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All in the Family - Bilan de la deuxième saison de la comédie, diffusée en 1971 et 1972

Bilan de la Saison 2: En Attendant Maude

Par Jéjé, le 14 août 2014
Par Jéjé
Publié le
14 août 2014
Saison 2
Episode 24
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Une grande tradition perdusienne, peut-être la plus ancienne, consiste à descendre avec une force exceptionnelle une série qui quelques saisons auparavant (parfois même quelques épisodes plus tôt) avait été portée aux nues avec un enthousiasme tout aussi exceptionnel par les mêmes rédacteurs.

Cette pratique n’avait pas encore touché les grandes séries classiques, mais je suis heureux de pouvoir mettre fin à cette discrimination avec cette deuxième saison d’All in the Family, que j’ai eue beaucoup de mal à terminer, gêné par ce que je considérais être ses plus gros atouts dans ses premiers épisodes.

Edith Bunker ou le Syndrome de Stockholm Conjugal

Mais avant d’aborder plus en détail ces problèmes, je dois dire que quand la série fonctionne, quand elle base ses épisodes sur les préjugés sectaires d’Archie ou libéraux de Mike sur des sujets de société, qu’elle s’amuse à les déconstruire, qu’elle pousse les raisonnements et fait éclater toutes leurs contradictions, All in the Family est à la fois hilarante et brillante.
En abordant la mort (2.01 - The Saga of Cousin Oscar), la nudité dans l’Art (2.02 - Gloria Poses in the Nude), les manifestations anti-militaristes (2.03 - Archie and the Lock-up), les armes à feu et la sécurité (2.04 - Edith Writes a Song), le début de la saison semble montrer que la série est capable de faire rire de tout.
A bien y penser, je pense que ce quatuor d’épisode est ce qui m’a le plus amusé cette année. Et si je devais conseiller un seul épisode d’All in the Family pour quelqu’un qui voudrait qui comprendre la singularité et la maîtrise de son humour, sans hésiter, je choisirais. La séquence avec des cambrioleurs philosophes et sarcastiques est un monument du genre, qui parvient dans le même temps à faire rire, à émouvoir et à faire réfléchir.

Malheureusement, la suite de la saison ne sera plus jamais aussi percutante (à l’exception du 2.21 - Sammy’s Visit, formidable étude du raisonnement à deux poids deux mesures d’un raciste face à une personne célèbre).

On sentait dès la première saison que Norman Lear et ses scénaristes n’avaient pas envie de limiter leur série à un jeu de massacre sophistiqué et qu’ils souhaitaient aussi jouer le jeu de la comédie domestique traditionnelle.
Le personnage d’Edith Bunker, extrêmement honnête, très premier degré dans toutes ses répliques, était leur carte maîtresse dans cette configuration. J’avais été séduit par son potentiel en première saison, elle m’a encore amusé dans quelques scènes cette saison (la fin de 2.06 - The Election Story, le premier tiers de 2.17 - Mike’s Mysterious Son porté entièrement par la performance de Jean Stappleton), surtout dans les moments qu’elle ne partage pas avec Archie.

Pourtant, elle est devenu pour moi la plus grosse faiblesse de la série.

L’humour des personnages naïfs repose sur leurs réactions décalées mais aussi sur l’agacement et le sarcasme que celles-ci vont provoquer dans leur entourage, en général leurs amis (Rose avec Dorothy dans The Golden Girls, Joey avec Chandler dans Friends), leurs collègues de travail (Ted avec Murray dans Mary Tyler Moore), leurs frères et soeurs (Kelly avec Bud dans Married with... Childrens)
Dans le cas de All in the Family, Edith et Archie sont mari et femme. Mais plus que ça, Edith est une femme au foyer asservie.
Ainsi, contrairement aux autres relations mentionnés, Edith est dans un rapport de dépendance (financière) et de soumission (domestique et émotionnelle) par rapport à celui qui va se moquer et d’irriter de sa naïveté. Quand Archie lui intime de se taire, souvent en hurlant ("Edith, would you stifle yourself !" est l’une des répliques les plus utilisées et l’une des plus populaires de la série !), l’effet comique tombe pour moi complètement à plat. Je vois seulement un homme brutal s’acharner sur sa victime.
C’est encore plus dérangeant quand la série demande au spectateur de se ranger aux côtés d’Archie. Dans certains échanges, après une réplique d’Edith, Carol O’Connor (Archie Bunker) fixe la caméra et va hausser les sourcils, ce que ne se produit jamais dans d’autres situations, particulièrement lorsque les vues racistes ou sectaires d’Archie sont en jeu. L’épisode 2.20 - Edith Gets a Mink, lui, se termine sur Archie ordonnant à Edith de se taire, avec un public hilare et qui applaudit.

Cette complaisance de la série est renforcée par la bienveillance générale qui existe entre les quatre personnages principaux [1] Si Mike et Gloria s’amusent très souvent des vues politiques d’Archie, ils ne réagissent quasiment jamais aux brimades qu’il fait subir à Edith. Ils lui demandent bien parfois d’être un peu plus gentil mais avec un manque de conviction qui laisse supposer que ce genre de relation est dans la norme acceptable. On sent que les scénaristes tiennent à préserver une image positive et chaleureuse de la vie de famille.

La plupart du temps, les personnages naïfs sont dotés d’un bon sens exacerbé qui leur permet de se sortir de situations difficiles. Comme Edith ne peut se rendre compte du calvaire qu’elle subit sans mettre en péril la formule de la série, son personnage n’a d’autre possibilité que de se voiler la face. Cette attitude la fait même parfois apparaître simplement stupide. (Dans le 2.08 - The Blockbuster, elle refuse qu’Archie vende leur maison non pas parce qu’elle se rend compte qu’ils sont les proies d’un escroc mais par peur du changement.)

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’épisode où Edith se rebelle avec force contre Archie soit le plus problématique de la saison. Au début du 2.15 - Edith’s Problem, elle remet enfin son mari et ses demandes domestiques à leur place de façon assez agressive (et jubilatoire pour le spectateur). Jusqu’à ce que l’on comprenne que ce changement d’attitude ne se révèle n’être rien d’autre qu’un symptôme du déclenchement de… sa ménopause.
Edith ne va alors pas supporter les gentillesses d’Archie à son égard pensant qu’il la considère comme une vieille dame et se réjouira du moment où il lui hurlera dessus en fin d’épisode, estimant qu’il s’agit de sa part d’une preuve d’amour.
Depuis cet épisode, il m’est compliqué de regarder cette femme emprisonnée (presque) volontairement dans sa relation toxique et néfaste avec son mari. J’ai également beaucoup de mal à supporter les moments où les scénaristes tentent d’humaniser Archie et d’expliquer ses attitudes sexistes (voire de les excuser).

Contrairement à ce que j’écrivais dans mon bilan de la première saison, je pense désormais que la série originale anglaise avait vu juste et qu’elle fonctionne mieux quand les défauts et l’agressivité sont partagés par tous les membres de la famille.
Norman Lear ne parvient pas à gagner sur les deux tableaux. La satire sociale reste une franche réussite mais la comédie domestique s’embourbe dans une hypocrisie mal gérée.

Archie et Mary contre les Paysans

Mais manifestement le public américain ne partageait pas mes réserves [2] puisque cette deuxième saison (la première de 24 épisodes) fut un triomphe et amorça cinq années consécutive de domination des audiences (une première pour la télé américaine, qui ne sera réitérée ensuite que deux fois, une fois sur NBC par le Cosby Show et une autre sur la FOX par American Idol).

Pourtant bien malin celui qui aurait pu prédire en 1970 que CBS dominerait largement la compétition pendant la moitié de la décennie grâce à ses sitcoms contemporaines et sophistiquées et une grille complètement refondue.

The Beverly Hillbillies (1962-1971)

A la fin des années 1960, NBC et CBS sont au coude à coude et leurs deux chefs de la programmation se livrent une guerre quotidienne (leur animosité mutuelle déborde jusque dans les colonnes des journaux de l’époque) dans un paysage audiovisuel à l’offre homogène et peu excitante. Mike Dann, le soldat de CBS, est persuadé que le goût des Américains est immuable [3]. En renouvellant depuis des années tout ce qui fonctionne correctement du point de vue des audiences, les soirées de CBS accumulent les séries rurales hors du temps (comme Lassie ou les Arpents Verts). Le développement du Mary Tyler Moore Show au cours de la saison 1969-1970 s’est fait malgré Mike Dan, CBS ayant signé un contrat d’exclusivité avec l’actrice qui lui garantissait la mise à l’antenne d’une série de 13 épisodes. Il refusa par exemple que Mary Richards soit une femme divorcée et il avait promis la série à une mort rapide en voulant la programmer un mardi dans une case très difficile [4].
Sa vision des choses se heurte à celle des "petits nouveaux" de CBS. Bob Wood, nommé président de CBS en février 1969 et Fred Silverman, nommé vice président en charge de la programmation en 1970, pensent qu’il est urgent de rafraichir leur grille, inquiets par la proportion grandissante de téléspectateurs âgées qui regardent CBS.
Mais ils n’ont que très peu de séries innovantes en développement.
Silverman décide ainsi de protéger Mary Tyler Moore en la programmant en septembre 1970 le samedi soir, soirée moins compétitive que les autres, en attendant de voir les résultats du projet sulfureux que Woods est en train de développer avec Norman Lear.

La nouvelle direction aurait pu s’arrêter net au vu des premiers résultats, microscopiques, d’All in the Family en janvier 1971.
Silverman constate cependant une légère amélioration au cours de la diffusion des 13 épisodes de la première saison et décide de rediffuser en avril et mai l’intégralité de la série dans la même case horaire. Le succès arrive et All in the Family termine en tête des audiences [5].
Il ne reste plus qu’aux Emmys de 1971 d’augmenter encore un peu plus la visibilité de la série en lui décernant la statuette de la meilleure comédie.

Confortés dans leurs choix, et pressés par une compétition toujours plus rude et un marché publicitaire rétréci (l’interdiction de publicité télévisée, la plus grande ressource financière de la télévision à cette époque, pour le tabac a lieu en 1971), les deux hommes prennent la décision de faire de la place dans leur grille et annulent huit de leurs séries emblématiques dont Lassie dans sa dix septième saison, The Beverly Hillbillies dans sa neuvième et Les Arpents Verts dans leur sixième [6].
Norman Lear et MTM se chargeront de combler le manque, et à coups de spin-offs (Maude, The Jeffersons, Rhoda…) et de séries associées (The Bob Newhart Show…), permettront en 1975 (avec l’aide de MASH et des Waltons) huit séries pour CBS dans le TOP 10.

(C’est à le moment que choisira Silverman pour partir chez ABC et tout s’effondrera pour CBS, mais cette triste histoire est pour un autre jour.)

Une saison de racisme, de sexe, de mafia et de... sexisme

— 2.01 - The Saga of Cousin Oscar (Burt Styler and Norman Lear)
Archie se voit obligé d’organiser les funérailles d’un cousin qu’il détestait.

Un épisode, qui repose quasi exclusivement sur les épaules de Caroll O’Connor (qui doit avoir 50% des répliques de l’épisode) et qui montre qu’All in the Family peut faire rire sans recourir à sa marque de fabrique, le comique d’actualité. Il est probable que faire rire avec la mort était suffisamment novateur et provocateur à l’époque.
Pas d’assertions racistes de Archie pendant quinze minutes, un record pour la série.

Sujets du Jour : La mort***
A

2.02 - Gloria Poses In The Nude (Michael Ross & Bernie West and Norman Lear)
Un ami peintre de Mike propose à Gloria de poser pour lui.

Archie : "Men has got certain things. Hormones."
Mike : "Women have hormones too."
Archie : "Theirs don’t mean nothing."

Archie : "Carnal knowledge. The dirtiest picture I’ve ever seen. Homos flying up all around the screen"

Un épisode très drôle où Mike se retrouve confronté par Archie à ses opinions paradoxales.
Sujets du jour : La nudité dans l’Art*** - La sexualité masculine** - Racisme envers les Gitans*
A

2.03 - Archie and the Lock-up (Paul Wayne and Michael Ross & Bernie West)
Archie se retrouve mélé à une manifestation anti-militariste.

Archie : "Hey Lionel. I never heard you had a cousin in the police force."
Lionel : "Well, hey, he’s the white sheep of the family."

Formidable.
L’exemple type d’épisode où Archie est la première victime de ses préjugés.
Sujets du jour : Antimilitarisme*** - Brutalités policières*** - Racisme envers les Polonais*
A

— 2.04 - Edith Writes a Song (Lee Kalcheim)
Archie décide d’acheter une arme pour se protéger.

Moment formidable où des cambrioleurs noirs tiennent le discours des racistes blancs sur l’état de la maison, l’argent qu’ils ont pour une belle télé et le fait qu’il faille bien quelque chose pour qu’ils se complaisent dans leur misère !

Cambrioleur 1 : "Look what we did find here ! A geniune 100% dad in the wood bigot. Come on, say something bigoty."

Le meilleur épisode de la série jusqu’à présent, le sectaire et le libéral en prennent tous les deux pour leur grade !
Sujets du Jour : Armes à feu* Racisme envers les Noirs** Hypocrisie*
A+

— 2.05 - Flashback Mike Meets Archie (Philip Mishkin & Rob Reiner)
Comme d’habitude, tout est dans le titre.

Archie : "Who are we entertaining here ? The Count of Monte Crisco ?"

Moment hilarant quand Archie se met à chanter l’hymne américain.
Emouvant quand Edith demande à Archie de laisser Mike entrer dans la maison pour elle. Peut-être un peu trop attendu.
Sujets du jour : Racisme envers les Noirs** - Racisme envers las Asiatiques* - Racisme envers les Polonais* - Guerre du Vietnam*
B

— 2.06 - The Election Story (Michael Ross & Bernie West)
Archie décide de voter pour la première fois à une élection locale.

Un bon épisode sur la dynamique de couple des Bunker et la façon patriarchale dont Archie la mène.
L’ultime réplique d’Edith est rassurante sur l’indépendance d’esprit du personnage, même s’il est assez compliqué de la voir en permanence en femme soumise.
Sujets du jour : Patriarcat*** - Racisme** - Droit de vote** - Homosexualité*
B+

— 2.07 - Edith’s Accident (Michael Ross & Bernie West)
Edith a endommagé une voiture en faisant ses courses.

Un épisode dans lequel Archie est vraiment trop dur avec sa femme sans qu’il n’y ait de réactions vraiment véhémentes de Mike et Gloria à son encontre.
L’attitude du prêtre est assez jubilatoire cependant.
On comprend qu’Archie vit dans la peur d’être escroqué par les autres.
Sujets du Jour : Antisémitisme** - Peur**
C+

— 2.08 - The Blockbuster (Michael Ross & Bernie West and Austin & Irma Kalish)
Archie est prêt à vendre la maison familiale pour déménager en Californie.

Un épisode similaire au précédent dans lequel Archie est vraiment immonde avec Edith. On la voit de plus réagir dans le bon sens (elle ne veut pas vendre à un escroc) non par bon sens mais par peur du changement.
L’explication du "blockbuster" et de son entreprise immobilière est assez fascinante cependant.
Sujets du Jour : Immobilier** - Communautarisme**
C

— 2.09 - Mike’s Problem (Alan J. Levitt and Philip Mishkin)
Le stress des examens a des conséquences physiologiques inattendues pour Mike.

Un épisode hilarant grâce à deux scènes : Archie et Edith qui discussent de sexe sans pouvoir prononcer le moindre mot explicite et Archie, nourri de ses préjugés stupides, qui va demander son avis à Mr Jefferson.
Ce qui est drôle, c’est que Gloria, la plus enfantine des personnages, est la seule à avoir une réaction mature face au problème.
Sujets du Jour : Sexe*** - Impuissance**
B+

— 2.10 - The assurance Is Cancelled (Lee Kalcheim)
Archie se retrouve simultanément dans la position de la victime et de l’exécutant du "système".

Un épisode au parallèle trop démonstratif qui oublie de faire rire.
Sujets du Jour : Racisme*** - Capitalisme**
C

— 2.11 - The Man of the Street (Don Nicholl and Paul Harrison & Lennie Weinrib)
Archie a été interviewé pour le journal télévisé du soir.

Un épisode amusant, avec un Archie de bon humeur, jusqu’à ce que sa télévision tombe en panne.
Sujets du Jour : Nixon*** - Racisme envers les Noirs*
B-

— 2.12 - Cousin Maude’s Visit (Philip Mishkin and Michael Ross & Bernie West)
Archie ne s’entend pas avec la cousine d’Edith.

Une entrée en matière un peu décevante pour Maude (qui n’arrive qu’en milieu d’épisode). Il est agréable de voir quelqu’un tenir tête à Archie mais cela se produit sans les étincelles espérées.
Sujets du Jour : Roosevelt** - Nixon* - Patriarcat*
B

— 2.13 - Christmas Day at the Bunkers (Don Nicholl)
Archie ne semble pas touché par l’esprit de Noël.

Un joli épisode dans lequel Edith montrer in fine qu’elle peut être plus perspicace sur ce qui se passe autour d’elle qu’elle n’a l’habitude de la montrer.
Sujets du Jour : Religions** - Racisme*
B+

— 2.14 - The Elevator Story (Alan J. Levitt)
Archie est coincé dans un ascenseur avec un groupe très diversifié.

La formule change pour la première fois : Archie est séparé des trois autres pendant la majeure partie de l’épisode.
La confrontation avec un homme noir, plus riche et plus éduqué que lui, est sympathique.
Sujets du Jour : Racisme envers les Hispaniques*** - Racisme envers les Noirs*
B-

— 2.15 - Edith’s Problem (Burt Styler)
Edith gère avec difficulté sa ménopause.

Edith tient enfin tête à Archie, mais il est dommage et très problématique que ce soit uniquement dû à son changement hormonal.
Sujet du Jour : Ménopause***
D

2.16 - Archie and the FBI (Michael Ross & Bernie West and Susan Harris)
Archie est odieux avec l’un de ses amis qu’il imagine être surveillé par le FBI.

Un épisode poussif à l’issue duquel certes la paranoïa d’Archie lui fait perdre un ami mais qui pendant tout le reste de l’épisode aura fait pousser à Caroll O’Connor des cris assez pénible.
Sujets du Jour : Surveillance gouvernementale** - Gauchisme*
C-

— 2.17 - Mike’s Mysterious Son (Warren S. Murray)
Une jeune femme abandonne un enfant de quatre ans chez les Bunker.

Un épisode dont le premier tiers est tenu de façon exceptionnelle par Jean Stapelton. La suite est moins réussie...

Gloria : “Why didn’t you marry her ?”
Mike : “Because I didn’t love her.”
Gloria : “But why did you…”
Mike : “Because I liked her.”

Sujet du Jour : Mère célibataire*
C+

— 2.18 - Archie Sees a Mugging (Philip Mishkin and Don Nicholl)
Archie n’ose pas reporter à la police ce dont il a été le témoin de peur de représailles de la mafia.

Un épisode amusant, construit entièrement sur les stéréotypes autour des Italiens.
Sujets du Jour : Mafia*** - Stéréotypes sur les Italiens***
B

— 2.19 - Archie ans Edith, Alone (Lee Kalcheim and Michael Ross & Bernie West)
Alors qu’Archie refuse de s’excuser auprès d’Edith, celle-ci décide de lui tenir tête.

Moment désagréable où Archie révèle à Edith qu’il n’a pas terminé le lycée. On est dans la manipulation d’Edith et du spectateur.

Edith : I’ll get you some coffee.
Archie : Don’t put yourself in no trouble Edith.
Edith : It’s no trouble, it’s my job…

Sujets du Jour : Pas grand chose à part quelques blagues sur les Communistes
C

— 2.20 - Edith Gets a Mink (David Pollock & Elias Davis and Don Nicholl)
Edith reçoit un cadeau qu’Archie ne veut pas qu’elle accepte.

Archie : "Don’t tell me what to do, just go get the spaghetti on the table.
Edith, do what you’re told."

Encore un épisode assez atroce qui se termine sur Archie qui ordonne à Edith de se taire "Stifle yourself" et tout le public qui applaudit...
Alors oui, Archie est une nouvelle fois la victime de ses contradictions, l’épisode reste problématique (d’autant que les insultes racistes ne sont plus le coeur des épisodes mais de simples répliques pour faire rire…)
Sujets du Jour : Pas grand chose
C

— 2.21 - Sammy’s Visit (Bill Dana)
La famille Bunker reçoit la visite de Sammy Davis Jr.

Un épisode hilarant qui joue à fond sur les préjugés racistes d’Archie (mais là encore, il faut passer sur la méchanceté d’Archie envers Edith).
Sujets du Jour : Racisme envers les Noirs*** - Esclavage*
A

— 2.22 - Edith the Judge (Lee Kalcheim)
Edith a la lourde tâche de régler un conflit entre Archie et le propriétaire d’une laverie.

Un nouvel épisode gênant où l’on voit Edith en femme apeurée par un mari qui ne la respecte pas.
Sujets du Jour : Racisme envers les Arabes** Patriarcat*
C+

— 2.23 - Archie is Jealous (Rod Parker)
Archie s’inquiète de savoir si Edith n’a pas connu d’autres hommes avant lui.

A nouveau, un épisode où Archie est atroce avec sa femme.
Sujets du Jour : Sexe avant le mariage*** Virginité et Pureté**
C+

— 2.24 - Maude (Rod Parker)
Back-door Pilot pour le spin-off centré sur Maude.

Un épisode réussi qui affine le personnage de Maude et qui réussit à intégrer Archie et Edith dans l’histoire générale (même si on passe la majorité du temps avec des personnages extérieurs à All in the Family).
Moment sur très drôle sur les remarques antisémites où toutes les formes de préjugés (racisme, discrimination positive, esprit de clan…) sont convoquées.
Sujets du Jour : Antisémitisme** - Libération des femmes*
A

Jéjé
P.S. Je peux enfin découvrir la première saison du prequel (non-officiel) des Golden Girls, connu également comme le premier spin-off (officiel, lui) de All in the Family. Maude, here I come.
Notes

[1Et que j’appréciais beaucoup en première saison.

[2Pas plus que le AV Club en ce moment, puisque dans un article qui présente 10 épisodes emblématiques de la série, Robert David Sullivan conseille à ses lecteurs de sauter la première saison et considère 2.15 - Edith’s Problem comme l’un des épisodes les plus réussis de la série.

[3Mike Robert Metz (1975), CBS : Reflections in a bloodshot eye. Playboy Press. Page 321

[4Jennifer Keishin Armstrong (2013), Mary and Lou and Rhoda and Ted : And all the Brilliant Minds Who Made The Mary Tyler Moore Show a Classic. Simon & Schuster. Chapitre 5

[5Harry Castleman & Walter J. Podrazik, Watching TV : Six Decades of American Television. Syracuse. Page 220

[6Harry Castleman & Walter J. Podrazik, Watching TV : Six Decades of American Television. Syracuse. Page 222