Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Veronica Mars - Résumé et explication de l’épisode 7 de la saison 3

Of Vice and Men: I know who did it !

Par Tigrou, le 22 novembre 2006
Par Tigrou
Publié le
22 novembre 2006
Saison 3
Episode 7
Facebook Twitter
C’est indéniable, la troisième saison de Veronica Mars est pour l’instant très inférieure aux deux précédentes. Moins équilibrée, moins palpitante, moins attachante... moins subtile aussi. Ce n’est pas moi qui vous dirait le contraire : après tout, j’attend Desperate Housewives avec plus d’impatience que Veronica Mars cette année !

Pour autant, je suis loin de partager l’avis de mes collègues qui, pour résumer trois lettres une pensée compliquée, trouvent ça « nul ».

C’est sûr, la série souffre cette année d’une foule d’imperfections auxquelles on n’avait pas été habituées. Mais est-ce une raison valable pour bouder son plaisir ? La grandeur du passé doit elle vraiment servir à condamner le présent ?

NON !

Oui, c’est sûr, on peut trouver plein de défauts à cette saison et à son mystère.
Mais soyons honnête : on est quand même très loin de la catastrophe annoncée par certains !
Simplement, cette année, il faut passer outre quelques imperfections pour apprécier. Et, il faut le reconnaître, Rob Thomas ne nous avait pas habitué à ça !

Prenez l’épisode de cette semaine, par exemple. Il n’est pas parfait, c’est sûr. Il a même quelques défauts assez agaçants. Et pourtant... j’ai adoré !

Pourquoi ? Ca ne s’explique pas !

Fin de la review.

.

.

.

Sauf qu’en fait, ça s’explique très facilement : cet épisode était vraiment bien, et les gens qui n’ont pas aimé ont tort.

D’abord, j’ai beaucoup aimé l’enquête principale.
C’est sûr, en elle même, elle n’était pas bien palpitante. Veronica cherche le petit copain d’une fille qu’elle connaît à peine... J’en imagine déjà certains baîller d’ennuis en entendant ce pitch !
Mais cette simplicité apparente est heureusement compensée par une foule de petits détails intéressants, comme le passage mémorable chez les Fitzpatrick.

En particulier, j’ai beaucoup aimé le personnage de la fille « abandonnée » par son copain. Grâce à l’acrice d’abord, que j’ai trouvée très sympathique, mais surtout parce que l’innocence, l’indulgence et la confiance aveugle de cette fille en son petit copain l’opposaient diamètralement à Veronica.

La confrontation entre ces deux personnalités si différentes permettait de souligner la paranoïa et le manque d’indulgence de Veronica, et surtout la façon dont cette paranoïa et ce manque d’indulgence la coupent du monde en faisant peu à peu d’elle une asociale.

Ce côté asocial de Veronica a toujours été présent dans la série. Il s’est un peu atténué depuis le pilote, c’est sûr, mais globalement Veronica a toujours eu énormement de mal à nouer des relations durables avec les autres : elle ne leur accorde pas sa confiance (elle a attendu une saison entière avant de parler à Wallace de son enquête sur Lilly) et ne leur pardonne pas leurs faux pas (elle a mis sa mère à la porte quand elle a découvert que celle-ci buvait encore).

Cet aspect asocial semble être l’une des clefs du développement du personnage de Veronica cette saison. Là où son arrivée à l’université aurait pu constituer un nouveau départ (après tout, elle avait bien réussi à se réintégrer à l’univers de son lycée en saison 2, on pouvait s’attendre à ce que la saison 3 suive cette continuité et à ce qu’elle regagne sa popularité d’antan), Veronica semble s’être isolée des autres un peu plus à chaque épisode depuis la rentrée.

C’est d’abord dû à son immense paranoïa. Un grand philosophe nommé Adama a dit dans un épisode de Battlestar Galactica que la beauté de la confiance, c’est justement qu’on ne peut pas savoir si on n’a oui ou non raison de faire confiance.
Veronica n’en est pas capable. Et, vu son histoire, on peut difficilement la blamer. Abandonnée par sa mère, rejetée par ses amis, violée dans son sommeil sans que personne ne lui vienne en aide... Elle a appris à la dure à ne pas avoir trop de foi en ses pairs.

Inutile de dire, du coup, que quand Logan se pointe au moment du cliffhanger pour lui dire : « Coucou ! J’étais à Tijuana (oui oui, l’endroit même ou j’avais acheté le GHB qui avait servi à te violer en saison 1) avec un pote (oui oui, celui qui est accusé d’avoir violé des filles avec du GHB, mais c’est juste une coïncidence, hein !) l’autre jour, mais je peux pas te dire pourquoi parce que c’est trop terrible. Va falloir que tu me fasses confiance sur ce coup là ! » ; Veronica le prend très mal ! Et honnêtement, on peut difficilement lui en vouloir !

D’ailleurs, puisqu’on parle de Logan, son « secret » était, il faut le dire, assez décevant... Mais bon, je pense qu’il ne fallait pas se focaliser sur ce secret, mais sur ce qu’il révèle de l’état du couple phare de la série. Car même s’il est justifié, le manque de confiance de Veronica en son petit ami les éloigne un peu plus à chaque épisode, ne présageant rien de bon pour leur futur... D’ailleurs, ça ne me dérange pas, je trouve que les personnages perdent toutes leur saveur quand ils sont ensemble. Vivement que Veronica sorte avec Piz et que Logan meurt / redevienne le bad rich boy qu’on a toujours aimé !

L’autre aspect asocial de Veronica qui est souligné dans cet épisode, c’est son manque d’indulgence envers les autres. Certains trouvent ça insupportable... Moi, ça ne me dérangeait pas l’an dernier, et ça ne me gène pas beaucoup plus cette année.
Veronica ne nous a jamais été présentée comme une fille ordinaire : c’est une héroïne, et ses failles ne sont pas celles d’une personne normale, mais celle d’une héroïne. Je m’explique : Veronica possède de grandes qualités ; en particulier, elle est courageuse et morale. Mais ces qualités qui font d’elle l’héroïne qu’elle est l’empêchent aussi d’être indulgente.
C’est parce qu’elle est courageuse que Veronica n’arrive pas à pardonner sa lâcheté à Logan, quand celui-ci lui avoue qu’il a fui un hotel incendié à Tijuana sans se soucier du sort des autres clients.
C’est parce qu’elle est morale que Veronica n’arrive pas à passer outre l’hypocrisie de son père, qui refuse de mettre sa liaison avec une femme mariée sur le même plan que toutes les liaisons qu’il a lucrativement mises en lumières au fil des années.
En bref, c’est parce qu’elle est plus forte que la moyenne que Veronica a énormement de mal à pardonner leurs faiblesses aux autres. Et en particulier à ceux qui trahissent la confiance qu’elle s’était efforcée de leur accorder.
Alors, c’est sûr, ça ne rend pas toujours le personnage très sympathique... Mais je trouve ça plutôt cohérent avec son caractère.

En tous cas, la conséquence de tout ça, c’est que Veronica s’isole. Et cette semaine encore plus que d’habitude, puisque Wallace absent, elle repousse les deux autres hommes de confiance de sa vie : Keith et Logan.

Cet isolement est intéressant en soi, mais ce sont surtout les cinq dernières minutes de l’épisode qui lui donnent tout son intérêt.

Pourquoi ? Parce que dès qu’on voit la caméra insister en gros plan sur le verre que Veronica a laissé sans surveillance à la caféteria, on comprend que cet isolement risque d’avoir pour elle des conséquences tragiques à très court terme.

Pour être honnête, je crois que j’ai rarement été aussi angoissé devant une série que devant la fin de cet épisode.
Pourquoi ? Parce qu’en général, quand une série met son héroïne en danger, on a du mal à prendre la menace au sérieux. On sait tous que Jennifer Garner qui a signé un contrat pour 7 ans ne va pas mourir (surtout dans Alias où personne ne meurt sauf quand une table basse - l’arme ultime de Rambaldi - s’en mèle) et que non, Meredith ne va pas exploser en salle d’opération pour attirer trois amateurs de Superbowl qui ont eu la flemme de zapper !
Mais là, il ne s’agit pas de tuer Veronica : « Juste » de la violer. C’est déjà beaucoup plus crédible, surtout qu’on a vu en Saison 1 et 2 que Rob Thomas n’avait pas peur de traiter ce genre d’intrigue.
Et puis, surtout, cette scène s’inscrit de façon dramatique dans la thématique de l’épisode : Veronica s’est isolée, elle a été trop exigeante avec ses proches et se retrouve vulnérable sans le savoir...
Mais nous, on le sait qu’elle est vulnérable, et on stresse pour elle. Quand elle écoute sans répondre les messages de Logan et de son père. Quand elle ignore son vertige passager. Quand elle se dirige vers un parking sombre pour récuperer sa voiture.

Cette fin d’épisode est assez difficile à décrire, mais je l’ai trouvée absolument terrifiante. D’ailleurs, ce qui me terrifiait le plus, c’était moins le sort que Veronica que l’idée que ça puisse se finir sur un cliffhanger. Tout, plutôt que de ne pas savoir !

Rob Thomas n’a heureusement pas eu le mauvais goût de terminer sur un « Veronica se fera-t-elle violer dans le parking ? A suivre ! » puisque, malgré ses failles, Logan est là au moment où Veronica a le plus besoin de lui. Je crois que je n’avais jamais été aussi content de le voir avec une chemise sur le dos celui-là !

Au final, en plus d’être extrèmement stressante et bien réalisée (enfin la série recommence à faire preuve de sa créativité d’antan en matière d’images et de montage), cette pirouette finale aura à mon avis deux conséquences positives sur la suite de la série :
-  Elle impliquera enfin Veronica sérieusement à l’enquête sur les viols de Hearst... A deux épisodes de la conclusion, il était temps !
-  Elle amorcera un changement dans la personnalité de Veronica, en la rendant un peu moins arrogante et parano et en la sortant progressivement de son isolement actuel.

Voilà, je n’ai rien d’autre à dire sur cet épisode qui, vous l’avez compris, m’a énormement plu malgré ses nombreux défauts.

.
.
.

Ah si, encore un truc... Oh My God ! I know what happened ! I know what happened !

My Own Personal Deepthroat et moi, on connait le coupable !

Attention, la théorie ci-dessous est un peu plus sérieuse que d’habitude. Je la met dans ma review pour la posterité, et pour pouvoir dire après coup « I told you so !! » à tous mes amis, mais à moins que vous n’ayez vous même une théorie après avoir vu cet épisode, ne la lisez pas !
C’est sûrement une fausse piste de toute façons... J’espère en tous cas... Mais on est jamais trop prudent !

Bref, si vous voulez vraiment connaître cette magnifique théorie : descendez lire tout en bas !
Sinon, eh bien à la semaine prochaine pour savoir si j’avais raison ou pas !


Attention ça arrive !

.

.

.

.

.

.

.

Il est encore temps de vous arrêter, mais bientôt il sera trop tard !

.

.

.

.

.

.

.

Message subliminal : Lost c’est nul. Et BSG aussi !

.

.

.

.

.

.

.

Dernière chance de vous arrêter là !

.


.
.



.


.


.


.


Je vous préviens cette fois c’est le dernier avertissement !!!!!!


.


.


.


.


.


.


.


Message subliminal : Tais toi Joma ! Ugly Betty, c’est trop bien !


.


.


.


.


.


.


.


STOP !!!!!!!


.




.


.


.


.


.


Au fait quelqu’un aurait compris le rôle des Fitzpatrick dans cette histoire ?


.


.


.


.


.


.


Arg, cette fois ça arrive pour de bon, cachez vous les yeux !


.


.


.


.


.


.


.


Trop tard ! Venez pas vous plaindre après !

Vous n’avez pas eu une sensation d’inachevé après avoir vu cet épisode ? La sensation que quelque chose n’avait pas été résolu ?
Si oui, c’est normal. Vous vous êtes demandé, inconsciemment ou non, pourquoi est-ce que le petit copain finalement si fidèle de la nouvelle copine de Veronica avait entouré au stylo rouge sa partenaire de bio. Vous savez, cette partenaire qui a une scène apparemment complètement anodine avec Veronica dans l’épisode !
Vous avez aussi remarqué, inévitablement, la tondeuse éléctrique que Piz trouve dans une trousse de toilette en fouillant dans la chambre du mec en question.
Et enfin vous avez remarqué, à n’en pas douter, la scène soit disant complètement inutile où Veronica rencontre le co-chambre du mec en question. Vous savez, ce co-chambre qui a recouvert ses murs de posters de bimbo, qui possède un rasoir éléctrique et qui entoure des filles au cercle rouge dans son trombinoscope ?
D’ailleurs, c’est bizarre, c’est justement après que ce mystérieux co-chambre l’ai surprise en train de fouiller dans sa chambre que le violeur décide, comme par hasard, de laisser un avertissement à Veronica en s’en prenant à elle...

Coïncidence ? Je l’espère de tous mon cœur, parce que ça serait vraiment trop gros, et surtout sacrément décevant (introduire le coupable si tard dans l’enquête, c’est juste nul !). Je croise donc les doigts pour que ce soit une fausse piste introduite au dernier moment pour nous embrouiller (comme celle du Maire en Saison 2) !
Mais bon, si l’on revoit la fille ou le co-chambre en question dans les épisodes suivant, je crois qu’il faudra se faire une raison...

Par pitié Rob, donne moi tort ! Donne moi tort !!!

Tigrou