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The Umbrella Academy - Une série Netlix pas Originale

The Umbrella Academy (Bilan de la Saison 1) : Quand le parapluie prend l’eau...

Par Sebargio, le 23 mars 2019
Publié le
23 mars 2019
Saison 1
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Bon. On m’a fait remarquer que je m’étais fait une spécialité des mauvaises séries de super héros sur pErDUSA et qu’il fallait donc que je m’y colle. Pas le choix, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Alors bien que ça ne m’enchante pas plus que ça, c’est parti pour la découverte (avec spoilers) de la dernière série de Netflix qui a fait pas mal de bruit pour rien : The Umbrella Academy.

Qu’est-ce que c’est ?

C’est donc une série de Super Héros (oui, encore) développée par Steve Blackman pour Netflix et adaptée de la Bande Dessinée du même nom, créée par Gerald Way et Gabriel Bà.
Pour l’instant il y a une saison de 10 épisodes et une grosse ouverture pour une suite à la fin de la première saison. Pas vraiment un cliffhanger mais disons que les pièces sont en place pour une suite.

Et c’est avec qui ?

C’est avec Ellen Page qu’il n’est pas nécessaire de présenter et qui fait de son mieux pour faire un excellent boulot avec pas grand chose.
C’est aussi avec Tom Hopper (Billy Bones de Blacksails et j’en profite pour dire que si vous n’avez toujours pas vu Blacksails, je ne vous adresse toujours pas la parole).
C’est aussi avec plein d’autres personnes complètement oubliables et un singe qui porte des lunettes et qui parle.

De quoi ça parle ?

Vous voyez X-Men ? Bon, ben c’est pareil mais en pas bien.
Au début de la série, quarante-trois femmes qui ne sont pas enceintes donnent naissance à quarante-trois enfants, le même jour au même moment.
Un homme, extrêmement riche et doté de pauvres capacités à être parent, recherche ces enfants.

Il en adopte sept (cinq garçons, deux filles… waouh) alors qu’ils et elles sont encore nourrissons, les numérote de 1 à 7, commence à les élever à l’aide du singe qui parle et d’une maman robot fabriquée pour l’occasion et à exploiter leurs pouvoirs.
Nous n’entendrons plus parler des trente-six autres enfants de toute la saison.
Plusieurs années plus tard, toujours dans le premier épisode, nous apprenons que le groupe de sept enfants s’est séparé et ne joue plus aux justiciers. Ils ont chacun et chacune leur vie. Une des sept enfants n’a d’ailleurs jamais développé de pouvoirs, un est mort, l’autre a disparu… Mais leur « père » adoptif meurt dans des circonstances plus ou moins suspectes et les six survivants se réunissent.
À la fin du premier épisode, l’enfant disparu réapparait et nous voyons qu’il a voyagé dans le futur. Futur dans lequel l’apocalypse a eu lieu.
Bon. Et là, en toute logique, vous avez compris. Une enfant (Numéro 7) n’a bizarrement jamais développé de pouvoirs, l’apocalypse a lieu dans le futur… Il ne faut pas avoir fait Polytechnique pour comprendre que Numéro 7 a en fait des pouvoirs et que c’est ça qui va causer l’apocalypse.


Il y a un générique ?

Non. Pas vraiment. Au début de chaque nouvel épisode, on se débrouille pour faire apparaitre un parapluie déployé avec le titre de la série dessus. Parfois ça fonctionne naturellement mais la plupart du temps c’est forcé et raté.

Et c’est bien ?

Ben non. Pas vraiment. Le mot juste serait « Meh » en anglais ou « Bof » en français.
Il y a beaucoup de problèmes avec cette série.

D’abord c’est visuellement globalement moyen, à l’exception de quelques chorégraphies de combat sympathiques.

Le plus grand problème est que c’est totalement cousu de fil blanc.
On comprend dès le départ que Numéro 7, qui porte le prénom de Vanya a en fait des pouvoirs et que c’est eux qui vont être responsables de la fin du monde. Dès qu’elle rencontre un gentil garçon PAS DU TOUT creepy, on comprend que c’est en fait un méchant qui va la manipuler. Dès qu’elle dit, de façon TOTALEMENT SUBTILE qu’elle prend des médicaments pour l’anxiété depuis sa plus tendre enfance, on comprend d’une part que ces médicaments ne sont pas du tout là pour l’anxiété mais pour réprimer ses pouvoirs mais aussi qu’elle ne va plus les prendre et que c’est là que la catastrophe va arriver. Etc...
Etc...
Etc...
Sur toute la ligne.

Et les personnages dans tout ça ?

Comme ici, on adore les listes, je ne peux pas ne pas passer en revue chacun d’entre eux.

La palme du plus grand « Entitled White Male » revient à Numéro 1. LE gars qui pense que tout tourne autour de lui, parce que c’est un garçon grand et fort. Et la série prend un malin plaisir à le ridiculiser à chaque fois. C’est à la fois jouissif et totalement insupportable parce qu’on a envie de lui donner des claques tout le temps. Une vraie caricature.
Chaque fois qu’il prend une décision, qu’il donne des ordres aux autres, on a envie de le secouer en lui demandant s’il a regardé ce qui était en train de se passer ou s’il est juste complètement con. Et du coup, impossible de savoir si Tom Hopper joue très mal et si son personnage est volontairement stupide ou pas. J’ai pas vraiment compris quel était son super pouvoir, s’il était super fort ou juste super con.

Numéro 2, quant à lui, est la caricature du cadet rebelle qui vit mal que son grand frère soit plus grand que lui (alors que si vous avez bien suivi, ils sont nés le même jour). En plus, de cette colère banale, on lui offre une copine dans le frigo. Son super pouvoir est de super bien lancer des couteaux.

Numéro 3 est donc la seule fille de l’équipe supposée avoir un pouvoir. Et le sien est génial et pas stéréotypé du tout puisque c’est celui de la persuasion. Elle dit quelque chose précédé de « j’ai entendu une rumeur » et tout le monde s’exécute. Caricature à peine voilée de la femme-serpent qui utilise ses paroles comme du venin… Même si elle n’est pas présentée comme ça dans la série, ça m’agace quand même énormément. Entre ça, la copine "frigo", le casting très déséquilibré, une pauvre Vanya sans défense manipulée par son copain, ça fait beaucoup beaucoup…

Numéro 4, Klaus, est cool. Son super pouvoir est de parler aux morts. Et il est donc toujours accompagné de son frère Numéro 6, Ben, qui est mort. Comme il ne supporte pas son super pouvoir, il est tout le temps drogué et défoncé. Le seul souci, c’est que l’interprète de Numéro 4 calque sans inventivité son jeu et sa gestuelle sur Jack-Johnny-Depp-Sparrow…

Numéro 5 est donc celui qui voyage dans le temps et qui revient (après avoir disparu) pour empêcher l’apocalypse. Il est officiellement plus vieux que ses sœurs et frères adoptifs puisqu’il a vécu plus longtemps mais est coincé dans le corps d’un gamin de 13 ans. Il est aussi le seul à ne pas avoir de prénom et tout le monde l’appelle donc Numéro 5.

Numéro 6, on l’a vu, est mort et hante son frère et Numéro 7 (Ellen Page) est donc la pauvre et misérable proie sans défense qui n’a pas de pouvoir mais qui joue bien du violon.

Une deuxième saison avec ou sans moi ?

Bilan plus que mitigé donc…
D’autant plus que le rythme est très mal géré et que le montage et l’esthétique pas des plus réussis qui soient.
Pourtant malgré tout ça et malgré les twists qui tombent à l’eau, c’est plutôt fun et ça se laisse regarder, le couple de tueurs à gages voyageurs dans le temps est plutôt cool, Ellen Page joue très bien la misérable et j’ai beaucoup aimé l’utilisation de la musique (contrairement à Max mais bon, Max est parfait et moi pas).

Je pense ainsi que je regarderai très certainement la deuxième saison (si elle est commandée), pour comprendre la scène pré-générique du dernier épisode et pour voir si tout cela devient enfin un peu imprévisible.

Sebargio