Le fait est qu’après ce visionnage glouton inexplicable, je me sens un peu obligé d’écrire quelque chose, histoire de justifier ces seize heures passées sur mon canapé. Et puisqu’on a très peu parlé d’Arrow sur le site depuis deux ans, c’est l’occasion ou jamais de faire un point sur la série.
Juste un point, oui. Une espèce de présentation de la série, un bilan de la première saison sans aucun spoiler, histoire de vous donner envie de la découvrir. Ou non. Car, n’étant pas trop sûr de ce que j’en ai pensé (à part « il faut peut-être que je me mette à la muscu »), je ne pouvais pas, en toute bonne conscience, écrire un vrai « 5 Bonnes Raisons de Regarder Arrow ».
Du coup, ce qui suit tient plutôt du « 5 trucs qui me sont venus à l’esprit en regardant Arrow ».
Des trucs du genre...
1 Arrow, c’est un peu Batman...

Je vais vous révéler un secret : même si je n’ai jamais eu la moindre envie de regarder Arrow avant la semaine dernière, je sais quand même énormément de choses sur le personnage. Oui, j’ai lu les « livres » ! En particulier, je sais que Green Arrow est, à la base, un super héros complètement pompé sur Batman.
Oliver Queen est un milliardaire qui, la nuit, enfile un costume pour combattre le crime dans sa ville. Il a également son propre Robin (qui se drogue). Dans ses premières apparitions dans les comics, il a une même « Arrowmobile » et une « Arrowcave ». De la copie pure et dure.
Pas étonnant, dès lors, que le Arrow de la CW semble emprunter tellement au Batman de Christopher Nolan. On ressent une volonté très forte d’adhérer à la réalité autant que possible (le costume qui dissimule vraiment son visage, le changement de voix). Le personnage central est très, très, très sérieux (trop sérieux). Les éléments qui font le plus « comic-book » sont atténués au maximum (ici personne n’appelle le personnage « Green Arrow », il est juste « Capuche » ce qui est... je suppose... franchement plus sérieux ?).
On invente même à Oliver, exprès pour la série, son propre Alfred. Ils ont d’ailleurs une relation fascinante puisque Diggle est là pour expliquer à Oliver, dans le premier acte de chaque épisode, la leçon exacte qu’il va devoir apprendre cette semaine. Oliver ne l’écoute pas, il se plante, et à la fin il admet que Diggle avait raison. A chaque épisode.
Arrow c’est donc bien Batman, mais en moins cher, et avec des méchants moins connus.
Et avec une autre différence de taille...
2 Arrow, c’est un peu Robin des Bois...

Car « Capuche » s’en prend aux riches.
En effet, la différence majeure entre Oliver Queen et Bruce Wayne, c’est que Queen vote à gauche. En plus de combattre le crime, il s’attaque à ceux qu’il estime être les vrais responsables des maux de sa ville, à savoir les « 1% ». Oui, le terme « 1% » est beaucoup utilisé dans la série. Vraiment beaucoup.
Trop.
Mais en dehors de dialogues un peu indigestes par moment, ces attaques visant les plus riches donnent au moins au personnage un côté vraiment original. Pour le coup, son costume de Robin des Bois devient vraiment justifié. (J’ignore, d’ailleurs, si les opinions politiques du personnage sont apparues avant ou après le vol du costume par ses créateurs, des types définitivement peu fans des lois sur la propriété intellectuelle.)
On a donc une série où, quand la nuit tombe, un playboy milliardaire enfile sa capuche et applique son mascara pour devenir « Occupy Batman ». Tout en n’oubliant pas, quand même, d’aller en boite à chaque épisode.
Car en plus d’être le Batman du Front de Gauche...
3 Arrow, c’est un peu Gossip Girl...

On est quand même sur la CW, il ne faut pas l’oublier. C’est la chaine des ados superficielles, des vampires qui couchent les uns avec les autres, et de Mary Reine d’Écosse. On doit donc se taper, à chaque épisode, des histoires d’amour insupportables dans un monde hyper friqué.
J’aime beaucoup Willa Holland, ce qui fait que la retrouver dans le rôle de la sœur d’Oliver Queen n’est pas trop difficile à supporter, même quand elle prend de la drogue le jour de son dix-huitième anniversaire avant d’aller s’écraser contre un arbre avec sa décapotable. (Ce qui ne m’inspire que trois réactions : 1/ La drogue, c’est mal. 2/ Je suis presque sûr d’avoir vu exactement la même intrigue dans Beverly Hills il y a vingt ans. 3/ Putain, vingt ans !)
Par contre, j’ai eu beaucoup plus de mal à supporter les intrigues amoureuses qui tournent autour de Laurel (l’ex d’Oliver) et Tommy (son meilleur ami). Et pourtant, j’aimais beaucoup Katie Cassidy dans... hmm... le remake de Melrose Place... diffusé il y a cinq ans... sur la CW.
Putain, cinq ans !
Mais dans Arrow, elle est atroce. Vraiment nulle. Complètement incapable de faire passer la moindre émotion. (Car, contrairement à une croyance populaire, ouvrir la bouche en écarquillant les yeux n’est pas une émotion). Partant de là, j’ai été agréablement surpris de voir la série opérer un changement d’actrice principale (en toute discrétion) en plein milieu de saison.
Le mec qui joue Tommy (dont je ne vais pas prendre la peine de chercher le nom) est au moins aussi nul mais, lui, montre un semblant d’amélioration sur la fin.
Stephen Amell, Capuche himself, est plein de bonne volonté et très musclé. Mais c’est tout.
D’une manière générale, les acteurs principaux sont d’un niveau très faible, même pour une série de la CW. Et ajouter Colton Hayes dans les derniers épisodes ne fait qu’empirer les choses. Car pour ceux qui ne le connaissent pas, Colton Hayes est quand même le seul « acteur » dont arrivait à se rendre compte de la nullité au milieu du casting de Teen Wolf.
Colton Hayes, putain !
Sans transition...
4 Arrow, c’est un peu Lost...
Tout ce qu’il faut savoir sur les origines de Capuche tient en une phrase : il a passé cinq ans coincé sur une île déserte. Ou, dans la série, une île « déserte ».
On entre dans la carrière de justicier de la Capuche dès le premier épisode de la série, sans trop prendre la peine de s’attarder sur comment il est devenu « fort en tout ». Il ne nous donne pas d’origine à proprement parler puisque toutes ces informations sont distillées dans la suite, épisode après épisode, sous la forme de flashbacks.
Chaque épisode consacre donc quelques minutes aux aventures d’Oliver Queen naufragé sur son île (connue sous le nom de « Lildaro », qu’on peut traduire grossièrement du mandarin par « Merde, je n’avais pas vu de perruques de flashbacks aussi pourries depuis la fin de Lost »).
Je suis assez partagé sur l’utilisation systématique de ces flashbacks.
D’un côté, ils sont plutôt bien foutus. L’île n’est pas déserte, loin de là, et voir Oliver apprendre à survivre aux côtés d’une belle brochette de vrais tueurs est plutôt marrant.
Mais ces flashbacks sont souvent trop courts. On n’y reste pas suffisamment longtemps pour s’investir totalement dans ce qui s’y passe, ce qui tend à leur donner un côté accessoire. Pour compenser et leur donner de l’importance, les scénaristes y enchainent les rebondissements, avec plus ou moins de succès.
Le fait est qu’à l’issue de la première saison, les flashbacks n’ont couvert que la première année d’Oliver sur l’île. De quoi nous prévenir tout de suite qu’ils ne sont pas près de disparaitre, et qu’Oliver n’est pas prêt, non plus, d’arrêter les références obliques, à demi-mots, aux terribles et mystérieuses choses qui lui sont arrivées sur cette île (mais dont il n’a vraiment pas envie de parler)
Et toute la négativité qui précède m’amène à mon dernier point.
5 Arrow, ce n’est pas Smallville...

Non, c’est même beaucoup mieux que Smallville.
Comme je l’ai dit, la série n’est pas exempt de défauts, loin de là. Les acteurs sont globalement mauvais. Les dialogues guère meilleurs. On s’ennuie dès que Katie Cassidy apparait à l’écran. Stephen Amell est un peu chiant, là, tout le temps, à nous faire culpabiliser sur le fait qu’on ne fait pas assez de sport.
Mais le rythme de la série est bon. Le mélange entre intrigues de la semaine et arcs narratifs est très bien dosé. Les scènes d’action s’améliorent vraiment avec le temps pour devenir très sympas. Oliver Queen est un personnage central suffisamment complexe pour tenir sa propre série.
Arrow n’est donc pas Smallville. Ce n’est pas une série qui joue la montre en attendant sagement, pendant dix ans, que son protagoniste devienne un héros.
Arrow est une vraie série de super-héros. Un série où le personnage combat vraiment le crime, semaine après semaine, dans un vrai costume (du cuir vert et du mascara), avec un vrai nom de héros (« Capuche ») avec l’aide ses protégés (plus ou moins inexpressifs).
Et d’autres fois, il combat juste la drogue, parce que c’est mal.