Non, comme les scénaristes de Hot in Cleveland, j’ai rien !
Qu’est ce que c’est ?
Hot in Cleveland est une idée aussi bonne que le résultat est décevant. Une erreur. Un ‘tout mais pas ça’. Un truc aussi frais que les frites du kebab du lendemain. Mais surtout, une bonne raison de revoir Frasier, Just Shoot Me ! et The Golden Girls.
De quoi ça parle ?
Trois amies d’un certain âge prennent un avion pour Paris. Mais comme dans Destination Finale, tout ne passe pas comme prévu.
Et, il y a Betty White dans le rôle de La Mort.
C’est avec qui ?

Rose Nylund, Nina Van Horn, Daphné Moon, Bo Duke, et une actrice connue d’il y a 20 ans.
Et c’est bien ?
En regardant Hot In Cleveland, je n’arrêtais de me dire que Betty White était un peu comme Valerie Cherish de The Comeback. Valerie pensait être une des stars de sa sitcom Room and Bored et au final, elle a eu un rôle secondaire tenue par une actrice aimée du grand public dans une comédie lourde.
Elle me fait de la peine, la pauvre Betty. On l’exhibe partout, on lui donne du matériel ridicule (regardez la mamie gentille qui parle vulgairement, que c’est LOL !!) et au final, on se dit ce n’est pas grave si c’est ne pas drôle, c’est BETTY WHITE !!!
Hot in Cleveland, c’est le retour de la sitcom traditionnelle. Pas l’efficace comme Old Christine, pas la sympathique The Big Bang Theory, pas celle qu’on a aimé à ses débuts mais qui nous un peu perdu comme How I met Your Mother. Non, celle qui a tué le genre à coup de Veronica’s Closet, Working et According to Jim.
L’histoire est plutôt sympa sur le papier. Trois amies à la quarantaine bien entamée un peu au creux de la vague, tant d’un point de vue professionnel que personnel, quitte leur Los Angeles aimé pour un séjour à Paris. Mais suite à un problème technique, elles atterrissent avec horreur à Cleveland.
A leur grande surprise, elles s’y retrouvent appréciées et découvrent que Cleveland pourrait leur donner ce que Los Angeles ne leur donne plus depuis bien longtemps. Et comme c’est une sitcom et qu’il ne faut pas perdre de temps, une d’elle, celle qui n’est pas connue en France, décide de s’y installer dans une grande maison qui vient aménagée, meublée et Betty Whitée.
Les trois rôles principaux sont les stéréotypes de la plupart des sitcoms. Ces amies aux caractères si différents, parce qu’on aurait du mal à les différencier sinon, mais qui s’aiment très fort. Il y a la gentille (Valerie Bertinelli) qui tout le monde aime parce qu’elle est gentille, et qu’elle souffre. Il y a la sarcastique (Jane Leeves) qui est un peu froide mais qu’on aime bien quand même parce qu’elle drôle. Et il y a l’actrice snob et vaine (Wendie Malick, évidemment) qui vit encore dans sa gloire passée mais qui, au fond, est une gentille. Et puis quand la gentille achète sa maison, elle garde les services de Betty White, la vieille qui fume, aux valeurs vieillottes et qui dit ce qu’elle pense.
Et il n’y pas que dans la personnalité des personnages que les ficelles sont bien grosses. Les dialogues sont lourds, rarement percutants et les blagues prévisibles. Hot in Cleveland m’a donné un nouveau respect pour Old Christine et même How I Met Your Mother. Nous sommes en pleine phase de comédies stylisées qui, sans le ralentissement des rires enregistrés, enchaînent les blagues avec rapidité. Du coup, celles qui sont moins drôles sont vite oubliées au profit des dialogues marquants.
Dans une comédie traditionnelle, la pause engendrée par le jeu théâtral et les rires du public nous font nous attarder sur toutes les blagues et sur les faiblesses d’un script pas assez travaillé. Dans une moindre mesure, ce que j’ai écrit plus haut sur Betty White est aussi valable pour Wendy Malick et Jane Leeves. On a un peu l’impression que les scénaristes se disent que des actrices aussi douées et professionnelles qu’elles peuvent tout vendre. Et c’est loin d’être le cas dans ce pilote.
Au contraire, si Betty and Co sont connues, c’est grâce à la finesse et au talent des auteurs de leurs comédies respectives. Engager des telles actrices nous font espérer une comédie qui pourrait avoir le gabarit d’un Frasier ou Just Shoot Me !
Malheureusement, le potentiel ne semble même pas être là.
Cependant, malgré des faiblesses de scénario, il y a une alchimie entre les actrices que j’apprécie, et ça fait toujours plaisir de revoir Wendie Malick. Rares sont les sitcoms qui trouvent leur rythme de croisière dès le pilote. Du coup, après avoir revu mes attentes à la baisse, je suis prêt à donner encore une chance à la série.
Mais à condition que les scénaristes me promettent de ne pas surexploiter le filon Betty White. Betty White, c’est la nouvelle Neil Patrick Harris, la personne bien sympa qu’on aime bien, mais, à force d’essayer de refourguer à toutes les sauces, je commence vraiment à la détester, Betty White.