Tellus, une série Finlandaise, suit un groupe de jeunes activistes qui effectue des sabotages depuis quatre ans, sans faire une seule erreur ou victime. Jusqu’au jour où un employé de l'usine qu'ils ont pris pour cible est brûlé vif.

Tellus pose cette question : jusqu'où sommes-nous prêts à aller au nom de nos convictions ?



Lors du Festival Séries Mania 2015, 2 épisodes ont été présentés, suivis d'une séance de questions/réponses avec son créateur, réalisateur et scénariste Jukka-Pekka (JP) Siili.

Compte-rendu de Zakia Nakib :

Le sujet abordé : l'environnement - l'écologie - l’écoterrorisme
La série est quelque peu moralisatrice en soi, parler de l'écologie est risqué surtout quand on prend partie dans la fiction pour un groupe qui a des actions extrêmes envers les entreprises qu'il considère comme coupables.
Siili a choisi ce thème parce que c'est quelque chose qui lui tenait à cœur et qu'il s’était rendu compte qu'il n'avait jamais traité du sujet.
Il a précisé lors de son intervention, qu'en Finlande, les lois sont respectées, la désobéissance civile n'est pas réellement répandue et que ce n'est pas un sujet qui attire les politiciens de son pays actuellement. De ce fait, la série n'a pas eu de mauvais retour, elle a d'ailleurs été bien accueillie par les finlandais.
Aucun débat n'a donc été suscité suite à la diffusion car selon Siili, la compagnie de production n'a pas souhaité vendre le produit et les médias commerciaux n'ont pas fait la promotion de la série et il ne voulait pas avoir affaire à un débat.

La question de la limite est clairement introduite dans la série, quand un groupe franchit la ligne, quelle en sont les conséquences ?
Les personnages notamment les membre du groupe Tellus dégage une grande solitude et cela bien qu'ils forment un groupe solidaire, ils préfèrent agir plutôt que de ne rien faire.
Eevi (Minka Kuustonen) est la plus solitaire du groupe mais aussi la plus engagée dans ses actions. Elle n'a aucune relation en dehors du groupe.
Lorsqu’elle rencontre Alex (Lauri Tilkanen), un membre d'une association plus modérée (il se contente de manifester), sa vie va changer, elle va se remettre en question. Mener une double vie ne va pas l'aider, elle va devoir faire un choix.
D’autant plus qu'Alex est proche du policier qui s'occupe de l'affaire Tellus, Tanelli Lokka (Pirkka-Pekka Petelius).
Ce dernier est loin du flic traditionnel, il sort d'un accident vasculaire cérébral et a des séquelles physiques suite à cet accident. Bien qu'il soit à la recherche des membres de Tellus, il est aussi soucieux de l’environnement.

Critique de de Carine Wittman :

C'est une série finlandaise, on ne pourra donc pas lui reprocher sa réalisation impeccable, le montage, le choix des acteurs qui sont tous très convaincants dans l'épisode que j'ai vu (Le premier). Cependant, je n'ai malheureusement pas accroché. Un manque d'empathie pour les personnages qui découle malheureusement de ma profonde aversion pour des groupes de ce type qui vont jusqu'à tuer des humains pour sauver "un animal", "un fœtus" ou la planète même si sans celle-ci je ne serai pas là pour écrire ces quelques lignes.

Il est évident que l'on a absolument pas besoin d'aimer des personnages dans une fiction pour apprécier celle-ci. Il faut une empathie ou antipathie, peu importe. Mais lorsque mon souci vient surtout que je trouve le sujet posé dans des termes aussi clichés, aimer ou ne pas aimer les personnages n'entre plus en ligne de compte. Les membres du groupe Tellus considèrent que pour agir, ils doivent ne pas avoir de lien avec des gens de l'extérieur car il faudrait mentir en permanence pour les protéger. Soit, on détruit la propriété des autres mais ils reconnaissent tous que leurs actions au cours des 4 dernières années n'ont rien changé. Quand en plus, ils tuent quelqu'un qui a eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, à aucun moment, aucun d'entre eux ne soulève la question de se rendre à la police, je perds tout envie de suivre ce qui peut leur arriver, ce que l'enquête peut apporter. Car si c'est pour protéger la planète, pas qu'au nom de la planète mais au nom de toutes les espèces vivantes dessus y compris les humains, cela montre le pire des clichés des écoterroristes.

La série semble être un mélange d'enquête policière, retrouver les écoterroristes, un département y est affecté depuis plusieurs années et les atermoiement des protagonistes. Peut-être que le deuxième épisode est plus intéressant et si jamais la série est acquise par une chaîne française (on va dire Arte), je regarderai surement la suite. Juste pour voir si cette suite de clichés continue ou si Siili sort de ce carcan et offre quelque chose qu'on a pas vu dix milles fois dans des policiers américains auparavant.

La série est une coproduction Finlande - Suède - Norvège - Allemagne. Elle a été diffusée en Finlande entre novembre et décembre 2014, comporte 6 épisodes et a été renouvelée pour une deuxième saison de 12 épisodes en cours d'écriture (déjà 10 épisodes écrits). La production est prévu pour 2016. La série vient d'être acquise par les membres du Bénélux.