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Smallville - Avis sur le début de la saison 9 de Smallville

Smallville (Savior) : A genoux devant Zob

Par tomemoria, le 26 septembre 2009
Publié le
26 septembre 2009
Saison 9
Episode 1
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Pas de raisons de faire du favoritisme. Après un tri éclectique des nouvelles bouses de la rentrée, il fallait bien revenir aux bonnes vieilles crottes qui durent et durent depuis huit ans. 9 saisons !

Huit années de chemises à carreaux, de freak of the week, de mythologie chaotique et de ficelles scénaristiques plus grossières et hilarantes les unes que les autres. Et toujours ce générique ! Rha ce générique. L’une des rares séries de network à en avoir encore un. Et elle a bien raison. Que serait Smallville sans sa petite séance de karaoké post-trailer ? Pas tout à fait la même, pas vrai ?

Alors il vole ou quoi ?

Toujours pas. Il a beau porter un costume tout noir et tout sexy, se jeter virtuellement de la Statue De La Liberté de manière pas du tout over the top, il continue de s’écraser la gueule par terre. Mais je sens que ceux d’entre vous qui n’ont pas envie de voir l’épisode et qui se souviennent de Smallville comme d’une série débile avec un autiste dans le rôle principal sont perdus. Petit résumé ?

Le petit résumé de Petite Ville

Après trois semaines de disparition, Lois décide qu’il est temps pour elle de réapparaître en plein dans une rame de métro et, de préférence, avec une tueuse ninja kryptonnienne à ses trousses. On ne se refait pas. Après bien des péripéties, la ninja finit par s’empaler elle-même avec sa propre épée. Pendant ce temps, Zob le Colérique ne comprend pas pourquoi des scénaristes en manque d’inspiration ont choisi de le ramener dans la série et, en attendant de le savoir, redécore le manoir Luthor à sa manière et à sa lumière. C’était bien moche ce vert dites donc.

Mais Smallville, c’est pas de la merde ?

Si, si. Que les choses soient claires, Smallville est une série idiote, mal écrite et plutôt mal interprétée. Mais c’est aussi une série très distrayante, où il se passe toujours plein de trucs et où on peut quasiment être sûr de bien se marrer.
En plus de ça, depuis le départ de Gough et Millar, ainsi que Kreuk et Rosenbaum, la série s’est débarrassée de tous ses boulets. Sans Lex et ses éternelles disputes avec son papounet, sans Lana et sa délicieuse voix qui masque son piètre talent d’actrice et sans ses deux crétins de showrunners, la série est bien plus fun à regarder. La dernière saison avait remonté la barre avant de se vautrer dans le purin. La faute à une mauvaise gestion de l’intrigue Doomsday, à une trop grande préparation de la saison neuf, et à un final écrit avec les pieds où quasiment aucun arc ne trouve une conclusion satisfaisante.
Mais qu’importe, après quatre mois, l’amertume est passée. Il ne fallait pas trop attendre de la série et juste l’accepter telle qu’elle est : délicieusement conne.

Qu’en est-il de ce Season Premiere ? Est-il con ? Tout à fait. Est-il bon ? Également. Lance-t-il la série sur une nouvelle voie excitante et qui promet de se rapprocher de plus en plus de Superman ? Oh yeah !
Pour être honnête, je ne pensais pas qu’ils tiendraient autant compte des développements antérieurs. Avec leur final de merde, Kelly et Brian, les désormais uniques showrunners aux commandes (les deux autres ayant pris les commandes de Melrose Place… oui, maintenant vous comprenez) m’avaient fait oublier qu’ils connaissaient très bien leur série et savaient tirer les fils laissés ici ou là au long de ces 8 années. Ainsi, on reprend là où on avait laissé Clark en début de saison 5. Oui de saison 5. Le Blur traîne à la Forteresse de Solitude pour y télécharger dans sa petite tête les jolis symboles kryptonniens qui tourbillonnaient autour de lui avant que Chloé ne vienne tout gâcher, quatre ans plus tôt.
Si vous vous demandez pourquoi cet abruti a choisi, pendant quatre ans, de traire les vaches plutôt que d’en apprendre plus sur sa planète d’origine et sur sa Destinée sur Terre, moi aussi.
Mais maintenant qu’il a perdu sa foi en l’humanité et que JAMAIS PLUS il n’éprouvera d’émotions pour QUICONQUE parce que DAVIS IL ÉAIT MÉCHANT, il a du temps à tuer. Mais tout ça change quand Lois est de retour du futur !

Heroes ?

Après son catfight mal filmé dans une rame de métro où, mine de rien, elle parvient à maintenir à distance une kryptonnienne entraînée et juste dix fois plus forte qu’elle, Lois se rend compte qu’elle va être en retard pour son rendez-vous avec le Red-Blue-Blur. Et oui, le previously n’a peut-être pas rappelé que Zob le Maléfique était apparu tout nu à la fenêtre de Tess, mais il a bien insisté sur le rendez-vous trop mignon fixé par Lois et le Blur, juste avant qu’elle ne disparaisse. Et comme cette idiote n’a aucun souvenir du futur (elle a du s’y cogner la tête très très fort), elle se rend à sa cabine téléphonique, sans savoir qu’elle a trois semaines de retard. Non, ça ne l’étonne pas de porter des vêtements différents que lors de sa disparition. Non, elle ne demande pas quand Chloé a eu le temps de se faire cette nouvelle petite coupe. Lois, elle fonce. Elle est comme ça. Les ninjas survitaminées, les téléportations et les bagues qui voyagent dans le temps, c’est sa tasse de thé, pas de quoi en faire un plat.

Malgré la bêtise du tout, sa petite scène en débardeur blanc où elle parle dans le vide était assez touchante. Durance reste une très bonne Lois et une valeur sûre du show. Centrer l’épisode sur elle plutôt que sur Zob le Britannique ou Dark Clark était une bonne idée. Car même si on passe de long moments avec le Blur, ses émotions sont connectées à Lois. Et c’est finalement elle qui fait avancer tout l’épisode.

Par exemple, c’est elle qui introduit Brian Austin Green. Si certains nostalgiques peuvent se demander si lui aussi arrive du futur pour l’empêcher de se produire, je pense que la grande majorité sait quel rôle il doit jouer dans la série. Alors même si je n’en parlerai pas puisque ça s’appellerait spoiler (et spoiler, c’est le Mal, même à Smallville), je peux dire que ses scènes étaient de trop et donnaient l’impression d’introduire un régulier, ce qui n’est pas du tout le cas. Tant pis, le son d’os éclaté par un bulldozer quand Lois lui marche sur le pied le valait bien.

Dans une scène qui définit bien sa fonction (montrer son torse et transpirer), Oliver retrouve Lois. Pendant une seconde, on peut se demander pourquoi il n’est pas en collant vert à s’entraîner au tir à l’arc sur des mannequins chauve. Mais soudain, on se souvient : Olie était très très triste lors de l’enterrement de Jimmy. Il a même pleuré. Une larme. Et ça, ça ne lui ressemble pas. Pour se rappeler ce que douleur veut dire, le riche play boy ne trouve rien de mieux à faire que de jouer dans un remake de The Oc début de saison 4.
Mais le meilleur ne se trouve pas là-dedans ni dans la tenue sûrement très confortable que porte Lois pour l’occasion. Le meilleur arrive quand la ninja aux yeux trop bleus pour être honnêtes débarque pour tagguer le symbole de superman sur un grillage. Alors apparaît le Blur. Donc Lois le voit. Donc elle sait que Clark est le Blur. Ça y est !

Pas du tout. La scène donne quelque chose dans ce goût là :

Lois : Ouille, je suis tombée par terre sans m‘endormir. Je fais des progrès. Bien, débout à présent..
Oliver : Attends Lois, Clark est juste devant, tu ne dois pas relever la tête trop vite.
Lois : Ah oui c’est vrai, je ne suis pas censée savoir qu’il est le Blur, même si j’ai fait des galipettes avec lui dans le futur !
Oliver : Oui pendant que je te tiens, qu’est-ce qui t’est arrivé là-bas ?
Lois : J’ai rencontré une fée.
Oliver : Une fée ?
Lois : Oui, la fée de la facilité scénaristique. Elle m’a mis des flash-back filmés en studio dans la tête et me les enverra par messages instantanés selon son humeur.
Oliver : Pas mal. C’est elle qui nous bloque à terre et nous empêche de nous relever ?
Lois : Ce serait bien son genre !

Dans un coin, la fée de la facilité scénaristique se frotte les mains, hilare.

Mais son œuvre ne s’arrête pas là. Elle continue de parsemer l’épisode de ses tours de magie surprises. Notamment lors de ce combat bien rigolo où la Ninja à l’épée bruyante se ramasse un Truc en pleine gueule qui lui fait traverser toute la pièce pour finalement murmurer un « Je suis désolée » bien trop tendre à celui qu’elle tentait dé découper en rondelles trente secondes plus tôt. Comme dirait tout bon spectateur qui se respecte devant l’interminable remontée d’un immeuble parsemé de « fioum » : « Hmm, étrange… »

Mais moins que tout ce qui se passe du côté de chez Zob le Pathétique.

Dead like him

Que l’on regarde l’épisode juste parce que Callum Blue a commis l’erreur de jouer Zod ou bien parce qu’on regarde Smallville depuis toujours, on a tous à peu près la même réaction devant les scènes qui se jouent au manoir : « QUOI ÇA ? »

On avait laissé Tess en pleine découverte d’un Zob version statue grecque dans son jardin, apparu grâce à la boule violette cachée par la société secrète Veritas et qui servait à la base à faire s’écrouler la Forteresse de Solitude et à retirer au Clarky ses supers funny pouvoirs. En saison 8, la boule s’était trouvée une nouvelle utilité en chuchotant à Tess que Doomsday devait mourir car c’était le seul moyen de sauver Kandor, celle-ci étant la capitale de Krypton assiégée par les forces du Général (ou Major, du coup je ne sais plus trop) Zob, juste avant que Zor-El ne détruise la planète. Oui, vous non plus, vous n’y comprenez déjà plus rien.
Dans cet ambitieux Season Premiere, on est témoin d’un statu quo installé au manoir. Déjà, Zob n’est pas arrivé tout seul. Tout plein de petits soldats l’ont suivi et semblent se souvenir uniquement de leur dernier combat sur Krypton. Ainsi, à la manière de Lostiens qui jouent au frisbee en attendant de savoir pourquoi ils ont remonté le temps, les petits kryptonniens sans pouvoir cassent la gueule de Tess parce qu’après tout, c’est sûrement de sa faute à cette garce.

Mais comme ce seul divertissement ne peut remplir un épisode, on nous fait patienter par des discours bien risibles comme il faut où Zob retrouve son aura charismatique grâce à l’aide très subtile de Tess. Ou alors, Cassidy Freeman aime sourire bêtement. La Garce !
Ce n’est pas que l’intrigue du petit major à l’ego surdimensionné me fatigue déjà, mais d’une part, Zod a toujours été un personnage à chier dans toutes les adaptations des comics et d’autre part Callum Blue en fait tellement des caisses que ça fait peine à voir. J’aimerais bien savoir quel est le con qui a décidé que « Kneel Before Zod » serait la phrase fétiche du coco, mais ça ne passe toujours pas mieux que quand c’était dit par Terence Stamp.

Bon alors, la série n’a pas changé, c’est sûr. Et elle est toujours aussi involontairement comique. Mais ce Season Premiere a eu l’effet escompté sur moi. J’ai bien envie de savoir si Lois réussira à empêcher ses flash-forward d’arriver, si Zob se trouvera une raison d’être et si enfin ce gros naze de Clark se décidera à voler.

Sinon, c’est bizarre, mais je m’en fous un peu de Chloé cette année.

tomemoria
P.S. Cette review est dédiée à mon collègue et ami Ju, qui a volontairement choisi de prendre des vacances afin que je puisse passer outre son interdiction formelle de « critiquer cette merde » et m’amuser à bafouer son autorité sans peur des représailles. Ju, je t’aime.