La saison se termine et les mystères de « L’Internat » se révèlent…Quelques uns en tout cas ! Après plusieurs épisodes qui peinaient à trouver leur rythme, le final dépasse la plupart de mes espérances…
Retour... voilà un titre bien choisi ! Et pas seulement par rapport à l’histoire ! On retourne à l’essentiel avec cet épisode. Fini les irrégularités et dispersions des derniers épisodes, le rythme y est et les personnages retrouvent leur essence. On a l’impression que la série a été reprise en main… et ça fait un bien fou ! On oublie les éléments inutiles et on fait place nette intelligemment : Julia ne sert à rien, mais l’épisode précédent la met au premier plan, il faut donc gentiment la ranger dans un placard mais en lui donnant un minimum d’utilité… servir de bouc émissaire à Caroline pour faire disparaître les preuves. Dommage dans un sens, on la voyait bien mourir très vite après un petit tour dans la forêt… ! Même principe pour réduire le cercle des personnages aux principaux sans paraître illogique, on envoie les autres en vacances et on a le champ libre.
L’action est naturellement dynamisée par une écriture efficace et sans fioriture. Les éléments de réponses sont induits et non engloutis dans des dialogues explicatifs à n’en plus finir… Ça fait plaisir ! C’est quand même plus intéressant de montrer via un flash-back que la mystérieuse Irène a un frère nommé Samuel, et de laisser Xavier lever le voile sur la véritable identité de Victor en n’employant que ce prénom, que de faire un dialogue de 5 minutes entre les 2 personnages pour que l’un d’eux explique qu’Irène a un frère dont elle a été séparée très vite (c’est un gros progrès par rapport à d’autres séries TV hertziennes !). Même les personnages retrouvent de la cohérence, à l’image de Yasmine qui se replonge dans l’enquête sur la disparition du Pr. Santini.
Le season finale est de loin le meilleur épisode de la série. Très bien introduit par l’épisode précédent, il conclut dignement tout en laissant les ouvertures nécessaires à une potentielle seconde saison. La structure narrative de l’épisode est rafraîchissante. Les points de vue multiples sont très bien enchaînés. Quant à l’idée de cette lampe qu’on éteint dans le bureau de Victor avant le coup de feu, elle porte toute la première partie de l’épisode et fournit la tension nécessaire pour atteindre le cliffhanger. On sait dès le départ que Yann fera feu, les yeux fermés, juste après que l’on ait éteint la lumière. Du coup à chaque fois qu’un des personnages actionne l’interrupteur, on est tenu en haleine.
La famille joue un rôle clé dans la série. Au départ, on en a que quelques lambeaux : Dimitri possédait l’orphelinat et a permis à sa fille et Victor de créer le Valgrange, Thomas et Louise y arrive suite à la disparition de leurs parents, Marie s’est enfuie de l’hôpital psychiatrique pour retrouver son fils, inscrit à l’internat. Petit à petit, les mystères se dévoilent et on découvre grâce à ce dernier épisode que la majorité des protagonistes sont liés. Thomas et Louise sont les enfants d’Irène, et Victor est en fait Samuel, son frère qui la recherche depuis des années. Le protégé d’Hélène est le frère jumeau d’Elsa, Gabriel. Dimitri, leur père, veut utiliser Louise comme il a utilisé Irène par le passé pour trouver une solution au mystérieux mal dont souffrait sa femme et qui met en danger sa fille. Cette toile qui se dessine entre les personnages intensifie la sensation de huis clos. Si on ajoute que tous ces personnages reproduisent le passé (volontairement ou non), le Valgrange prend une dimension quasi-mystique : on a l’impression qu’il exerce une force sur ses pensionnaires à laquelle ils vont avoir du mal à s’échapper.
Les épisodes précédents introduisaient un coté oedipien au personnage de Yann alors qu’il faisait des avances à Marie. On passe à la vitesse supérieure avec ce coup de feu qui la blesse grièvement. Yann « tue » (on le saura si il y a une seconde saison) sa mère, alors qu’il tire les yeux fermés, incapable de regarder sa victime supposée, Victor, comme si le destin s’acharnait. La dernière image d’Hélène, laissant sortir Gabriel de sa cachette malgré le danger et n’intervenant pas lorsqu’on lui tire dessus, est très forte. Elle sait ce qu’il va se passer et s’y résout. Quant à la situation finale entre Thomas et Victor, elle est plus qu’ironique : Thomas finit par menacer la vie de Victor, pensant protéger sa sœur et sa famille donc, alors que Victor est son oncle et sûrement un des seuls à vouloir retrouver Irène pour de bonnes raisons et protéger Louise.
La forêt reprend également toute son importance. Elle exacerbe toutes les tensions, tous les secrets et ils finissent par exploser dans ce même lieu…sauf pour l’histoire de Yann et Marie, ce qui est logique puisque c’est la seule qui n’est pas liée au passé de l’orphelinat. Encore plus que le Valgrange, elle donne l’impression d’engloutir tous ceux qui s’y engouffrent : après tout, plus d’un meurtre commis dans la forêt (merci Xavier pour ta participation active !) reste secret, les mystérieux traitements que les enfants disparus ont subit y ont eu lieu, Gabriel y vit et y meurent…
Cette fin de saison est largement au dessus de la plupart des précédents épisodes et permet à la série de s’en sortir avec les honneurs. Certes, le milieu de saison était brouillon, mais maintenant que les pions sont en place, on a envie de découvrir la suite. Les audiences n’ayant pas été spectaculaires, on ne connaît pas encore l’avenir de la série, mais on reprendrait bien une seconde saison ! Ne serait-ce que pour confirmer l’impression laissée par le dernier épisode…
« L’internat »
Saison 1, Episodes 9 & 10.
Scénario : Daive Cohen, Yves Ramonet, Francis Nief, Emmanuel Bezier. Réalisation : Nicolas Herdt. Production : Jean-Benoît Gillig
Diffusion : M6
Sortie DVD prévue le 13 janvier 2010
Dernière mise à jour
le 14 décembre 2009 à 23h35