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Battlestar Galactica - Les aventures du gros Apollo, dans l’espace !

Precipice: How do you know that you can trust me ? - I don’t. That’s what trust is.

Par Feyrtys, le 16 octobre 2006
Publié le
16 octobre 2006
Saison 3
Episode 2
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BSG nous apprend plusieurs choses dans cet épisode : il est impossible de savoir ce qu’un individu est capable de faire dans des temps extrêmes ; le fat suit de Gropollo empêche de prendre ses scènes au sérieux et le Chief a un penchant évident pour les femmes téméraires.

Enfermée dans une cellule après l’attentat suicide, Laura Roslin reçoit la visite de Baltar, qui lui demande de se joindre à lui pour condamner cet acte. Baltar, le traître ultime, le lâche qui est en partie responsable du génocide de sa propre race, est farouchement contre les attentats suicide. Baltar est peut-être une immonde limace paranoïaque et délirante, mais à aucun moment il ne devient le bad guy qui souhaite la destruction de ce qu’il reste de l’humanité.
Bien entendu, Laura ne peut le contredire. Elle ne peut même pas faire semblant, ni le regarder dans les yeux. Mais s’allier avec lui pour condamner ces actes est évidemment hors de question. En revanche, elle comprend grâce à la visite de Gaius que cet attentat fait peur aux cylons, eux qui d’habitude, semblent indifférents à tout.

Les cylons (sauf Caprica Six et Boomer) n’étaient déjà pas persuadés que cette idée d’installation "pacifique" sur New Caprica était réalisable. Ils ont maintenant la preuve qu’ils ne peuvent cohabiter avec les humains... Ou bien uniquement dans la peur et la violence. L’attentat suicide orchestré par les insurgés leur permet de trouver une bonne excuse pour marquer leur autorité par la force : avec l’aide de la NCP (New Caprica Police), les cylons arrêtent des centaines de suspects, dont Cally, la femme de Tyrol.
Le tout est filmé à travers une caméra infrarouge, ce qui donne un aspect documentaire assez glaçant à ces arrestations (dans la nuit, avec des hommes cagoulés, de bien belles arrestations "légales" donc...).
Tigh, Anders et le Chief sont épargnés par la rafle parce qu’ils sont en train de surveiller la radio dans l’attente d’un message d’Adama.

Parmi les forces de la police de New Caprica se trouve Jammer, un ancien collègue de Cally et mécanicien sur le deck, que l’on apprend à mieux connaître dans les webisodes. L’intérêt de Jammer, dans l’histoire, c’est que ce n’est pas un type méchant. Ou un horrible collaborateur qui rêve à un règne des cylons dans lequel les humains ne seraient que des esclaves. Jammer n’est pas celui qui se retourne contre les siens. Il prend simplement le mauvais chemin, en pensant bien faire. Je sais, les intentions ne peuvent pas servir de justification dans ce genre de situation, mais elles servent à ne pas tout voir soit en noir, soit en blanc. Jammer pensait véritablement aider les siens en entrant dans la police. Il est profondément perturbé par l’arrestation de Cally, pour qui il a probablement des sentiments, et va essayer de faire tout ce qui est en son pouvoir pour la libérer, y compris parler à Boomer et la convaincre d’essayer de sauver la femme de son ancien amant.

Tyrol, lui, se rend auprès de Gaeta pour tenter d’avoir des nouvelles de sa femme. Il ignore que Gaeta est la source qui l’aide depuis le début. Et Felix ignore que Tyrol est un résistant. C’est ce que dit Ron D. Moore dans son podcast en tout cas. J’avoue qu’en voyant la scène pour la première fois, j’ai cru que les deux étaient au courant de leurs rôles respectifs, et que Tyrol ne supportait plus la double identité de Gaeta, d’où sa colère contre lui...

Laura, quant à elle, essaye de convaincre Tigh de ne plus avoir recours aux attentats suicide, et cela même si face à Baltar, elle n’a pas pu avoir le même discours. Mais Tigh est devenu bien plus sombre que je ne l’avais imaginé, et rien de ce que Roslin pourrait dire n’est en mesure de le convaincre d’arrêter ses actions. Il n’a jamais considéré Laura autrement que comme une institutrice, une idéaliste qui ne comprendra jamais ce qu’est la réalité d’un soldat. L’occupation cylonne n’a rien changé à cela, bien au contraire. Tigh est bien décidé à continuer ce qu’il considère comme une guerre, et lorsqu’il envoie des hommes ou des femmes au suicide, c’est pour lui une stratégie militaire comme une autre...

Et c’est alors qu’un autre attentat se produit, inattendu. Une femme se fait exploser dans un hangar.

Les cylons ont alors une réunion sur Colonial One. Autour d’une table, ils discutent de la décision à prendre. Cavil annonce qu’il faut augmenter leurs moyens de contrôler la population, sinon ils finiront par perdre le contrôle, et seront obligés de réduire le nombre d’humains sur New Caprica de façon drastique... Le tour de table prouve que la volonté pacifique des cylons, influencée par Boomer et Caprica Six à l’origine, n’a plus aucune prise après quatre mois sur New Caprica. Les cylons n’ont plus aucune intention (l’ont-ils jamais seulement eue) de vivre en paix avec les hommes, ni d’essayer de cohabiter. Boomer et Caprica Six sont seules contre leurs pairs.

La décision est prise, après un vote (par modèle) : il faut envoyer un message fort qui condamne les attentats suicide. Et comment envoyer un message "fort" ? En assassinant les suspects arrêtés la nuit précédente... Les cylons demandent à Baltar de signer l’ordre -c’est politique, dit D’anna ; c’est religieux, dit Cavil- mais Gaius refuse. Impossible pour lui de franchir cette ligne une nouvelle fois... Même lorsque le modèle N°5, Aaron Doral, lui met un revolver sur la tempe, Baltar est prêt à le laisser faire, il est prêt à mourir. Alors que le scientifique s’est jusque-là abaissé à quasiment tous les comportements les plus ignobles pour rester en vie, il est prêt, dans cet épisode, à baisser les bras et à laisser Doral lui mettre une balle dans la tête.
Il faudra que Doral tue Caprica Six sous ses yeux pour que Baltar sorte de son état dépressif et réagisse. Il faudra que Chip Six, la version "je te parle dans ta tête" de N°6, réapparaisse et lui fasse comprendre qu’il ne doit pas se laisser aller au désespoir ni au suicide pour que Baltar finisse par signer les papiers qui condamnent plus de deux cent humains à mort... Et parmi eux, Laura, Cally et Tom Zarek...

Pendant ce temps, sur le Galactica, le plan pour sauver les hommes de New Caprica se prépare. On y apprend que les cylons ont baissé leurs défenses, et que l’accès aux "launch codes" pourraient aider à détruire ces défenses. On ne rentre pas dans les détails, mais on n’en a pas besoin pour sentir monter les tensions, on connaît les enjeux et on sait qu’ils ont une chance, c’est l’essentiel.
Le plus important sur le Galactica réside dans le fait qu’Adama fasse de Sharon l’élément clé du succès de cette mission. The Old man fait confiance à un cylon pour conduire l’équipe de reconnaissance jusqu’à la Résistance et récupérer les launch codes. Et tout le monde n’est pas de son avis, en particulier son fils, le Gros Apollo : Gropollo.

Le problème de Gropollo, c’est son fat suit. Ses bajoues en latex. C’est bien simple, je ne suis pas capable de me concentrer sur les dialogues quand il apparaît sur un plan. Je suis hypnotisée par ces prothèses... Alors tout ce qu’il a pu dire à son père, j’ai zappé. Mais ça devait sûrement être très émouvant et très argumenté.
Sur New Caprica, Tigh prend la nouvelle de la réhabilitation de Sharon au rang de lieutenant assez mal. Mais sa confiance en Adama doit dépasser ses doutes envers lui... En revanche, la seule personne en qui il ne devrait pas faire confiance, c’est-à-dire sa femme, le trahit en pensant le protéger... Ellen continue à voir Cavil, certainement parce qu’elle y est obligée, et celui-ci ne se gêne pas pour la faire chanter et l’obliger à récupérer les plans du rendez-vous entre un groupe de résistants et l’équipe du Galactica. Elle le fait pour protéger Tigh, mais ne sent pas compte que ce dernier préfèrerait mourir plutôt que la voir trahir sa cause.
Même si je n’ai jamais porté Ellen dans mon cœur, je trouve le développement de son personnage très intéressant, et comme je le disais pour le dernier épisode, j’ai hâte de voir comment ses pairs vont juger ses actes une fois qu’ils auront quitter New Caprica, si jamais ils quittent cette planète un jour.

La mission de sauvetage est donc compromise à cause d’une personne qui veut sauver son mari avant de sauver le reste de l’humanité...

Pendant ce temps, enfermée dans sa cellule-appartement, Kara apprend qu’elle a une fille. Enfin, c’est ce que Leoben lui dit, en lui tendant une petite chose blonde qui fait du bruit.
On se demandait ce qui était arrivé à Kara dans l’épisode "The Farm" de la saison deux ? Et bien on le sait à présent : les cylons ont pris ses ovaires. Rien que ça. Et ils ont fait des expérimentations, qui ont abouti à la création (soi disant) de cette enfant, appelée Kacey.
Bien sûr, la mise en scène de cette découverte fait hurler au piège, au mensonge, à la manipulation. Kara résiste pendant un temps, ignore l’enfant, ignore les questions qu’elle se pose forcément (et si c’était vrai ?). Et puis le temps d’aller se réfugier dans la salle de bain pour éviter d’être confrontée à la gnome, un accident se produit (ou est provoqué par les cylons, selon toute vraisemblance). Kacey tombe des escaliers et Kara la retrouve à terre, sans connaissance, du sang s’écoulant de son crâne. Et là, c’est le vrai drame qui se produit : Kara perd la tête ! Starbuck se met à déconner grave ! Elle pense que l’enfant est la sienne et se précipite pour la sauver ! Et le pire, le pire, c’est qu’elle accepte la tasse de café que Leoben lui tend alors qu’elle est au chevet de la gamine... Elle est foutue.
Le plan de Leoben a fonctionné... Même Starbuck a un instinct maternel... Mon monde s’écroule... Et plus jamais je ne verrai Starbuck comme la combattante surdouée qu’elle a été. Elle peut bien rester avec son cylon à élever sa soi-disante progéniture, ça ne me dérangera pas plus que ça. Qu’on se concentre sur ce qui se passe sur New Caprica plutôt.

Et il s’en passe, des choses ! Les condamnés à mort sont emmenés par camion dans une sorte de carrière. Zarek et Laura ont même le temps d’échanger quelques mots. Zarek a été enfermé lui aussi, probablement torturé... Mais il n’a pas perdu son sens de l’humour et lui et Laura forment un nouveau lien, inattendu et très intéressant.
Cavil fait arrêter le convoi et ordonne aux prisonniers de se dégourdir les jambes pendant cinq minutes (référence au film The Great Escape, nous dit Ron D. Moore). Les centurions cylons (les anciens modèles) s’approchent alors du groupe d’hommes et de femmes, et le tout se met à ressembler dangereusement à un peloton d’exécution...
C’est à ce moment critique que Jammer détache les liens de Cally et lui ordonne de courir et ne pas s’arrêter. Et alors que la femme du Chief court à perdre haleine, on entend au loin des rafales d’armes automatiques...

Feyrtys
P.S. Une deuxième partie plus palpitante que la première, mais tout aussi intéressante. L’impeccable performance de Michael Hogan doit être soulignée : il donne vie à un Colonel Tigh plus sombre et plus déterminé que jamais.