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Veronica Mars - Avis sur le début de la saison 3 de la série

Welcome Wagon: Move Uranus !

Par Tigrou, le 7 octobre 2006
Par Tigrou
Publié le
7 octobre 2006
Saison 3
Episode 1
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Veronica est de retour ! Et, vu les circonstances, elle est plutôt en forme !

Soyons honnêtes, vues les nombreuses interviews données par Rob Thomas expliquant aux fans que le Season Premiere risquait de les décevoir un peu, je ne m’attendais pas à un épisode exceptionnel. Et j’ai eu... bah un épisode pas exceptionnel, mais bien sympa quand même !

Pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi Rob Thomas a martelé aux fans de sa série qu’ils risquaient d’être déçus par ce premier épisode, une petite explication s’impose. Après tout, je ne crois pas avoir entendu Marc Cherry ou Ryan Murphy taper à l’avance sur les nouvelles saisons de Desperate Housewives et Nip / Tuck ! (il faut dire, la presse US et pErDUSA le font déjà bien assez sans qu’en plus les créateurs en rajoutent)

Mais la situation est un peu plus délicate pour Rob Thomas : il ne s’agit pas comme pour Nip / Tuck et Desperate Housewives de récupérer les fans de la première heure en promettant un retour aux sources et une hausse de la qualité, mais bien de conquérir une nouvelle audience pour sa série. (Le titre "Welcome Wagon" n’a pas été choisi par hasard !) Et cette audience, c’est celle de Gilmore Girls, le nouveau lead-in de Veronica Mars. Apparemment, Rob Thomas espérait conserver 80% de l’audience de Gilmore Girls... Et, malgré le respect que j’ai pour lui et sa série, je ne pouvais pas m’empêcher de trouver ça un peu optimiste. Les deux séries ont beau être excellentes, l’ambiance de Stars Hollow est quand même sacrément différente de celle de Neptune, et la série de Thomas est loin d’être aussi familiale que celle des Palladino (là où Rory attend plusieurs années avant même d’envisager l’existence des relations sexuelles, Veronica nous offre dès sa première saison un viol, de l’inceste et des suicides).

Alors, est-ce que Rob Thomas arrivera malgré tout à séduire les fans un peu niais de Gilmore Girls ? Et surtout, y arrivera-t-il sans trop altérer le ton d’origine de sa série, celui qui a séduit les fans de la première heure ?

Parce qu’il est évident que la séduction des fans de Lorelai et Rory ne pouvait pas se faire sans quelques sacrifices... Des sacrifices qui concernent essentiellement le ton et la complexité de la série, que Rob Thomas a sérieusement allégés pour ce Season Premiere. D’où ces excuses auprès des vrais fans, de ceux qui, tels Jéjé, ont aimé Veronica Mars « dès le pilote », et pour qui cet épisode n’a, avouons le, pas grand chose de palpitant.

Doit-on pour autant s’inquiéter pour l’avenir de notre série préférée ? Je ne pense pas ! Car Rooooob est plus malin qu’il n’en a l’air (quoi qu’en fait il a déjà l’air super malin quand on l’écoute parler, mais bon c’est juste une expression !), et il semble bien décidé à ne pas laisser Gilmorniaiser son bébé !

Mais comme il a retenu sa leçon de l’an dernier (où son Season Premiere avait réussi à faire fuir tous les nouveaux spectateurs tellement il était ancré dans la mythologie de la saison passée), il ruse un peu et n’hésite pas à tendre un piège assez malin aux Gilmoreux.

Rob Thomas ne s’en cache pas, les trente premières minutes de l’épisodes ont été concues pour être aux Gilmoreux ce que le petit ver rose et frétillant est au poisson : un appât !
Et qu’est-ce qui appâte le Gilmoreux de base ? Des dialogues « witty, funny et girly » mitraillés à cent à l’heure, des relations parents / enfants uber cool, des couples tout mignons et romantiques que dans la vraie vie on aimerait bien que ce soit comme ça et surtout, surtout, un univers épargné par les viols, les meurtres, l’inceste, les pédophiles et les terroristes.
Cette « spéciale décicace aux fans de Gilmore Girls, regardez comme on est la série idéale pour vous » est assez voyante tout au long de l’épisode, mais comme Rob est intelligent, tout ça n’est pas pour autant désagréable à regarder.
Ainsi, on a droit à un très drôle prégénérique où Lorelai... pardon, Veronica... résout en 6 minutes le cas pratique de son cours de criminologie (elle en a de la chance, j’aimerais bien étudier la criminologie moi...) parce qu’elle est quand même sacrément « witty » (en résolvant l’affaire), tout en restant « funny » (en expliquant comment elle a fait) et en n’oubliant pas d’être « girly » (en lisant un magazine en cours, elle aurait pu se refaire les ongles aussi tant qu’elle y était !).
On a aussi droit à des scènes où Lorelai et Rory... pardon, Keith et Veronica... se taquinent mutuellement, parce que leur relation est tellement cool que les parents peuvent regarder la série avec leurs enfants en rêvant d’arriver un jour à communiquer comme ça avec eux. D’ailleurs, surprise, la très indépendante Veronica n’a pas emménagé à la fac comme tous ses amis, elle continue de vivre avec Papa !
Enfin, on a droit à des scènes toutes mignonne entre Luke et Lorelai... pardon, Logan et Veronica... dont le couple beaucoup moins autodestructeurs que l’an dernier ne s’est pas séparé pendant l’été.

J’appuie un peu le trait pour le bien de mon argumentation, mais je dois reconnaître que dans l’épisode ça passe plutôt bien. Et puis, ça fait du bien de voir Veronica un peu plus heureuse et légère que l’an dernier. Même si, pour le bien de la série, ça ne peut pas durer !

Ensuite, niveau complexité... Eh bien, c’est simple, le mystère de l’épisode est plus facile à suivre que d’habitude, les références aux saisons précédentes sont réduites au strict minimum, et les nouveaux personnages et leurs questions stupides permettent aux nouveaux téléspectateurs de découvrir la série et son univers tranquillement.

Là encore, c’est un peu ennuyeux pour le Jéjé de base (vous savez, celui qui a aimé dès le pilote), mais ça reste plutôt bien fait. Le mystère a beau être simple, il nous permet de découvrir tranquillement le nouvel univers dans lequel va évoluer Veronica. Les nouveaux personnages sont assez bien dessinés en un épisode et ne semblent pas être de simples pions pour présenter la série facilement aux Gilmoreux puisqu’ils s’intègrent immédiatement à l’intrigue de la saison. Quant à la réduction au strict minimum des références aux saisons précédentes, les allusions incompréhensibles aux Fitzpatrick dans l’intrigue de Keith m’ont convaincu que ce n’était pas une si mauvaise chose que ça !

Et puis surtout, qui dit appât dit hameçon. Et l’hameçon, ici, c’est la qualité de la série. Car les dialogues, les jeux de mots, les blagues (mention spéciale à l’observation safariesque des filles en bikini), le jeu des acteurs et les personnages sont comme d’habitude d’excellente facture... Assez pour accrocher les Gilmoreux et leur donner envie de revenir malgré une fin d’épisode bien sombre et violente comme la série sait en faire ? Il faut l’espérer !

Car ceux qui s’inquiétaient avant tout d’un changement majeur dans le ton de la série ont dû être rassuré par la fin. (Par contre ceux qui s’inquiétaient avant tout de sa survie le seront sans doute un peu moins) Non seulement la colocataire de Mac (personnage qui semblait avoir été introduit à des fins comiques essentiellement) a été victime du violeur en série du campus mais, pire, le viol a eu lieu sous les yeux de Mac (qui attendait à la porte, pensant que son amie était consentante) et de Veronica (qui est carrément entrée dans la pièce sans rien remarquer). Autant le fait que les viols en série du campus constituent le premier mystère de cette saison n’a rien de surprenant, autant j’ai beaucoup aimé la façon dont tout cela était relié aux héros de la série dès le premier épisode.

D’ailleurs, il y a pas mal d’autres choses que j’ai bien aimé dans cet épisode.
D’abord, je suis content que Logan et Dick arrivent comme par miracle dans la même université que les autres, tout comme je suis content que Veronica refuse de quitter la maison de Papa pour une excuse bidon... Ce sont des facilités scénaristiques évidentes, mais je m’en fiche, je préfère une facilité scénaristique dans le premier épisode plutôt que 20 épisodes de personnages qui ne se parlent qu’au téléphone.
D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé Dick dans cet épisode. Il reste lui même tout en nous révélant un aspect plus sombre de sa personnalité (sa scène avec Mac m’a fait froid dans le dos), et j’ai très envie de voir comment ça va évoluer.
Quant aux nouveaux, il est un peu tôt pour me prononcer à leur sujet, mais pour l’instant je les aime bien ! Le côté naïf de Piz est plutôt charmant (même si le triangle amoureux auquel il semble se destiner est un peu trop évident) et la colocataire de Mac a l’avantage d’être directement plongée au cœur de l’intrigue. Enfin, l’hostilité palpable entre l’assistant du professeur de criminologie et notre héroïne promet de bonnes joutes verbales à l’avenir, au cas où Lamb ne serait pas assez présent malgré son arrivée au générique (qui, je persiste et signe, est beaucoup trop mou !).

Enfin, je ne vous parlerai pas de Keith, pour la simple et bonne raison que comme d’habitude quand on prononce le mot Fitzpatrick, je n’ai absolument rien compris à son histoire. Apparemment c’est lié au cliffhanger de l’an dernier, et apparemment, il est en danger de mort à la fin de l’épisode... Et Kendall est morte je crois. Mais en fait je n’en sais rien, car je n’ai rien compris. Les Fitzpatricks et David Lynch, même combat !

Voilà, vous savez maintenant pourquoi malgré son rythme un peu lent et son ton un peu plus léger que d’habitude (du moins au début), cet épisode m’a donné bon espoir pour la suite. Mais y aura-t-il une suite ? Apparemment (merci Jéjé pour l’info), les audiences ont été plutôt correctes, sans plus (70% des Gilmoreux sont restés devant leurs écrans, sachant que Rob Thomas avait révélé viser les 80% dans une interview...). Croisons les doigts pour qu’elles ne s’effondrent pas ! Et espérons, tant qu’à faire, que maintenant qu’il a réussi à attirer les Gilmoreux, Rob nous offrira des épisodes un peu plus complexes et sombres que ce Season Premiere... Bref, un peu plus Marsiens !

Sur ce, à la semaine prochaine pour le début de l’enquête sur le violeur en série !

Poste Krypton : Je précise pour tous les fans de Gilmore Girls que j’ai offensé par mes attaques gratuites et méchantes dans cette review que je continue mon marathon Palladinesque en ce moment même et que des séries niaises et romantiques comme celles là, j’aimerais en voir plus souvent à la télé !

Tigrou