Mais je n’y ferais pas la moindre allusion.
Parce que s’il y a bien quelque chose d’énervant pour quelqu’un qui regarde une série, c’est de devoir se taper des articles qui joueraient au jeu des différences entre la BD et son adaptation. Promis, ici on ne parlera que des épisodes, et rien que des épisodes.
D’ailleurs, à ce propos...
Résumé Rapide
La saison 2 commence alors que Rick Grimes, les cons qu’il a ramassé sur le bord de la route l’an dernier, et les deux autres membres de son Triangle Amoureux, ont fui Atlanta pour prendre la direction d’une base militaire quelconque.
Comme ils n’ont jamais vu de film de zombie, ils sont hyper confiants, sûrs d’eux, et ils sont absolument convaincus qu’ils vont réussir à rejoindre sans encombre ce lieu aussi chimérique que scénaristiquement inaccessible.
Au bout de vingt mètres, ils tombent donc dans des bouchons.
À peine le temps de piller les voitures des jolis vêtements qu’ils renferment, ils sont déjà attaqués par une meute de zombies aussi grosse que ce que permet le budget d’AMC. Puis ils perdent Sophia dans les bois. Puis ils se promènent, débattent un peu sur le thème du suicide, font la connaissance d’un campeur mort, vont à l’église pour prier, et rencontrent enfin la maman de Bambi qui, fidèle à sa réputation, se fait tuer par un chasseur. Et Carl, le fils de Rick, se fait aussi tirer dessus.
Qu’il est bête, ce Carl !
Le Mort-Mort de la Semaine

Attente Normale, Enthousiasme Mou
Ok. Donc The Walking Dead est de retour, et si je dois bien avouer que j’attendais le début de la saison 2 avec une certaine impatience, je serais bien incapable de vous expliquer exactement pourquoi.
Avec le temps, la première saison de la série ne m’a pas franchement laissé d’excellents souvenirs. Je me souviens que c’était bien joli à regarder. Je me rappelle que les maquillages de zombies étaient très impressionnants. Je sais que l’histoire avait du potentiel et ne demandait qu’à démarrer.
Mais je me souviens aussi de tous les problèmes. D’une intrigue débile où les infirmiers d’une maison de retraite se faisaient passer pour un gang. De personnages caricaturaux (un d’entre eux pourrait porter le nom de « T-Dog » , mais je refuse de vérifier). De très, très mauvais dialogues. Et d’une horloge rouge d’autodestruction à mourir de honte.
En seulement six épisodes, The Walking Dead avait réussi à engendrer une belle quantité de problèmes. Et, sans vouloir trop en dire, il faut bien avouer que la comparaison avec la bande-dessinée est loin d’avoir aidé : pour le coup, c’est vraiment beaucoup mieux dans le livre.
À partir de ce constat partagé par beaucoup, comment Frank Darabont et Robert Kirkman ont-ils décidé d’entamer leur nouvelle saison ? Facile ! En passant outre tous ces dialogues trop difficiles à écrire et ces personnages trop durs à développer, et en nous proposant vingt minutes presque sans dialogue, dans une longue scène d’embouteillage très réussie.
La séquence est vraiment parfaite pour lancer la saison et nous rappeler pourquoi on est là. C’est stressant, c’est violent pile comme il faut, il n’y a rien à redire, c’est bien foutu.
En contrepartie, cette semaine, le travail fait sur les personnages se résume au strict minimum. On a le droit à un peu d’Andrea et Dale, histoire de nous rappeler le suicide raté. On a le droit à un peu de Shane et Lori, histoire de nous rappeler le viol raté. Et c’est tout.
Enfin non, il y a autre chose : j’ai beaucoup aimé Lori dans les toutes dernières minutes de l’épisode, et c’est tellement rare que ça mérite d’être relevé. Vous voyez, Lori n’est pas un personnage facile, et la première saison s’est bien chargée de nous montrer pourquoi : en gros, son seul rôle dans la série est d’être la rabat-joie de service. C’est à elle de se mettre systématiquement en travers du chemin de son mari. C’est à elle de constamment jouer les emmerdeuses. Et c’est un boulot ingrat.
C’est pourquoi j’ai vraiment apprécié sa dernière scène, et l’effort fait de la présenter sous un meilleur jour. Lori a tout à fait raison de remettre Andrea et Carol à leurs places. La première faisait effectivement chier à pleurnicher parce qu’on lui avait pris son pistolet, et la seconde était injuste envers Rick. Rien de tel que de s’en prendre à une paire de rabat-joies pour rendre plus sympathique la reine des rabat-joies.
Qu’elle est hypocrite, cette Lori !
Le Con de la Semaine
En ne s’embarrassant pas de développer ses personnages, What Lies Ahead arrive à mettre en place un bon rythme, qui ne faiblit vraiment que pendant quelques minutes un peu longues au milieu de l’épisode. On est facilement embarqué par l’histoire et ce qui arrive aux personnages, même si, quelque part, on n’oublie jamais vraiment que tout découle de la bêtise de l’un d’entre eux.

C’est un problème commun de ce genre de série : parfois, pour que l’intrigue avance selon la volonté des scénaristes, il faut qu’un des personnages agissent de façon parfaitement débile. Ici, c’est le cas, et c’est l’occasion rêvée pour décerner le premier Prix du Con de la Semaine de la saison.
Pendant l’attaque du troupeau, j’ai bien cru que « T-Dog » allait remporter le prix, avec son coup classique du « je me coupe tout le bras sur une portière de voiture au pire moment possible ». Mais non, quelques minutes plus tard, il a été détrôné par la petite Sophia, douze ans, incapable de comprendre une consigne aussi simple que « ne bouge surtout pas, Tonton Rick revient » (à sa décharge, l’accent de Rick est quand même bien pourri).
Qu’elle est cruche, cette Sophia !
En un Mot
Un premier épisode qui se repose presque entièrement sur la bêtise d’un personnage, ce n’est pas très élégant, et ça donne le ton : What Lies Ahead est un épisode de reprise bien bourrin.
On voulait du zombie, on est servi. Le problème, c’est qu’il est pour l’instant impossible de savoir si les défauts de la première saison ont été corrigés, ou si on est reparti pour 13 épisodes inégaux et particulièrement frustrant.
Ceci dit, si la série réussit à rester aussi divertissante que cette semaine, sans prétention, sans trop tomber dans la connerie, et sans abuser des monologues pompeux, je pense que je n’aurais pas trop de mal à me faire à cette nouvelle version bourrine et pas très intelligente de The Walking Dead.
Qu’il est idiot, ce Ju !
T’y connais rien, Jon Snow
D’accord, je ne résiste pas à l’envie d’écrire quelques mots sur l’adaptation. Prière à ceux qui n’ont pas lu la BD et qui ne veulent pas que je leur gâche toute la série d’arrêter de lire maintenant.
Les autres, je vous retrouve après cette charmante photo pour discuter du comics.

Juste trois choses à sortir de ma tête :
Dans mon souvenir, le premier troupeau de zombies apparait bien plus tard (genre après la prison), et je ne sais pas trop quoi penser de ce changement. D’un côté j’étais content de voir que Robert Kirkman n’était pas opposé à faire des entorses à sa propre histoire en introduisant un bon concept bien plus tôt que prévu. De l’autre, je regrette que ce troupeau soit vraiment moins impressionnant que ceux qu’on rencontre dans la BD.
La hache de Rick ! Yay !
Non, "T-Dog", tu n’existes pas, alors ce n’est pas la peine de réclamer plus de dialogues. Estimes-toi heureux d’avoir eu deux répliques et un bras coupé.
Par contre, Tyrese, c’est quand tu veux.