Synopsis

La jeune Vicki Winters arrive pour être la gouvernante de David Collins, l’héritier de la fortune de la famille. Aussi, elle est la dame de compagnie d’Elizabeth Collins Stoddart, l’impénétrable maîtresse de Collinwood. A la surprise de Vicki, des événements sinistres et inquiétants se dévoilent. Pas seulement dans le présent mais dans le passé. Le surnaturel est banal à Collinwood, qui fut la demeure de la famille d’un vampire âgé de 175 ans, Barnabas Collins, qui fut intégré dans le soap six mois après le premier épisode pour le booster, malgré le succès déjà présent. Et dés l’arrivée du vampire, le soap pris son envol vers la terreur.

Jonathan Frid, qui jouait le rôle du vampire Barnabas, doit sa longévité dans "Dark Shadows" à une faute de frappe. Touts le scénario de Barnabas était à l’origine comme dans le film "Dracula" : Le vampire arrive en ville, des gens seraient mordus, quelques un mouraient et éventuellement, Barnabas aurait eu un pieu dans le cœur. Le personnage genre "Van Helsing" qui devait provoquer la chute de Barnabas devait être le Dr. Julian Hoffman. Dans la dactylographie d’une machine à écrire, le Dr. Julian Hoffman devient le Dr. Julia Hoffman. Ne voyant aucune raison que le Dr. Hoffman ne pouvait pas être une femme, le producteur Dan Curtis embaucha l’actrice Grayson Hall pour jouer le rôle. L'alchimie entre Grayson et Jonathan fut un déclic pour les téléspectateurs. Le courrier des fans entrait à flots, les sondages grimpèrent de 4,3% à 7,3%. Les producteurs décidèrent qu’ils devaient garder les deux personnages (et acteurs). Jonathan Frid et Grayson Hall restèrent dans le soap jusqu’à la fin.

"Dark Shadows" changeait d’époque et passait du 20ème siècle au 18ème siècle et racontait l’histoire bizarre des ancêtres de la famille Collins. Avec ce changement d’époque, quelques unes des stars du feuilleton jouèrent des doubles rôles.
Par exemple :
- Jonathan Frid (Barnabas Collins), le vampire de la famille Collins résidant dans le 20ème siècle, né dans le 18ème siècle, maudit à sa mort et dut vivre pour l’éternité en tant que Vampire, jouait aussi le rôle de Bramwell Collins.
- Joan Bennett (Elizabeth Collins Stoddart) jouait le rôle de la maîtresse du manoir dans le 20ème siècle et celui de Naomi Collins, mère de Barnabas, dans le 18ème siècle.
- Alexandra Moltke (Vicki Winters) interprétait le rôle de la gouvernante de David Collins et la dame de compagnie de Liz Stoddart dans le 20ème siècle, et une sorcière suspecte dans le 18ème siècle.
- Louis Edmonds (Roger Collins), était l’oncle de Carolyn Stoddart dans le 20ème siècle et Joshua Collins, le père de Barnabas, dans le 18ème siècle.
- Nancy Barrett (Carolyn Stoddart) fut la fille de Liz dans le 20ème siècle et Millicent Collins l’héritière de la famille, dans le 18ème siècle.
- Grayson Hall (Dr. Julia Hoffman), spécialiste des maladies du sang et amoureuse de Barnabas dans le 20ème siècle et la Comtesse Nathalie Du Prés, une amie de la famille Collins, dans le 18ème siècle.

Dés le départ "Dark Shadows" fut un gros succès. L’Amérique avait très bien accepté le tranquille Barnabas avec ses manières sophistiquées et son accent anglais. Comme tous les vampires, il était atypique, mais était le vampire le plus réticent à sucer du sang ! A chaque fois que la pulsion lui venait à s’adonner à son affreuse soif, il était transporté dans une agonie, et la nation agonisait avec lui. Barnabas était le vampire le plus calme et gentil de tous à aimer. Il ne voulait pas être mauvais. En effet, quelques fois il devenait assoiffé et refusait de s'adonner à ses besoins. Mais à d'autres moments, il était un monstre de cruauté. Comme la fois ou il essaya de couper la tête du petit-ami de Vicki, ainsi il pourrait la coller sur les épaules du monstre style Frankenstein qu’il essayait de créer. Mais en dépit de ses occasionnels comportements meurtriers, Barnabas n’était pas un mauvais garçon. En fait, les scénaristes et producteurs firent tout leur possible pour faire de lui un personnage sympathique. Les scripts étaient spécialement faits sur mesure pour que Barnabas paraisse bon. Leurs efforts furent un succès immédiat, les téléspectateurs adoraient Barnabas.

Barnabas Collins était supposé être assassiné par une sorcière jalouse en 1796. Après sa mort, à travers l’esprit démoniaque de la sorcière, il devint un vampire. Contrairement à "Dracula" de Sam Stroker, Barnabas n’utilisait jamais ses pouvoirs surnaturels. En réalité il voulait désespérément guérir de son état. Ceci arriva occasionnellement dans le soap, mais jamais sur un fondement permanent. Les producteurs n’auraient pas pu permettre que ceci arrive parce que le charme et l’aura de Barnabas étaient entièrement dûs à son état vampirique. Une fois, par exemple, il fut guéri de sa "maladie" par une transfusion de sang qui lui avait été faite par erreur. Pour un temps il fut normal, mais aussitôt des effets imprévus prirent place et le rendirent rapidement âgé de ses 175 ans. Naturellement, il redeviendra vampire au risque de devenir poussière.

La plupart des parents interdisaient leurs enfants de regarder "Dark Shadows". Non pas parce qu’ils auraient été effrayés, mais à cause de l’ambiguïté morale du soap. Il était pourtant difficile d’accepter un héros national mordant le cou des gens ou les murer vivants dans le premier renfoncement disponible. L’épisode dans lequel cet acte féroce pris place, implique un ecclésiastique plutôt douteux du nom de Révérend Trask. Barnabas découvre que l’ecclésiastique commençait une chasse aux sorcières; pour Barnabas ceci est une absurdité absolue. Alors il décide d’arrêter Trask définitivement et procède à l’emmurement du révérend derrière une alcôve. Les téléspectateurs pensaient que l’action de Barnabas était moralement correcte, mais pas légalement judicieuse. Si le Révérend Trask était un pieux hypocrite, alors il devait être emmuré vivant.

Dan Curtis, le producteur à succès du soap, défendra sa morbidité de son idée originale en expliquant prudemment que personne ne mourait vraiment jamais dans "Dark Shadows". "Par exemple, dit-il dans une interview, pendant un flash back en 1795 nous avons tué le casting entier mais aussitôt de retour en 1868, tout le monde était encore vivant." La logique de Dan Curtis peut-être avait-elle été imparfaite, mais son jugement ne l’était sûrement pas. Le soap était un succès terrible, surtout auprès des adolescents et, comme "Star Trek", il développa un véritable culte qui est encore vivant de nos jours.

Les scénaristes de "Dark Shadows" étaient tellement compliqués que fréquemment les fans étaient troublés. Quelques uns des épisodes étaient uniques et passionnants. Par exemple, durant une séance de spiritisme, Vicki, la gouvernante de la famille Collins, fut transportée en 1775 où elle rencontre un Barnabas jeune et d’autres membres de sa famille qui ressemblaient exactement à leurs descendants modernes. Ainsi l’avocat à la voix douce, Tony Peterson, était le révérend Trask, le petit-ami de Maggie, Joe Haskell était l’opportuniste Lt. Nathan Forbes et la concierge Mrs Johnson était devenue la suspicieuse Abigail Collins. Avec ces personnages crées, les scénaristes introduirent la belle Angelique, qui deviendra la malfaitrice la plus populaire du soap. Cette incursion en 1775 dura sur une période 4 mois et demi. L’idée était tellement originale que ces épisodes arrivèrent immédiatement après l’arrivée de Barnabas en 1967 et étaient probablement les moments en or de "Dark Shadows". Le producteur du soap ressentit qu’il devait apporter plus de surnaturel au scénario, ce qui rendit "Dark Shadows" encore plus passionnant.
Alors aussitôt que Vicki retourna dans le présent, de nouveaux méchants furent introduits. Angelique réapparue en tant que Cassandra Collins, suivie par le docteur fou Eric Lang et de son homme artificiel Adam qu’il a créé, et la compagne d’Adam, Eve. Puis arrivèrent aussi Warlock Nicholas Blair, le vampire Tom Jennings et son frère loup-garou Chris. Les histoires de ces scénarios étaient basées en grande partie sur des films des années 30 et 40. Les téléspectateurs les aimaient tous. Dans les derniers mois de 1968, Dan Curtis apporta encore un autre personnage majeur, un esprit diabolique appelé Quentin Collins (David Selby) qui, avec une femme fantôme nommée Beth Chavez, ont possédé le jeune David Collins et son amie Amy. Barnabas et Quentin allaient devenir rivaux dans l’affection des téléspectateurs et de l’histoire. Très tôt les scénaristes apportèrent une autre incursion dans le passé, cette fois en 1897, pour raconter l’histoire de Quentin. Ce scénario durera approximativement sept mois.

Pendant que le flash back de 1897 pris place, le casting du soap travailla sur une première version cinématographique du soap, "The house of Dark Shadows". Le film fut une version légèrement retravaillée de l’histoire de Barnabas et ce fut un énorme succès.

A la fin des séquences de 1897, les scénarios devinrent de plus en plus complexes et, à moins que vous regardiez le soap tous les jours, il était presque impossible de suivre l’histoire. Les personnages étaient tués et les acteurs revenaient dans le rôle d’un autre personnage la même semaine. Les histoires furent abondement contradictoires que même le plus loyal des fans était souvent confus. Les scénarios embrouillés affaiblissèrent le soap et sa popularité commença à baisser. Les scénaristes n’améliorèrent pas les choses quand ils décidèrent d’introduire une intrigue ridicule à propos d’une créature plus connue sous le nom de Léviathan. Cette incursion dans la connaissance biblique fut une preuve de plus pour les téléspectateurs et les indices d’écoutes commencèrent à baisser. Même l’arrivée d’un personnage en la personne de Christopher Pennock ne pu aider à la chute du soap.

Après un scénario incroyablement long et ennuyeux, les Léviathans furent finalement expédiés, et les scénaristes s’essayèrent à la physique et à l’espace-temps continuel, le monde parallèle. Il fut découvert par l’un des personnages que l’une des pièces de l’aile l’ouest déserte du manoir contenait un monde parallèle qui remontait jusqu’en 1970. Les gens dans cette pièce ressemblaient exactement à leur contrepartie, mais leur personnalité et leur relation étaient entièrement différentes. L’idée était intéressante mais bientôt on allait s’empêtrer dans une autre série de confusions. Barnabas et Julia se perdirent dans la pièce du monde parallèle et arrivèrent en 1995 où ils découvrirent le manoir des Collins détruit et complètement en ruine. Dans l’effort d’inverser les faits, ils retournèrent en 1840 ou ils espèrèrent d’une façon ou d’une autre changer le cour de l’histoire de la famille Collins.

Un nouveau méchant arriva en la personne de Gerald Stiles, ainsi que l’ingénue Daphné Harridge, mais tous les deux ne parvinrent pas à garder l’intérêt des téléspectateurs. Le soap continuait sa solide déclinaison. En 1970 il était tellement bas dans les sondages que quelques uns des acteurs principaux décidèrent de quitter le "presque défunt" soap. Mais ce qui sauva vraiment le soap de la fin et du souffle dévastateur qui régnait sur lui fut le départ de Quentin. L’histoire tourna alors autour de l’invraisemblable histoire d’amour de Bramwell et Catherine. Mais pour les téléspectateurs, Bramwell restait pour eux Barnabas et Catherine, Angelique, les deux grands ennemis du soap. Il était impossible pour les téléspectateurs de les accepter en tant que tendres amants, même dans l’atmosphère romantique que les scénaristes s’efforçaient à créer. Cette fatale erreur, l’élément final dans l’ultime mort du feuilleton.

La terrible annulation redoutée fut annoncée à la radio, à la télévision et dans les journaux. Et "Dark Shadows" diffusa son épisode final le 2 avril 1971 et laissa les téléspectateurs dans le passé et un monde parallèle.
Durant les derniers mois du soap, le second film basé sur le soap, "The night of Dark Shadows" fut tourné, incluant les jeunes mariés Quentin et Tracy Collins (Kate Jackson), Grayson Hall joua la gouvernante Carlotta Drake et Lara Parker la démoniaque Angelique. Ce deuxième film fut filmé dans des magnifiques décors et superbement tourné, et était manifestement supérieur à "The house of Dark Shadows", mais était encore une déception au box-office.

Cependant, "Dark Shadows", qui n’est plus à l’antenne depuis plusieurs années, les fans s’en souviennent encore. Quand Worldvision rediffusa le soap sur diverses chaînes à travers les Etats-Unis, une nouvelle génération de fans arriva. Malheureusement, à cause des difficultés entre les syndicats et les stations locales, la rediffusion se fit sur très peu (et s'il y en a eu) de chaînes. Dans les années 80 en Grande Bretagne, Channel 4 décida de rediffuser "Dark Shadows" tous les jours à 16h30. Mais elle fut de courte durée aussi cette seconde fois, à cause des difficultés entre les magnats des chaînes de télé.

"Dark Shadows" était si populaire qu’aucun soap moderne ne rivalisait avec lui. Durant sa période de gloire, des produits dérivés furent commercialisé : des jeux, puzzles, livres de poches, bandes dessinées, livres de parodies, déguisements et masques, posters fluorescents, trading cards, stickers, bijoux fantaisie et autres objets. Quatre compagnies de disques commercialisèrent des albums "Dark Shadows" à travers les Etats-Unis. Les libraires publièrent 11 romans avec en vedette Barnabas, ainsi qu’un livre "Banabas vampire joke book".

En dépit de tout, "Dark Shadows" fut retiré de l’antenne tout juste 4 ans après ses débuts en 1966, après 1225 épisodes. Peut-être a-t-il échoué car il était tellement énorme et cher, ou peut-être parce que l’Amérique était fatiguée de tout ce mélodrame. Cependant, au fond, "Dark Shadows" était un drame familial, et les Collins n’étaient peut-être pas une famille américaine moyenne. Bien sûr, l’économie chutait en 1971 et les chaînes payaient peu pour les feuilletons de l’après-midi. Puis les ados se mirent à regarder d’autres programmes, les adultes regardèrent "All in the Family". Soudain "Dark Shadows" semblait être kitsch pour beaucoup de personnes, les enfants des hippies grandirent, ils commencèrent à écouter les Beatles et Bob Dylan mais ils écoutèrent aussi les news. L’Amérique eut sa dose de mysticisme et de surnaturel dans les années 60, et dans les années 70 elle revint à la raison. Il fallait faire face à la morne réalité de la vie.