mars 2017
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Démarrer une série quelques jours avant le lancement de la plupart des productions est une idée plutôt ingénieuse.

L’ennui de fin d’été mêlé à l’anticipation de la rentrée permet de donner une chance à une série qui serait peut être passée inaperçue.

C’est ce qui s’est passé avec Speechless, une série que je n’avais absolument pas l’intention de suivre. Et six mois après son sympathique pilote, c’est une des séries que j’attends le plus de la semaine. Et avant de vous dire pourquoi, posons-nous les vrais questions importantes auxquelles on répond pour chaque nouvelle série (que l’on chronique).

Qu’est-ce que c’est ?

C’est la nouvelle série de Scott Silveri, ancien scénariste de Friends, co créateur de Joey, et créateur de Go On.

C’est avec qui ?

La mère du Boy de About a Boy. Un collègue de Sheldon Cooper. L’homme pour qui a littéralement fait chanter Donna dans Crazy Ex-Girlfriend. Un ami de Brick. Une gamine de The Walking Dead qui n’a pas eu une fin heureuse. Un type qui a tourné un fim avec Kate Winslett, Dawson et l’Agent Coulson.

Et de temps à temps, il y a la sœur de Lili Manning de Once and Again et Phil, le collègue de Lem.

De quoi ça parle ?

Du quotidien d’une famille modeste aux États-Unis qui doit déménager dans un quartier huppé afin que l’ainé de la famille, atteint de paralysie cérébrale, puisse aller dans un lycée capable de l’accueillir.

Y’a un générique ?

Non, mais c’est probablement l’unique défaut de la série.

Et c’est bien ?

C’est bien ET c’est drôle.

Speechless est une comédie sur une famille dont l’un des enfants est atteint de paralysie cérébrale et non pas une comédie sur un enfant atteint de paralysie cérébrale. Il y a une différence notable dans le sens où, la série traite avec justesse et trouve l’humour dans le quotidien lié à une personne atteinte de cette maladie, mais elle n’oublie pas d’être aussi une comédie standard familiale. Et là où Speechless impressionne est qu’elle est remarquable sur les deux niveaux.

Aucun épisode de Speechless ne sent la guimauve : JJ est un adolescent qui peut être con, méchant, drôle et aussi touchant, tout comme ses frères et sœurs. JJ n’existe pas juste pour et par sa maladie. Et même quand elle est abordée, elle ne devient pas à le thème spécifique d’un épisode.
JJ est l’ainé de la famille, mais tout un épisode est centré sur le fait que sa mère demande à son petit frère de le surveiller lors d’une course en ville. L’humour de l’épisode réside dans l’ingéniosité de JJ à être autonome dans des endroits où rien n’est accessible aux personnes en fauteuil roulant et/ou muette. [1] Mais le message de l’épisode vient de la difficulté d’avoir le rôle d’aîné lorsque notre quotidien oblige à être dépendant. La maladie de JJ est traitée de manière assez large pour parler aux personnes dans des situations similaires. Et si la série sonne vraie, c’est qu’elle est inspirée de la vie de Scott Silveri dont le frère est atteint de la même maladie que celle de JJ.

En parallèle à cela, le reste des intrigues, sur le quotidien d’une famille modeste aux Etats-Unis avec une mère à la forte personnalité est aussi une grande réussite. Et cela est en grande partie dû à une excellente distribution. Minnie Driver est étonnamment à l’aise dans le rôle de la matriarche. Retro activement, cela nous fait regretter que Jason Katims n’ait pas réussi à mieux l’utiliser dans Voisinhood. Et tout le reste de la distribution est vraiment impressionnant. En habitué des seconds rôles, John Ross Bowie brille dans le rôle d’un père qui pourrait être aisément invisible. Mason Cook et surtout Kyla Kenedy ont un timing comique impeccable. Cedric Yarbrough, un visage qui fait plaisir à voir depuis son passage dans Crazy Ex Girlfriend, complète la distribution.

La série semble avoir subi un léger recadrage après quelques épisodes. Le lycée semblait avoir une importance plus forte lors de la genèse de la série. Ray était intéressé par une de ses camarades, Jillian. Dr Miller, la principale, et Mr Powers, un professeur, étaient plus présents. Des trois, seule le Dr Miller semble ne pas avoir été kelleyrisé, mais son rôle s’est considérablement réduit. Et ce recentrage est pour le mieux. Il permet de mieux appréhender les DiMeo comme une famille. Et donnant des intrigues aux enfants au lycée, on exclut les parents dans leur propre intrigue. En limitant l’importance du lycée dans la série, cela permet de jouer avec toutes les combinaisons possibles de personnages au sein de la famille et Kenneth.

Si toutes ne me parlent pas, ABC impressionne par le calibre de ses comédies familiales. Speechless rejoint The Goldbergs, Fresh of The Boat, blackish et surtout The Middle. La diversité que la chaîne propose dans ce domaine est clairement le moteur du renouveau du genre. Elles varient dans le niveau de prestige ou d’impact, mais dans un genre facilement dénigré, on a tendance à oublier que réussir ce genre d’exploit est assez remarquable. Et maintenant que The Middle est plus proche de sa fin que de son pilote, Speechless arrive au meilleur moment pour assurer la relève.

Conundrum
Notes

[1A la différence de son personnage, Micah Fowler, l’interprète de JJ, peut parler.