Si seulement il existait une série à la fois réussie et méconnue dont vous pouviez dévorer tous les épisodes d’un seul coup...
The 100, la série post-apocalyptique de la CW, est votre prochain visionnage glouton.
Je ne vous sens pas convaincu. Vous vous dites qu’il y a une bonne raison pour que personne ou presque ne parle de cette série (y compris ici-même, désolé). Vous êtes persuadé que The 100 n’est rien d’autre qu’une série pour ado qui ne mérite pas qu’on y prête attention, que vous êtes au-dessus de ça, et qu’il n’y a aucune chance pour que vous passiez plusieurs soirées sur votre canapé en compagnie de personnages avec des noms ridicules comme « Jasper », « Raven », ou « Bellamy ».
Pourtant, je le répète, The 100 est votre prochain visionnage glouton.
Mais avant de vous expliquer pourquoi, et puisqu’on n’a jamais vraiment parlé de la série sur pErDUSA, commençons par une petite présentation qui fera sans doute fuir la moitié d’entre vous.
De quoi ça parle, The 100 ?
Dans un futur plus ou moins proche, la Terre a été rendue inhabitable par des guerres nucléaires, et les derniers êtres humains vivent en orbite dans une station spatiale, l’Arche. Mais les ressources se font de plus en plus rares, l’oxygène va manquer, et l’Humanité vit ses dernières heures.
Une solution est votée par le Conseil : envoyer sur Terre cent délinquants juvéniles (cent !) dans une mission suicide visant à vérifier que la Terre est toujours toxique.
Juste au cas où.
C’est pas un peu cliché comme histoire ?
C’est même carrément cliché comme histoire !
Sur le fond comme sur la forme, The 100 est très proche de Battlestar Galactica (avec qui elle partage trois acteurs, dont deux Cylons), mais en prenant des références plus récentes la série peut faire penser aux adaptations de romans post-apocalyptiques pour ados, comme Hunger Games (vu !), Divergente (pas vu !), ou The Maze Runner (horrible !).

Mais là où The 100 surprend, c’est dans la façon dont elle utilise des débuts d’histoires vues et revues pour en faire quelque chose de nouveau, d’engageant, et d’original.
Pas comme The Maze Runner.
Pourquoi un visionnage glouton ?
Parce que les quatre premiers épisodes sont mauvais, et que tout regarder d’un seul coup permet de passer rapidement des débuts très laborieux pour arriver plus vite à la suite qui, elle, en vaut vraiment la peine.
Car oui, je ne vais pas vous mentir, tous les a priori négatifs qu’on peut avoir sur une série post-apocalyptique diffusée par la CW sont présents dans ces premiers épisodes. On a bien une histoire vue et revue, des acteurs (mannequins à temps partiel) débutants, de la musique pop dégueulasse qui n’a rien à foutre dans le futur, et des dialogues atroces.
Des dialogues vraiment atroces.
Si vous êtes comme moi, quand j’ai regardé la première saison de The 100 cet été sur les conseils de Jéjé, la série va vous laisser une première impression horrible. C’est pour cette raison que le visionnage glouton est, à mon avis, la seule façon adéquate de découvrir The 100 : après une petite soirée à vous demander si je ne me suis pas foutu de votre gueule en vous incitant à regarder un truc pourri, tout va s’améliorer, très vite.
Les histoires vont vous surprendre. Les acteurs vont s’améliorer à mesure que leurs personnages vont gagner en profondeur. Vous allez commencer à enchainer les épisodes, non plus par obligation, mais pour connaitre les conséquences (bien foutues) du rebondissement (surprenant) qui vient de se produire.
Et les dialogues ?
Les dialogues s’améliorent.
Mais mieux que ça, la plus grande réussite de The 100 devient vraiment la qualité de son écriture au sens large.

Dans The 100, les personnages principaux sont des adolescents. Oui, je sais, ça fait peur. Sauf que Clarke, Bellamy, Jasper, Octavia et les autres sont tous, sans exception, des adolescents débrouillards, intelligents, et bien écrits.
Leurs motivations sont claires, compréhensibles, et cohérentes. Certains sont de vrais salauds, certains sont des leaders nés, certains sont guidés par leurs hormones, mais ils prennent tous, sans cesse, des décisions motivées par des raisons instantanément reconnaissables. Que ce soit par pragmatisme, par héroïsme ou par égoïsme, peu importe, ils refusent de s’inscrire dans les clichés du genre, et la série n’en devient que plus surprenante.
Plusieurs fois au cours de la première saison, j’ai été très agréablement surpris par l’intelligence des personnages, et donc par celle d’une série qui refuse systématiquement de tomber dans la facilité ou d’allonger artificiellement ses intrigues.
Sur ce point, posséder une saison plutôt courte (treize épisodes) fait beaucoup de bien à The 100, et même si la seconde sera plus longue (seize épisodes, dont seuls les quatre premiers ont été diffusés pour l’instant) on peut espérer qu’elle continuera à ne pas se perdre en remplissage.
C’est tout ?
Non.
En plus d’être une série bien écrite, The 100 est une série ambitieuse, qui n’a pas peur de raconter une histoire de plus en plus complexe avec une distribution de plus en plus grande.
C’est également une série courageuse qui sait se débarrasser de ses personnages quand ils ont remplis leur utilité. C’est une série cohérente avec son sujet, qui va au fond de ses idées d’une façon qu’on n’attend pas forcément du côté de la CW, notamment au niveau de la violence. (Le dernier épisode en date se termine sur un combat à mains nues très réaliste, et vraiment très réussi, entre deux personnages féminins. Chose qu’on a finalement très peu l’habitude de voir).
The 100 est une série qui sait poser ses enjeux et les résoudre de façon souvent jubilatoires. Une série qui fait évoluer de concert ses personnages et son histoire à un rythme soutenu. Une série avec un vrai générique (à partir de la saison 2...). Une série avec des personnages fascinants aux relations complexes, mêmes ceux qui peuvent paraitre les plus clichés au départ.
Bref, The 100 est une série très réussie avec qui vous devriez vraiment passer quelques soirées, cet hiver, quand vous vous sentirez d’humeur gloutonne.