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Zero Hour - Pourquoi reprendre Zero Hour sans (trop de) spoilers.

Hands: La Série Jetable par Excellence

Par Conundrum, le 13 juin 2013
Publié le
13 juin 2013
Saison 1
Episode 11
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Maintenant que les vraies séries ont achevés leurs saisons, nous avons trois mois pour nous relaxer et nous remettre de la salve des season finales explosifs et des fins de séries émouvantes du mois de mai.

Mais en plus d’être la période où on ressort ces séries qu’on a étiquetées « A voir quand j’aurais un peu de temps », c’est aussi celle où on baisse sa garde. L’été, le soleil, les vacances, on devient de meilleure humeur. Et surtout, on ne va pas faire les difficiles quand on se fout de la fin de Dexter ou qu’on sait qu’il n’y aura ni Sutton Foster, ni J.R. Ewing pour nous tenir compagnie.

Une whodunit en émission de télé réalité diffusée sur ABC par le créateur de CSI ? En janvier 2013, à part un sourire moqueur, cela n’aurait rien provoqué chez moi. Mais fin juin, je n’arrive pas à trouver de raisons de ne pas la regarder. Parce que, oui, Mad Men, c’est fin et c’est brillant et c’est bien joué, mais l’été, on veut des romans vite lus, vite oubliés et des blockbusters dont la pertinence du scénario est inversement proportionnelle au budget des effets spéciaux. Maintenant plus que jamais durant l’année, j’ai, que dis-je, le peuple a besoin de séries comme Zero Hour  !

C’était évident qu’une série sur des montres apocalyptiques, des gentils Nazis, des Hindous mystérieux, des méchants prêtres, des gamins flippants qui ne parlent pas et la femme d’Arvin Sloane d’Alias n’allait jamais devenir le nouveau Lost. Et ce n’est pas du tout ce qu’on attendait d’elle. Nous, on voulait juste qu’elle soit le nouveau Harper’s Island ou le nouveau Kidnapped. La bonne série jetable est assez bien foutue pour nous plaire, mais pas assez réussie pour nous attrister de sa fin obligée. Et c’est exactement ce que la série propose.

Il est très facile de se moquer de Zero Hour, mais il y a quelque chose d’attachant à cette série. Tout comme les séries précitées qui rendent mal à l’aise les networks qui les commandent et les mettent à l’antenne, le manque d’ambition ou de profondeur n’entache pas le plaisir qui découle de la série. Tout comme Kidnapped, Zero Hour bénéficie d’une distribution inégale, mais avec quelques éléments sympathiques. Je ne parle pas que du facteur « Awww, Dr Greene ! » d’Anthony Edwards, mais de cette gamme de guests pour lesquels la Brave Epouse a sûrement écrit une lettre de recommandation à son ancien collègue du Cook County. Si Mamie Gummer n’est pas disponible, sa petite sœur fera l’affaire. Et en tout cas, ce sont les vrais Dylan Baker et Zach Grenier qui nous viennent de The Good Wife qui croisent la route du Dr Greene.

Et puis, si Zero Hour ne restera pas dans les annales pErDUSA, cela ne signifie pas que la série est à occulter entièrement. Si j’étais déjà vendu au principe de « Mais où est donc l’horloge mystique de la semaine ? », la série arrête rapidement de tourner en rond et après une poignée d’épisode, Zero Hour change radicalement les règles du jeu et se lance sur une autre piste. Charles S. Dutton se repose tranquillement chez lui pendant que Ken Leung et surtout, Amy Irving, font leur entrée et recadrent la mythologie de la série.

Je ne sais pas si c’était le plan original de la série ou si les scénaristes ont eu vent de l’annulation de Zéro Hour rapidement après le début de la production de la série, mais arrivé à la mi-saison, la quête à la montre de la semaine prend vite fin pour mener au vrai mystère de la série. Zero Hour devient une course poursuite sous fond d’Apocalypse, celle avec un grand A qui vient de la Bible, pas celui avec un grand A qui vient de The Uncanny X-Men. Tout comme les héros de la série, les scénaristes semblent savoir, ou tout du moins se douter, que le temps leur est compté. Les révélations s’enchaînent rapidement mais très naturellement.

Certaines sont un peu téléphonées, mais je dois avouer m’être fait avoir à quelques reprises.

A quelques épisodes de la fin, je suis même impatient de voir comment la série va se conclure. Il y a eu de bons moments dans cette série (j’adore le visuel du Dr Greene dans le film trouvé dans la clinique abandonnée d’Amérique du Sud), mais il n’y a pas d’attachement assez fort pour regretter l’annulation de la série. Je pense que ABC a fait une erreur en essayant une diffusion pendant la saison traditionnelle. La fin de de saison est souvent chargée et Zero Hour rentrait en compétition avec des l’épilogue de séries établies. Du plus, autant sur V et sur Revolution, le caractère événementiel de la série a porté préjudice, un lancement estival où les attentes et les opportunités sont moindres aurait sûrement bénéficié à la série.

Je ne dis pas que cela aurait sauvé Zero Hour, mais cela aurait peut être lui donné une étiquette autre que « Pire audience de la saison tout network confondu ». En tout cas, je suis content que ABC ait pris la décision de reprendre la diffusion sur le mois de juin, mais j’aurais aimé avoir les épisodes distillés sur tout l’été, parce que même si j’attends beaucoup plus de Under The Dome, la série estivale de CBS par Brian K. Vaughan, Zero Hour, c’était bien plus sympathique que le Torchwood : Miracle Day de l’été 2011 !

Conundrum