N°67: Semaine du 21 au 27 avril 2008
27 avril 2008
Episode Semaine
Cali-pas-si-fornication-que-ça
Tigrou à la rescousse de David Duchovny
Lire la critique de la saison 1 de Californication par Tigrou.
Angry Lesbians with knifes
Jéjé renie Top Chef et Bravo par la même occasion
Top Chef est l’un des fleurons (d’audience en tout cas) des émissions de la chaîne Bravo qui décline à l’infini le concept d’A la recherche de la nouvelle star d’un métier un peu flamboyant.
Que l’émission fonctionne ou pas sur la durée, j’ai en général un à priori positif. Leur intérêt majeur consiste à permettre au spectateur de se forger une opinion sur la valeur des créations proposées ("Oh Mon Dieu, quelle idée de mettre un coffre à bijou dans cette coiffure ? Cette robe a l’air d’un sac poubelle passée entre les griffes des chatons de Feyrtys.") et de la confronter avec celle des juges officiels. Et l’idée de voir des compétitions de coiffeurs ou de couturiers m’amuse beaucoup.
Mais j’ai toujours eu un problème avec Top Chef, dans laquelle on cherche une star de la... cuisine.
Et gros souci, on ne peut pas goûter les plats. On doit donc s’en remettre à l’unique avis du panel des gars de la télé. C’est très frustrant.
Autre problème, il s’agit d’une émission américaine. Et là, je suis désolé, mais je n’arrive pas à passer outre mon côté franchouillard snobinard. Pas seulement à cause de mes à priori initiaux développés après quelques séjours de l’autre côté de l’océan, mais il faut voir les types des défis proposés cette saison pour trouver le grand chef cuisto de l’année :
- faire un pique-nique pour une fête de quartier avec des ingrédients pris dans les frigos des gens du coin
- faire des tacos
-inventer un plat qui se marie bien avec... une pinte de bière
-préparer des plats dans un barbecue pour... les supporters d’une équipe de football pendant un match
-revisiter les grands classiques de la gastronomie américaineque sont le ’macaroni & cheese’ et le ’cheeseburger’...
J’avais abandonné l’idée de regarder Top Chef avec le premier épisode de la saison 2 où les candidats avaient du préparer des snacks dans une baraque à frites pour les ouvriers d’un chantier. J’avais retenté l’expérience en saison 3, et je pense que le côté sympathique de tous les candidats et l’ambiance amicale de l’ensemble m’avait rendu plus indulgent.
Dans la saison actuelle, la quatrième, les candidats sont en plus calamiteux : ou ce sont des copies moins bonnes de ceux de la saison dernière ou ce sont des ’angry lesbians’. Elles sont trois, un peu rougeaudes, les cheveux courts, piercées ou coiffée façon tektonic. Elles se tapent le poing dans la paume et donnent des grands coups dans le mobilier quand elles sont contrariées.
Une émission de Bravo qui se ramasse dans la représentation des gays, c’est qu’il n’y a vraiment rien à en tirer.
C’en est trop pour moi, j’arrête !
Ghostfacers
Feyrtys est devenue fan de Supernatural
"It’s bizarre how you were able to honor Corbett’s memory while grossly exploiting the manner of his death."
J’avoue, Supernatural dépasse de loin mes espérances depuis quelques temps. J’ai passé un bien meilleur moment devant l’épisode de cette semaine que devant Ugly Betty et Grey’s Anatomy réunis. D’accord, cet épisode est largement inspiré (qui a dit pompé ?) de Storyteller (Sous Influence), épisode génial de la saison 7 de Buffy écrit par la non moins géniale Jane Espenson [1].
Il prend la forme d’un pilote d’émission de real-tv que quelques geeks un peu loser sur les bords s’amusent à faire après leurs aventures dans une maison hantée, dans laquelle ils ont rencontré les deux héros de Supernatural, Sam et Dean.
L’épisode est donc entièrement monté à la façon d’une "vraie" émission de real-tv, avec caméras embarquées, caméras fixes, images en infrarouge et plans de travers parce que la caméra est tombée. Moi qui suis complètement allergique au genre "Projet Blairwitch", j’ai trouvé l’épisode très bien réalisé et très ingénieux.
En ce qui concerne l’écriture… C’était extrêmement drôle, maniait parfaitement humour et horreur et en plus, ils se sont permis d’insérer des "fuck" en les bipant et en collant des sortes d’autocollants ridicules sur les bouches des personnages qui les prononcent. Personnellement, je trouve la série dix fois meilleure lorsque Dean (Jensen Ackles) se permet de jurer et de faire des bras d’honneur. C’est quand même hyper jouissif.
Pas de critique facile de la real-tv, pas de regard condescendant sur les faux chasseurs de fantômes ou de moquerie sans imagination, cet épisode exploite les points forts de Supernatural : de l’humour, du second degré, un beau gosse et son frère, du vieux hard-rock et un côté kitsch complètement assumé. Ca fonctionne vraiment bien.
Pauvres petites filles riches
Jéjé est solidaire des vrais pauvres
J’étais content du retour de Gossip Girl. L’épisode en lui-même était plutôt réussi. Ca me plaîsait que la petite Jenny soit une garce intégrale, que Chuck se soit révélé un peu moins pervers qu’à l’habitude...
Mais j’ai quand même un souci.
Les sphères des ultra mondains et des merveilleusement riches commencent à me taper sur le système. Et j’ai du mal à éprouver la moindre sympathie, ne parlons pas d’empathie, pour un seul des personnages de la série. J’ai le même problème avec Dirty Sexy Money.
Le « Bou-ouh, je suis trop riche, je suis trop malheureux ! » me gonfle. Le « Bou-ouh, ma rivale du passé trop méchante revient et c’est terrible ! », sans l’ombre d’un début de critique sociale, d’un petit bout de second degré, ça me pèse. Je veux bien croire que les familles milliardaires népotiques à la Kennedy soient ce qui se rapproche le plus d’une classe royale pour les Américains, mais la fascination doit un moment donné s’estomper pour laisser place à un peu de réflexion et de recul.
Fichtre. Non ?

Dans les premières saisons de Beverly Hills, les frasques et les problèmes des Kelly Taylor, Steve Sanders et Dylan McKay étaient mis en perspective grâce à un personnage comme Andrea Zuckerman.
Dans GG comme dans DSM, le pauvre n’existe plus. Ou alors il habite dans Williamsburgh un loft de 4 millions de dollars.
La bataille des mauvais épisodes
Feyrtys nous rapporte l’affrontement Samantha Who ? vs Rules of Engagement
Jéjé et moi avons beau partager le même cerveau, il y a certaines séries qui nous font nous demander si on a vraiment les mêmes goûts… Par exemple, cette semaine, alors qu’il profitait de mon hospitalité légendaire, Jéjé m’a proposé de regarder Rules of Engagement. Etant plus que frileuse à cette idée (j’avais détesté le pilote), j’ai décidé en contre-partie de lui proposer un épisode de Samantha Who ?, comme ça je pourrai au moins me gausser d’avoir meilleur goût que lui. Nos arguments se ressemblaient ("si si, tu verras, c’est sympa ! c’est pas la série du siècle mais ça se regarde bien") et on n’était pas à 20 minutes près. En vérité, on aurait mieux fait d’aller au pub du coin se souler à la Bulmer.
Samantha Who ?, une comédie qui me plaît pour une raison que j’ai oublié dans l’immédiat, a donné cette semaine le pire épisode de sa saison, déjà pas bien folichonne. J’avais pourtant confiance en cette série, j’étais persuadée qu’elle fournirait au moins une ou deux répliques qui feraient esquiver un sourire à Jéjé.
Arrivés à la fin de l’épisode, lorsque des PAPILLONS se sont envolés, j’ai bien cru qu’il allait falloir que je fasse acte de repentance en lui offrant un de mes chatons en sacrifice. C’était tout simplement affligeant. Et vingt minutes plus tôt, je venais de défendre la série...
Heureusement pour moi, ce n’était guère mieux du côté de Rules of Engagement.
Je suis généralement bon public pour les sitcoms. A condition que l’humour ne soit pas trop lourdingue et les personnages un tantinet aimables. Avec deux pré requis pareils, forcément, c’était mal barré pour cette série. Une histoire de fertilité, un couple qui décide de travailler ensemble et un immonde connard obsédé par du porno, voilà à quoi j’ai eu droit. Et même pas un acteur un temps soit peu mignon pour faire passer le temps. Vingt minutes, c’est long dans ces cas-là.
Mes regards appuyés et mes soupirs prononcés n’ont pas échappé à Jéjé, qui a pourtant essayé de jouer l’indifférence à mes critiques silencieuses.
Mais le mal était fait : nous nous sommes accusé mutuellement d’avoir mauvais goût, de ne pas savoir reconnaître une bonne série d’une mauvaise, nous nous sommes traité de fans aveuglés sans la moindre once d’esprit critique… Un peu plus et c’était le drame, la scission, le divorce, et pErDUSA n’aurait plus jamais été le même.
Après cette expérience désastreuse, combien de temps nous aurait-il fallu pour retrouver le peu de crédit et de confiance qu’il nous restait ? Heureusement, nous nous sommes de nouveau mis d’accord lors du visionnage du dernier épisode en date d’Ugly Betty. Ce n’était ni drôle, ni pétillant, ni second degré. C’était surtout mauvais. Tant mieux pour nous, qui avons ainsi pu rapidement oublier nos différents concernant deux comédies somme toute assez médiocres.
Le ciment de la rédaction de pErDUSA, j’en ai conclu, est avant tout le fait de pas aimer certains épisodes, voire certaines séries, plutôt que le contraire. Unis dans le dénigrement !
[1] qui n’a malheureusement pas l’occasion de faire briller son humour et sa subtilité dans Battlestar Galactica