Qu’est-ce que c’est ?
Once Upon a Time n’est pas l’adaptation en séries télé d’Enchanted (Je vous rappelle que le titre français est Il était une fois… Vous voyez que la confusion était possible…)

Ce n’est pas non plus l’adaptation de Peau d’Ane.

Ce n’est officiellement pas celle de Fables [1]

C’est donc une série ORIGINALE conçue il y a très très longtemps par Adam Horowitz et Edward Kitsis, deux anciens scénaristes de Lost, que ABC, le network de Disney, diffuse le dimanche avant Desperate Housewives.
C’est avec qui ?
Ginnifer Goodwin, parfaite dans tout ce qu’elle fait (de Big Love à A Single Man), sauf lorsqu’elle adopte devant l’Etat Civil une version phonétique et infantile de son prénom original.
Jennifer Morrison, qu’on n’a jamais trop aimé dans House, pas vu dans How I Met Your Mother, mais dont on salue l’intelligence d’avoir gardé le prénom que lui ont donné ses parents.
Et Lana Parilla, que l’on aime plutôt beaucoup mais qui met un point d’honneur à n’apparaître que dans des séries qui sont annulées très très rapidement : Miami Medical, Windfall, Swingtown et Boomtown (la seule à avoir eu une deuxième saison… annulée au bout de deux épisodes !)
De quoi ça parle ?
C’est l’histoire d’une petite ville du nom de Storybrooke », dont l’horloge publique est arrêtée.
Ses habitants mènent des vies simples et banales sans savoir qu’ils sont victimes d’une malédiction. Ils ont en effet oubliés qu’ils sont des personnages de conte de fées qui vivaient auparavant au pays des contes de fées, ce pays où Blanche Neige règne sur Pinocchio, le petit Chaperon Rouge et des lutins de taille humaine.
Seul un petit garçon de dix ans est perturbé par cette horloge qui ne fonctionne pas. Pour la relancer, il sait ce qu’il doit faire : retrouver sa mère adoptive qui joue les chasseurs de prime à Boston, lui révéler qu’elle est la fille de Blanche-Neige et la faire s’installer à « Storybrooks ».
Ce qui arrive à la fin du pilote.
Et l’horloge redémarre.
Et comme c’est écrit par des anciens de Lost, c’est raconté avec des flash-backs.
Et c’est bien ?
C’est un chouette premier épisode de série.

Le temps passe vite, on s’amuse beaucoup, les performances des acteurs tiennent la route, les effets spéciaux sont d’une facture suffisamment honorables pour ne pas gêner les intrigues, bref, c’est très divertissant.
L’épisode réussit à doser correctement le scepticisme du personnage « réaliste », qui est tout de même celui de la fille de Blanche Neige, en évitant à la fois une naïveté ou un cynisme trop marqués, et rend ainsi engageante la découverte d’un univers dont le nom (« Storybrooke », je le rappelle) devrait provoquer la raillerie la plus facile. Et je dois reconnaître que les qualités du jeu d’actrice de Jennifer Morrisson y sont pour beaucoup. (Je suis le premier étonné, mais c’est la faute de House et de ses scénaristes misogynes).
De même, les dialogues dans l’univers « réaliste » intègrent discrètement les expressions du vocabulaire du merveilleux et en font des clins d’œil amusants à remarquer. Cette modération évite l’exercice de style évident et artificiel qui les auraient plombés sur le long terme. Il n’empêche que ma réplique préférée de l’épisode vient du pays magique des contes de fées.
Blanche Neige : The future is written.
Prince Charmant : I refuse to believe that.
Je n’arrive pourtant pas à être complètement enthousiasmé par cet épisode parce que j’ai l’impression qu’il n’accomplit pas ses devoirs de pilote : il ne pose les bases solides d’une série capable de se développer sur le long terme. Il donne plutôt la sensation d’être la première partie d’une mini-série. Si tel était le cas, j’aurais hâte de connaître la suite des événements, mais là, je suis perplexe.
On ne me dit pas quel va être le format de la série et j’ai peur d’extrapoler. Manifestement, Emma va devoir rester un petit bout de temps dans le village. Il est donc peu probable que la malédiction soit levée rapidement. Que va-t-il donc se passer ?
Emma va-t-elle mettre des années à accepter son destin et briser le mauvais sort ?
Va-t-on avoir le droit à des flash-backs à chaque épisode et nous présenter la vie pré-nuage-bleu-marine dans la forêt de chacun des personnages ?
Once Upon A Time est-elle en fait un Lost au pays des merveilles ?
Je n’en ai pas la moindre idée et ça m’inquiète.
Mais c’était un chouette moment.
[1] Un comic dont j’ai entendu parler pour la première fois dans des articles faisant référence à… Once Upon A Time.