N°102: Semaine du 20 au 26 avril 2009
27 avril 2009
Episode Semaine
ZBZ for the win
Tigrou fait son intéressant
Greek, c’est un peu mon Supernatural à moi : une série que moi seul sais apprécier à sa juste valeur. J’étais donc particulièrement impatient de la voir revenir sur ABC Family, afin de pouvoir en parler sur le ton confidentiel et un poil prétentieux qu’emploient régulièrement Jéjé et Feyrtys pour nous raconter leur dernier épisode de The L Word. Après un long hiatus, la saison 2.5 (qui est plutôt une quatrième saison en fait, tant chaque "demi-saison" de 10 épisodes semble former un tout cohérent dans la série au niveau des intrigues comme des personnages) a commencé il y a un mois, et je ne surprendrai donc personne ici en disant que je suis complètement séduit !
Si j’ai vite retrouvé mes marques parmi les ZBZ, les Kappa Tau, les Omega Chi et Dale, j’ai pourtant constaté avec un certain plaisir que cette nouvelle saison introduisait pas mal de changements rafraichissants.
Première bonne idée : faire passer Casey un peu plus en arrière plan, alors qu’elle monopolisait le temps d’antenne dans la saison précédente… Non seulement cela m’évitera de me lasser trop vite d’un personnage que j’aime au demeurant beaucoup, mais surtout, cela permet de consacrer plus de temps à Rebecca et à Ashley, ce qui se révèle être une excellente idée ! Ashley est devenue un personnage à part entière, et il était grand temps qu’elle s’émancipe de son rôle de bonne copine faire-valoir. C’est chose faite, elle a maintenant ses intrigues à elle, et elles sont très chouettes ! Quant à Rebecca, sa performance en tant qu’agent secret en début de saison fut aussi brève qu’hilarante.
Autre changement bienvenu (mais pas vraiment surprenant, la série n’ayant jamais été frileuse de ce côté-là) : les relations entre les personnages évoluent et nous offrent des dynamiques inédites. Le rapprochement de certains ennemis de toujours, notamment, permet de donner un nouveau souffle à des duos qui commençaient à s’essouffler, que ce soient Rebecca et Casey ou Cappie et Evan.
Mais surtout, la série continue à prendre mes attentes à contre-courant pour mon plus grand plaisir, et elle m’étonne régulièrement en faisait réagir ses personnages de la manière dont j’aimerais qu’il réagisse, et pas de la façon – énervante et cliché - dont je pensais qu’ils le feraient.
Ah, et inutile de préciser que la série est toujours aussi drôle et légère : un vrai plaisir à regarder après une journée de boulot. Une série très réussie et pas prétentieuse, donc… Le contraire de Dollhouse en quelque sorte.
Ma Semaine de la Honte à Moi
Ju avoue tout
Cette semaine je manque un peu d’inspiration, alors plutôt que de vous assommer à grands coups de pensées convenues sur ma vie de sériephile, genre « Smallville et Prison Break, c’est tellement nul que je n’ai plus le courage de regarder les épisodes en entier », j’ai décidé de ravaler ma fierté et de partager avec vous les petites pensées pas très avouables qui me sont venues ces derniers jours devant mon écran. D’avance, pardon.
La Pensée Honteuse du Dimanche :
« Pas génial, cet épisode de Breaking Bad ». Avant que Blackie ne m’insulte ouvertement, je tiens à préciser que la nullité d’un épisode de Breaking Bad est toute relative. J’adore la série, mais pour moi c’était le moins bon épisode de la saison. C’était bien, le coup de la tortue me hante encore, le plan sur l’écran bleu de la télé est un des plus beaux que j’ai pu voir cette année, mais je suis resté sur ma faim.

La Pensée Honteuse du Lundi :
« Sit Down and Shut Up, c’est très drôle ». Le premier épisode de la nouvelle série de Mitch Hurwitz s’est un peu fait démolir par la critique et mes collègues pErDUSiens, mais moi j’ai beaucoup aimé. C’est exactement le même humour qu’Arrested Development, avec le même créateur et les mêmes acteurs. Le seul vrai problème de la série (en dehors de l’introduction des personnages qui aurait pu être plus élégante), c’est que l’animation plutôt ratée empêche d’apprécier pleinement le boulot formidable des acteurs. Mais l’écriture et le talent sont bien présents.
La Pensée Honteuse du Mardi :
« Mon Dieu, je crois que j’aime bien Anna Torv ». Je ne peux plus me cacher la vérité, j’apprécie de plus en plus Olivia la Fadasse dans Fringe. La faire vivre avec sa sœur et sa fille était une manipulation grossière, mais ça fonctionne. Moi, quand je vois Tata Olivia s’occuper gentiment de sa tête à claques de nièce, j’ai du mal à ne pas la trouver super cool. A part ça, la série m’énerve toujours autant.
La Pensée Honteuse du Mercredi :
« Je crois que Caprica a du potentiel, finalement ». Mais si, comme moi, vous trouviez déjà Frak et ses variantes bien insupportables dans Battletar Galactica, attendez un peu d’entendre ces jurons idiots sortir de la bouche d’une adolescente rebelle mal jouée qui parle avec le nez.
La Pensée Honteuse du Jeudi :
« Parks and Recreation, c’est peut-être tout pareil que The Office, mais c’est vachement bien ». Et je ne dis pas ça uniquement parce que j’adore Amy Poehler ou parce que la musique du générique me met immédiatement de bonne humeur.
La Pensée Honteuse du Vendredi :
« Merde, je crois que Topher me fait de la peine ». Topher, le personnage le plus mal pensé de toutes les séries de Joss Whedon (oui, pire que Riley !), est tout sauf drôle. Pourtant, ce mec arrogant est le seul personnage de Dollhouse à sortir régulièrement des blagues. Des blagues qui, même quand elles sont bien écrites, ne font pas rire puisque Topher est une ordure finie. Du coup, quand sa dernière scène de la semaine, bien pathétique, m’a fait avoir de la peine pour lui, j’avoue que j’ai eu un peu honte. Mais c’est toujours mieux qu’une haine aveugle, vous l’avouerez.
La Pensée Honteuse du Samedi :
« Tiens, NBC ne diffuse plus Kings. C’est marrant comme je m’en fous ».
L’interlude Dollhouse obligatoire
Conundrum remplit le quota
L’épisode de cette semaine de Dollhouse a eu beaucoup de critiques négatives au sein de la rédaction, malgré tout, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé cet épisode. Et non, ce n’était pas pour l’intrigue assez digoulasse de Paul, ni pour celle de Topher, que j’aimerais beaucoup ne pas voir survivre à la saison si suite il y a, mais pour cette intrigue principale lourde et mal jouée.
L’idée de base, une femme assassinée, amie fortunée d’Adelle, est téléchargée dans le corps d’Echo afin de résoudre son propre meurtre. L’idée de base est particulièrement bien trouvée et aurait pu, et du, donner place à une réflexion un peu plus grande sur l’étendue et la moralité des applications fournies par l’application.
Malgré cela, cet épisode garanti 0% en mythologie était une bonne distraction avant les deux derniers épisodes de la saison. Cependant, je peux comprendre qu’il ne fasse pas l’unanimité, et encore une fois, le procès des talents d’actrices de Dushku peut être tenu. Mais l’argument a de moins en moins de poids avec une mythologie de plus en plus prenante et le talent des acteurs secondaires. D’ailleurs, un rôle principal avec un interprète moyennement doué, ce n’est pas une nouveauté dans le Whedonverse, David Boreanaz a une flopée de téléfilms du dimanche après midi de M6 qui l’attend après Bones.
Et les similitudes ne s’arrêtent pas là. Comme Angel, les débuts de la série sont poussifs mais quand on voit le travail que Team Whedon a accomplit entre le pilote d’Angel, et son final, je ne peux m’empêcher d’être confiant pour la suite.
Come on baby, don’t fear the reaper
Blackie veut que ça saigne
A la rédaction, l’impatience de voir chaque nouvel épisode de Harper’s Island n’est pas unanime. Du tout.
En fait, il n’y que Jéjé et moi pour s’éclater devant comme des grands gamins.
Je suis tout à fait d’accord avec la description qu’en a fait Joma la semaine dernière : cela traine en longueurs, c’est bourré de clichés, et j’ajouterais même qu’on se farcit une belle brochette de mauvais acteurs juste jolis à regarder (l’excellent Jim Beaver exclu). Mais c’est exactement pour ces raisons que j’aime beaucoup.

La plupart des slashers arborent ces caractéristiques et même si je préfère évidemment tomber sur des bons représentants du genre (comme le récent All the Boys Love Mandy Lane), cela n’empêche pas de s’amuser à voir des personnages tête-à-claques se faire massacrer de façon inventive, tout en ingurgitant du pop-corn.
Qui est responsable ? Pourquoi ? Et qui sera le prochain à passer à la casserole ? : voilà les questions qui maintiennent l’intérêt et font de ce genre un petit jeu amusant. Je ne mets pas devant pour apprécier des personnages complexes qui évoluent ou des situations qui apportent une quelconque réflexion sur notre condition humaine. Je sais où aller voir pour cela. Non, ce que j’en attends, c’est d’assister à un Cluedo horrifiquement drôle, à un Survivor où le Tyson local peut se faire décapiter à tout moment. Je veux tous ces codes du genre éculés et ne pas culpabiliser une seconde de rire devant la tragédie qui s’abat. Tout doit paraître énorme et faux pour s’en détacher complètement.
Harper’s Island remplit ni plus ni moins toutes ces fonctions, le de CBS poussant carrément le jeu en faisant gagner de l’argent à ceux qui devineront les prochaines victimes. Network oblige, le gore n’est pas vraiment là et le côté soap s’étale un peu trop. Cela en vire même à l’imbécilité pure quand on se dit qu’au troisième épisode, personne ne se pose beaucoup de questions sur les récentes disparitions, alors que plusieurs invités absents d’un dîner important avant le mariage, dont une demoiselle d’honneur, cela devrait se remarquer. Mais dans l’ensemble, la pilule arrive à passer.
On nous promet chaque semaine au minimum un meurtre, de l’originalité à chaque fois, des fausses pistes sur les futures victimes, un champ de suspects qui s’élargit alors que le groupe se ressert, le tout saupoudré de coucheries, de convoitises et de complots. Il y aussi évidemment l’héroïne au passé torturé, un boogeyman qui serait revenu d’entre les morts, et des jolies filles avec le moins de vêtements possibles. Une recette banale qui marche parfaitement depuis trente ans. Pour quiconque aime passer la soirée à picoler avec des amis devant des chefs d’œuvre du style I Know What You Did Last Summer, CBS vous en sert un sur un plateau chaque semaine. Ce qui donne treize fois plus de meurtres et treize fois plus de suspects.
Alors plutôt que de se repasser treize fois le même film débile qu’on connait par coeur, autant se regarder Harper’s Island, c’est toujours ça de neuf.