Eggtown: Le Docteur Ducon est nul en faux témoignage
On peut dire ce qu’on veut sur Kate, la Fabuleuse Allumeuse Euthanasieuse, mais il y a une chose qu’on ne peut pas lui retirer : elle est régulière dans sa médiocrité. Dans le passé, comme dans le présent et le futur, Kate est la reine des intrigues bancales, des citations clichés et des scènes monotones qui traînent en longueur et nous font espérer, chacune à leur tour, qu’on passe très vite à la suite.
RÉSUMÉ RAPIDE… À 44 ÉPISODES DE LA FIN
Les membres du groupe de Locke ont toujours très peur des intentions néfastes de l’équipage du bateau de PasPenny. Pour être sûr que personne ne les trouve, ils finissent de s’installer confortablement dans l’endroit le plus visible de toute Lildelost, l’ancien village de Les Autres. Là, c’est sûr, personne ne pensera à venir les chercher.
Sawyer et Hurley postulent pour les rôles principaux d’une vieille sitcom sur la vie en collocation, Locke prépare le petit déj’ pour ses otages, et Kate et Claire papotent autour d’un café et se racontent en rigolant ce qu’elles sont devenues depuis leur dernière scène en commun, il y a deux ans.
Oh, et Claire a l’air de s’être bien remise de la mort de Charlie. Trois jours plus tôt.
C’est gentil de votre part d’avoir demandé.
En bref, tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes limite sectaire de Lildelost jusqu’à ce que Kate foute se merde, comme d’habitude, allume Sawyer, comme d’habitude, se fâche avec Locke, comme tout le monde, et se fasse bannir de Le Village de Les Autres, comme une conne.
PENDANT CE TEMPS, DANS LE FUTUR…
C’est le procès hautement médiatisé de Kate, une des « Oceanic 6 », et… ZZZZZZZZ... le Docteur Ducon se parjure et… ZZZZZZZZ… la mère de… ZZZZZZZZ… Kate est acq… ZZZZZZZZ…
Et tout le monde croit qu’Aaron est le fils de Kate.
C’EST LONG UN FLASH-FORWARD, NON ?
Comme je l’ai dit plus haut, l’épisode est loin d’être réussi, et encore plus quand on le compare aux précédents. Il y a de sérieux problèmes de rythme, les intrigues ne sont pas convaincantes, en bref on se fait un peu chier, et pour tous ces défauts, je n’ai qu’un seul coupable : l’utilisation intempestive de flash-forwards interminables.
Sur les 42 minutes d’épisode, un quart d’heure se passe dans le futur et tente de nous exposer, de manière bien faiblarde, une anecdote résumable en cinq fois moins de temps. Oui, pour commencer, quinze minutes c’est énorme. Beaucoup trop. Oui, ensuite, je me tapais déjà beaucoup du passé de Grande Criminelle Internationale de Kate avant, mais alors très franchement, ses conséquences sur sa vie future dans un procès mal écrit et sans surprise dont on connaît déjà le dénouement, je m’en fous encore plus. Sur ces nombreuses scènes, seules deux sont à sauver, j’y reviens un peu plus bas.
Si je devais décrire cet épisode, je ne parlais pas de remplissage, mais de transition. Il ne s’agit pas ici de partie de ping-pong ou de chasse à la grenouille, il y a plusieurs moments qui valent vraiment le coup, il suffit juste de les trouver, parsemés entre les super scènes futuristes pas longues du tout. On nous prépare le terrain pour la suite, avec la disparition de l’hélicoptère dans une faille spatio-temporelle (ou pas), le marché de Ben et Miles (et leur dialogue de sourds qui fait assez fort dans la parodie involontaire), la courte scène de Sun et Jin (qui nous prouve qu’ils font toujours parti du cast), et les cartes à jouer de Farfadet. C’est un peu décousu, pas toujours passionnant, et c’est dommage.
C’EST BON UN FLASH-FORWARD, NON ?
Les deux scènes dont je parlais plus haut, celles qui utilisent intelligemment le procédé de flash-forward, sont réussies simplement parce qu’elles se reposent directement sur les mystères et les enjeux de la saison, tels qu’ils ont été exposés dans le final de la saison 3.
En effet, le témoignage du Docteur Ducon fait directement écho au « I’m sick… of lying ! » prononcé à travers sa sympathique barbe, et nous en apprend un peu plus sur l’histoire bidonnée des Oceanic 6.
Le Docteur Ducon, qui arrive à m’être encore plus antipathique que d’habitude avec sa raie sur le côté, son costume neuf de témoin vedette et son entrée théâtrale au tribunal, déblatère à peu près n’importe quoi sur un air convaincu, et nous agace légèrement avec les nouveaux détails sur sa fausse survie avec son faux crash, tout en nous donnant très envie d’en savoir plus. Mission accomplie.
La toute dernière scène de l’épisode, elle, nous apprend qui est le « Him » que Kate devait rejoindre, toujours à la fin de la saison 3. Je pensais, déjà à l’époque, qu’il s’agissait de son fils, après que les scénaristes aient fait planer le doute sur sa possible grossesse. Pendant tout l’épisode, on nous fait croire que c’est son fils. J’étais donc tout content de l’avoir deviné, tellement content que je n’ai pas vu venir le retournement de situation avant qu’il ne soit trop tard.
Kate n’a jamais eu d’enfant, son « fils » est Aaron, le bébé de Claire, qui a bien grandi et joue déjà super mal pour un acteur aussi jeune. Tu es sensé fermer les yeux pour faire semblant de dormir, petit, pas les plisser comme un imbécile.
Cette révélation est bonne car elle amène de nouvelles questions (oui, encore) sur ce qui a bien pu arriver lorsque les Oceanic 6 ont quitté Lildelost. Je ne pense pas que Claire soit morte, comme je ne pense pas que Kate ait adopté Aaron officiellement.
Je pense que d’un point de vu narratif, il y a plus de possibilités avec Claire restée de Lildelost, séparée de son fils, et Kate obligée de faire croire qu’il est son enfant. Ceci amène la question de savoir combien de temps les Oceanic 6 sont sensés avoir passé sur Lildelost (le temps qu’elle « tombe enceinte et accouche »), et qui pourrait se recouper avec l’expérience temporelle de Farfadet, mais on aura l’occasion d’y revenir.
Enfin, qu’il sache que Claire est sa sœur ou non, cette séparation apporterait une raison intéressante pour que Jack (et sa barbe) soit rongé par la culpabilité. Pas comme le Docteur Ducon qui drague une Kate à peine libre à la sortie du tribunal.
Il a le sens des priorités, au moins, c’est cool.
LE CONCOURS DU LAMA MORT, PART 2
Il y a un tout petit peu plus d’un an, j’organisais le premier Concours du Lama Mort.
Pour ceux qui sont arrivés jusqu’ici et qui n’étaient pas là l’an dernier, permettez moi de me répéter quasiment mot pour mot. Le principe est simple : celui ou celle d’entre vous, chers lecteurs, qui me rapportera le plus de visiteurs d’ici la semaine prochaine prendra le contrôle de la review dans deux semaines.
Envie de me faire dire du mal encore plus que d’habitude ? Envie de me faire dire du bien du Docteur Ducon sur deux pages entières ? Envie que Feyrtys écrive la review à ma place ? Envie de tout autre chose ? Tentez votre chance.
Les cyniques disaient déjà à l’époque qu’il s’agit d’une honteuse opération visant à faire un peu de pub à pErDUSA. C’était déjà vrai il y a un an, ça l’est toujours, et alors ?
Pour jouer, c’est facile, postez un lien vers cette page sur votre site, votre forum, votre blog, ou où vous voudrez (dans le respect de tout le monde, évidemment), trouvez une excuse, dites que vous faites ça par bonté de cœur (et non pas à cause d’un besoin incontrôlable de pouvoir sur mes critiques), et laissez votre adresse email dans le même message pour que je puisse contacter le gagnant.
Dans une semaine, je fais les compte, et je prendrais mes ordres auprès du vainqueur.
Et on parlera un peu de Lost.
