Lorsque j’ai demandé à la gentille veuve septuagénaire qui m’hébergeait ce qu’elle pensait de la série, elle m’a simplement répondu « Rubbish ! ».
Cette série ? Frasier. Je l’ai découverte en saison 6 mais ce n’est que quelques années plus tard que j’ai pu vraiment la voir, à coup de Best of et d’intégrale en DVD, tout en suivant la diffusion en cours. Et ça n’a que renforcer mon intérêt en la série.
Frasier était une série particulière qui se porte bien à un visionnage dans le désordre. Et, au fond, la plupart de sitcoms devraient être capables de faire partie d’un ensemble cohérent, une saison, mais supporter aussi un visionnage indépendant et occasionnel. Surtout que la télévision est faite pour cela.
Les séries ne sont pas produites pour nous, les fervents admirateurs investis chaque semaine devant un nouvel épisode. Le gros de l’audience d’une série ne suit qu’un épisode sur quatre. Mais les temps changent, et on découvre de plus en plus des séries de façon chronologique via une intégrale et l’achat de DVD, en se confinant dans un environnement garanti sans spoiler. On suit les séries à notre rythme, on stocke les inédits pour les regarder à notre guise, et c’est bénéfique pour une œuvre.
Mais j’avoue que ne plus découvrir une série, par hasard, en milieu de vie me manque.
Du coup, j’ai décidé de regarder un épisode d’une sitcom que j’ai arrêté depuis bien longtemps, The Big Bang Theory. C’était une sympathique comédie qui a disparu naturellement de mon planning série lorsqu’il était un peu trop chargé lors de sa seconde saison. La série a évolué depuis, mais j’étais curieux de voir ce qu’elle était devenue.
Et j’ai passé un plutôt bon moment.
The Big Bang Theory est une comédie dont on ne parle quasiment jamais sur pErDUSA. C’est pourtant une sitcom populaire qui a ses adeptes et, si elle a meilleure réputation que Two and Half Men, je ne pensais pas que la série pouvait m’apporter quelque chose qui manquait dans mon panel de comédies actuelles. Et bien, je me suis trompé.
Il y a un sexisme dans cette série qui m’agace un peu.
C’est peut-être l’épisode qui ne s’y porte pas, mais Penny, Amy et Bernadette n’ont servi que de faire valoir à leur copains respectifs. Elles sont des outils et non pas des personnages bien définis. Ce qui n’est pas vraiment un problème pour un épisode, si d’autres leur donnent du meilleur matériel. Mais le souci est que Penny n’est utilisée que pour sa plastique, Amy qu’en tant que souffre douleur de Sheldon et Bernadette n’a pas assez de texte pour être définie tout court.
Cependant, malgré ce point noir, il y a un vrai plaisir à voir une comédie parfaitement exécutée. Les scènes sont courtes, travaillées et efficace. Et l’avantage de découvrir une série en saison 6 est que les voix de ses personnages sont clairement définies et les problèmes inhérents à la série ont eu le temps d’être adressés. La série n’a plus cet aspect un peu claustrophobe des épisodes que j’avais vu. Le groupe des quatre geeks est assez ouvert sur le Monde pour ne pas passer le plus clair de son temps ensemble.
Mais surtout, l’avantage de "The Tenure Turbulence" est que son intrigue est simple au possible. Un poste se libère et trois des quatre héros visent le poste. Cela permet à chacun d’avoir ses moments individuels, tout en renforçant l’intérêt des scènes de groupe. Pas besoin d’éléments extravagants (je n’ai pas suivi la série, mais il n’y a pas une histoire d’astronaute ou d’expédition en Antarctique à un moment ?) et pas besoin de stars vraiment spéciales invitées pour maintenir l’attrait de la série. Et cela m’amène à mon dernier point.
Une sitcom permet d’avoir des invités, pas aussi prestigieux qu’un Bruce Willis ou un Matt Damon, mais qui nous font bien plaisir à nous, suiveurs assidus de série, et souvent dans un rôle bien différent que ceux qu’ils incarnent habituellement. Regina King, pour un téléspectateur lambda est peut-être juste un visage familier, mais pour un fan de Southland, même un rôle simple comme celui qu’elle incarne cette semaine, fait plaisir.
Ce genre de plaisir se retrouve souvent dans des comédies établies depuis plusieurs années. The Big Bang Theory est une comédie bien rodée que je ne pense pas suivre assidûment, mais que je vais sûrement essayer de regarder plus souvent. C’est une sitcom traditionnelle solide qui ne risque pas de quitter rapidement mon écran, et ça, c’est une denrée plutôt rare.