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The Good Fight - Vous reprendrez bien un morceau de Trump ?

Day 464: La Douche Dorée ? Quelques gouttes !

Par Max, le 8 mai 2018
Par Max
Publié le
8 mai 2018
Saison 2
Episode 9
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Après neuf épisodes, je n’avais plus de doute quant à la capacité des King à verser dans la satire politique, dans l’absurde que Trump et ses ersatz (aussi français) ont inséré dans la société. Mais depuis le début de cette seconde saison, ils poussent le vice très loin et c’est à double tranchant.

Quand une femme russe est menacée de déportation après une Golden Shower avec Trump, Diane, Marissa et toute la firme est sur le qui-vive pour une affaire potentiellement détonante.

Trump a une envie pressante

Mais Diane et les autres ont des doutes. Ce ne serait qu’une manipulation de Veritas, un groupuscule pro-Trump qui tente de contrecarrer la procédure d’impeachment intentée dans le précédent épisode. Il y a un côté réellement poussif à faire de toutes ses affaires judiciaires un même schéma attaquant tous les aspects politiques du président en exercice. Le cabinet et les avocats ne semblent alors plus vivre que de et pour ça, ce qui réduit considérablement la marge de progression des personnages, toute intrigue complémentaire semblant venir d’une autre série. À Chicago, tout le monde semble avoir rencontré le Gros Canard Orange et en faire son beurre.

Si cela fonctionne, c’est parce que The Good Fight creuse non pas l’affaire en elle-même au départ mais la véracité de l’histoire. Après un jeu de bluff plutôt bien fichu mais au schéma habituel à The Good Wife, on revoit Madeline Starkey (Jane Lynch) et là, l’épisode pose une question réellement intéressante : en quoi le fait d’avoir des opinions politiques peut désormais influer sur la capacité à faire son travail ? Et à quel point la confiance a été brisée quand un vote à une élection ne permet plus aux gens de collaborer ?

S’en suit alors tout un jeu de chaises musicales entre l’intérêt de la firme, celle de la cliente, des représentants de la défense (qui fluctue tout l’épisode) à poursuivre cette affaire dont on a du mal à saisir les tenants et les aboutissants. Mais cela tient debout grâce à la désinvolture de Marissa, à la gravité nonchalante de Diane qui tente de croire la cliente malgré sa suspicion fortement ancrée.
The Good Fight peut alors remercier son humour plus que son inventivité cette semaine.

Two guns, one cop ?

Puisqu’il faut bien occuper Maia, Day 464 poursuit l’intrigue sur Craig, l’ami de DiPersia emprisonné après que deux policiers l’aient piégé avec une arme. Si l’intrigue peut avoir de la pertinence en poursuivant le discours sur la corruption policière et carcérale, elle se révèle également trop fine pour tenir sur plusieurs épisodes. Les arguments pour prouver son innocence, pour dénoncer la brutalité policière se déroulent sans réelle surprise, laissant Maïa dans une posture passive qui ne lui sied guère. Les petites boutades entre l’avocat Kovac et elle sur sa sexualité sont elles vraiment surprenantes dans une série aussi libérale que The Good Fight : même après deux saisons, on trouve encore drôle le quiproquo autour de son homosexualité ? Meh, passons.

Lucca, la Brave Non-Épouse

Lucca continue à assister Colin dans son ascension à “je vais peut-être le prochain Peter Florrick” mais elle a bien appris des erreurs de son ancienne amie. Le parallèle est d’autant plus flagrant avec le retour de Frank Landau, celui qui a mis tant de bâtons dans les roues d’Alicia. Il est alors vraiment intéressant que le problème qui va se profiler pour Colin ne soit pas Lucca mais son engagement envers la communauté afro-américaine.

Avoir un vrai propos politique au cœur d’une campagne est là où The Good Fight peut se démarquer sur ce pan là, quand The Good Wife en faisait surtout une critique de l’image et des dommages collatéraux. Avec Day 464, les scénaristes choisissent de mettre en avant le travail de ses personnages et si la vie personnelle est imbriquée là-dedans, elle n’en est plus un frein (du moins pour les motivations des personnages).

Même quand le matériel est peu engageant au départ, Lucca (et le talent de Cush Jumbo) parvient à renverser la vapeur et ne pas se laisser mettre sur le banc avec une intrigue aussi lourde que la Douche Jaune d’un Gros Canard Orange. Elle réussit même à conclure l’intrigue de DiPersia et Maia en un claquement de doigts un peu facile mais nécessaire.

Au jour 464 de la présidence Trump, The Good Fight ne prend pas une douche froide mais ne roule pas encore sur l’or jaune.
Elle doit régler son incapacité à diversifier ses points d’entrée pour étoffer ses personnages, ce qui bénéficiera sûrement à Diane dans sa lente chute dont je commence à me désintéresser (sauf quand Marissa est là). Allez, encore un effort !

Max
P.S. La prochaine fois, Nico reviendra sur l’épisode précédent. Et oui, en hommage à The Assassination of Gianni Versace, on adopte une publication à rebours !