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Lost - Critique de l'épisode 8 de la saison 3

Flashes Before Your Eyes: Perdu dans le Temps. Nu.

Par Ju, le 15 février 2007
Par Ju
Publié le
15 février 2007
Saison 3
Episode 8
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Après des semaines et des semaines de réflexion intensive, je crois avoir finalement mis le doigt sur ce qui me dérange profondément dans Lost !

Non, je ne parle pas des scénarii médiocres, des personnages caricaturaux, des dialogues débiles ou des scénaristes suffisants et insupportables. Comme je l’expliquais la semaine dernière à ma chère rédactrice en chef, juger les séries sur des critères comme l’intelligence du scénario ou le jeu des acteurs relève de la discrimination pure et simple. Et la discrimination, c’est comme le racisme et l’intolérance. C’est mal !

Donc non, mon problème avec la série est tout autre : je suis allergique au « Whooooosh » qu’on entend avant chaque « flanalepse ». [1] Pour tout dire, je ne sais plus trop comment on appelle ces choses qui se passent dans le passé pendant que les personnages regardent dans le vide avec l’air constipé, de nos jours. Et franchement, cette semaine ça n’a aucune importance. Il n’y en a pas.

Ou il n’y a que ça.
Question de demi verre plein et de demi verre vide. Ou un truc dans le genre.

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Naked Brutha from the Future

Cette semaine, pas question de Les Autres, ces gens qui vous le savez peut-être vivent également sur Lildelost et font plein d’expériences amusantes sur nos protagonistes quand ils ne sont pas trop occupés à s’entretuer ou à kidnapper des enfants. Cette semaine, Desmond est à l’honneur. Et cette semaine, l’épisode est une belle réussite.
Voilà, c’est dit.
J’ai dit du bien d’un épisode de Lost. Pas d’une scène, pas d’une réplique, pas d’un personnage, pas d’un retournement de situation. D’un épisode de Lost dans son intégralité. Et ça faisait un bail que ça n’était pas arrivé.

Le principal atout de « Flashes Before Your Eyes » est bien sûr son originalité. A la manière de « The Other 48 Days » l’an dernier, on sort du schéma habituel de la série pour passer la plus grande partie de l’épisode dans le passé. Mais est-ce vraiment ici, le passé ?
Ce qui est particulièrement réussi, c’est justement qu’on ne sait jamais trop à quoi on est en train d’assister. Desmond hallucine-t-il son passé ? Est-il perdu dans le temps ? Coincé dans une boucle ? En train de rêver ? On perd nos repères en même temps que Desmond, on se pose les mêmes questions que lui, et je dois avouer que je me suis pris au jeu.
Et pas qu’un peu.

Le scénario mêle voyage dans le temps, destin, et possibilité de changer le futur avec aisance (merci Drew Goddard), et j’apprécie le fait que le nouveau pouvoir de Desmond ne se résume pas à « That guy sees the future, dude  ». C’est plus geekisant que ça, Desmond verrait le futur parce qu’il l’a déjà vécu, parce qu’il est projeté en arrière dans le temps. C’est du moins ce qu’il se passe dans la majorité de l’épisode, et c’est ce qui se passe, j’imagine quand il peut prévoir la foudre ou la noyade de Claire.
Evidemment, la série n’a jamais été philosophique, profondément littéraire ou détentrice de la vérité sur la vie, l’univers, et le reste, mais quand de temps en temps elle délivre un bon concept de SF, je suis toujours preneur. Encore plus lorsqu’il est bien tordu.

En ce sens, on pense moins ici à un épisode de Lost qu’à un épisode de l’anthologie fantastique de votre choix. Le fait qu’on connaisse très peu les personnages au centre de l’intrigue renforce encore plus cette impression : on regarde quelque chose de nouveau, d’inhabituel... un truc digne d’intérêt.
C’est exactement ce à quoi devrait ressembler Lost. Les épisodes devraient tous être imprévisibles, ils devraient jouer avec nos attentes, nous faire croire quelque chose pour mieux nous surprendre. Forcément, ça demande des efforts. Forcément, c’est plus dur à écrire qu’une intrigue bouche trou par semaine à base de broyage de grenouille. Forcément, ça demande que les scénaristes sortent de leur zone de confort pour nous pondre autre chose que la bouillie classique, de plus en plus indigeste au fil des ans.
Un peu de fantaisie, un peu d’imagination, un peu de couilles, merde !

Pour ne rien gâcher à cette chouette histoire de paradoxe temporel, la backstory de Desmond est toujours aussi agréable. Simple, oui, mais bien foutue et bien moins abracadabrante que d’autres (oui, c’est à toi que je parle, [insérer nom d’un personnage au hasard]).
J’avais déjà trouvé Henry Ian Cusick et Sonya Walger (Penny) très convaincants dans le final de la saison 2, et tout le bien que je pensais d’eux est confirmé ici : les accents c’est cool, les acteurs sont bons, leur histoire est toujours décalquée sur l’Odyssée.

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Vilain Hobbit joufflu

J’ai trop rarement l’occasion d’écrire « joufflu » pour ne pas me jeter sur l’occasion, voilà qui est fait. Si l’épisode en lui-même m’a déjà bien enthousiasmé, ce n’est rien comparé à l’annonce dans les dernières secondes de la mort imminente de Charlie le Hobbit.
Une promesse est une promesse, Lost, maintenant il faut s’y tenir.

Je l’avoue, j’avais attrapé à deux mains la perche tendue par les scénaristes, j’étais persuadé que c’était Claire qui allait nous jouer le remake de Destination Finale. Après tout, c’est une femme, elle est blonde, et elle a presque couché. Selon les règles de la série, elle devait donc mourir d’une blessure par balle sous peu.
Le Hobbit, c’est beaucoup, beaucoup mieux.

Non seulement c’est enthousiasmant parce que Charlie est, vous le savez très bien, un gros boulet, mais en plus c’est l’occasion ou jamais de lui donner une intrigue qui sort de « Sniffff, la drogue, c’est mal » ou de « Claire est à moi, à moi, rien qu’à moi ! ».
Et ça, c’est une bonne nouvelle. Moins bonne qui s’il mourrait dès le prochain épisode, certes, mais le voir poursuivi par le Destin est au moins une perspective amusante.

Tout ça pour dire : MEURS, VILAIN HOBBIT, MEURS !

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Le Concours du Lama Mort

Tomber sur un épisode réussi de Lost n’a pas que des avantages en ce qui me concerne : j’ai moins envie de sortir des conneries, du coup la review est moins longue et plus dure à écrire. J’aurais bien entendu pu vous exposer ma théorie de la supériorité humoristique de la langue espagnole sur toutes les autres (promis, dans les prochaines semaines), ou vous parler de mes idées pour le Drinking Game de Lost (le bientôt célèbre « Picolost »), mais l’épisode m’a trop plu, je préfère remettre ça à plus tard et payer ma facture karmique.

Voilà pourquoi, pour me remonter le moral, j’aimerais vous proposer un concours, chers lecteurs. Le principe est simple : celui d’entre vous qui me rapporte le plus de nouveaux visiteurs d’ici la semaine prochaine... prendra le contrôle de la review dans deux semaines.
Envie de me faire dire du mal ? Encore plus que d’habitude ? Envie de me faire dire du bien de ce Gros Con de Jack ou du Hobbit sur deux pages entières ? Envie que Tigrou écrive la review à ma place ? Une autre idée ? Tentez votre chance !

Les cyniques diront qu’ il ne s’agit que d’une honteuse opération visant à faire un peu de pub à pErDUSA... et c’est tout à fait exact.
Et alors ?

Pour jouer, rien de bien compliqué. Postez un lien vers cette page (et cette page uniquement) sur votre site, votre forum, votre blog, ou où vous voudrez (dans le respect de tout le monde, hein), trouvez une excuse bidon pour dire que vous faites ça par bonté de cœur (et pas pour prendre le contrôle de ma review), et laissez votre adresse email dans le même message.
Dans une semaine, le Super Ordinateur (enfin, l’administration de pErDUSA), m’indiquera le vainqueur, et je le contacterai pour... prendre mes ordres.

Ju
P.S. Le semaine prochaine, je vous expliquerai pourquoi je préfère Rachel Bilson à Autumn Reeser.
Et on parlera un peu de Lost.
Notes

[1Terme barbare, fusion du mot « analepse » et de l’autre mot qui commence par « fla » et qui veut dire analepse.