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Fil Info - Fatale-Station

Critique : Fatale-Station, le Twin Peaks québécois
le Mardi 26 Septembre 2017
Medias

Présentée au dernier festival Série Mania, Fatale-Station de Stéphane Bourguignon est une production francophone venant tout droit du pays à la feuille d’érable et en collaboration avec Arte. La série raconte l’histoire de Sarah Demsky (Macha Limonchik), une nouvelle arrivante dans la ville de Fatale-Station, bourgade perdue du milieu du Québec comptant moins de 2000 âmes. Étrangement, peu de gens voient son arrivée d’un très bon œil et Sarah va faire éclater malgré elle nombre de choses dans ce village en pleine campagne électorale et en plein scandale écologique.



Ce western canadien moderne bénéficie d’une photographie sobre et élégante, d’une mise en scène soignée et de très belles répliques, comme par exemple en parlant de la « petitesse d’âme » de certains clients du bar local : « Pas une fissure dans votre trottoir pour faire pousser un pissenlit. » Les personnages sont également suffisamment mystérieux pour accrocher le spectateur. Le symbolisme à la David Lynch régalera les spectateurs adeptes du travail du réalisateur américain. Quant aux acteurs, rien à redire tant leur jeu est juste.



Néanmoins, la série souffre de nombreux défauts. Tout d’abord, le scénario est relativement long à se mettre en place et s’essouffle à partir de la moitié de la saison. Dommage alors que les premiers épisodes nous mettent en haleine… La multitude de protagonistes fait que nombre de sous-intrigues sont inutiles car bâclées, certains personnages à potentiel en deviennent totalement transparents, ce qui est le cas du personnage de Bobby. Stéphane Bourguignon, en voulant accentuer le côté inquiétant des habitants du village, crée une surenchère de mystère, causant de faux suspens (des climax dont on devine presque sans peine l’issue) et des explications pas à la hauteur des espérances.



Pour conclure, malgré le bel effort de cette production québécoise, Fatale-Station se prend les pieds dans le tapis et tombe dans l’écueil du perfectionnisme spectaculaire en voulant trop en faire et trop bien. Une déception très regrettable qui ne détrônera pas Twin Peaks et ses habitants dans le cœur des sériephiles.

Fatale-Station, à partir du 28 septembre sur Arte, 3 épisodes la première soirée.

Auteur : Nounja Aatif
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