Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Battlestar Galactica - On s’interroge sur les capacités de meneuse de Kara

The Road Less Traveled: The Starbuck Delusion

Par Feyrtys, le 11 mai 2008
Publié le
11 mai 2008
Saison 4
Episode 5
Facebook Twitter
Le problème lorsque des personnages se mettent à agir comme des crétins, c’est qu’il est difficile de continuer à les aimer. C’est encore pire lorsqu’il s’agit d’un personnage qui est, pour être gentille, un peu moins aimable que les autres, comme Starbuck.

Je ne fais pourtant de tort à personne…

Kara Thrace est probablement le personnage qui a le moins changé depuis le début de la série, celui qui ne s’est jamais remis en question. Elle est ainsi devenue, au fil des saisons, la chieuse ultime, alors qu’au départ elle était juste une emmerdeuse modérée, une pilote ultra douée ayant un problème avec l’autorité, et en particulier avec Tigh. Elle était ce personnage que tout le monde pouvait aimer, tant son comportement était jouissif et anti-social. C’est l’avantage de donner à un personnage des aptitudes proches du génie : ils créent leurs propres règles.
Petit à petit cependant, Starbuck est passée du stade d’héroïne que l’on aime voir jouer aux emmerdeuses à un personnage principal que l’on veut voir mourir dans d’atroces souffrances. Dommage.

Ça commence avec la présidente qui lui demande de partir en mission sur Caprica pour lui ramener une flèche à la con. Puis elle se fait manipuler par Leoben. Entre temps, elle trouve le moyen de s’empêtrer dans une histoire d’amour qui ne tient pas la route deux minutes (rappelez-vous son "mais enfin Lee, je suis mariée, je ne peux pas divorcer, ce serait maaaal, continuons à avoir une aventure extra-conjugale, c’est tellement plus moral") et ensuite, elle fait une dépression et part à la poursuite d’un Raider invisible qui l’entraîne dans un tourbillon qui fait exploser son Viper. Tout ça pour revenir 2 mois plus tard, avec un Viper flambant neuf, la bouche en cœur, et l’idée très vague que la Terre est quelque part et qu’elle sait où elle est. Je ne parle même pas de tous ses épisodes où on la voit geindre, agir comme une gamine de 12 ans, geindre un peu plus, jouer à "qui est la plus conne ?" avec les nouveaux pilotes qu’elle est censée entraîner, boire, traiter son mari comme un chien, et geindre à nouveau…

Contre toute logique, à son retour du néant, personne ne la met en taule, au contraire ! L’Amiral lui donne même un vaisseau et un équipage (composé des meilleurs pilotes de la flotte et de Gaeta, histoire d’être bien sûr d’être sans défense en cas d’attaque) dans le but de trouver cette fameuse planète légendaire. Voilà donc Starbuck en charge de tout un tas de gens plus ou moins contents de se retrouver là, pour une mission très controversée. Et qu’est-ce qu’elle fait ? Elle s’enferme dans ses quartiers et en repeint les murs. Façon "programme de réhabilitation par l’expression artistique" de l’hôpital psy. Je ne sais pas à quoi les spectateurs qui avaient encore une once d’affection pour le personnage ont pu se raccrocher.
Comme elle est vraiment dans son petit monde à elle, elle laisse ce brave Helo gérer l’équipage, et il est vraiment bien brave, parce qu’à sa place, je serai restée tranquillement sur le Galactica à m’occuper de ma femme super canon et de mon bébé humon, bébé hors du commun que les cylons ont cherché à kidnapper depuis sa naissance et qui je le rappelle, est sans défense sur un vaisseau à la merci de la moindre attaque. Mais bref.

… en suivant mon chemin de petit bonhomme

Starbuck a du oublier son exemplaire du "Management pour les Nuls" parce qu’elle fait n’importe quoi. Vraiment, vraiment n’importe quoi. Même avec des militaires, qui sont entraînés pour obéir aux ordres sans poser de question, un minimum de cohérence est nécessaire pour obtenir respect et confiance. Là, elle s’enfonce chaque jour un peu plus, jusqu’au coup de grâce : décider d’écouter les merveilleux conseils d’un cylon rescapé de l’attaque de N°1, un cylon du même modèle que celui qui l’a torturée psychologiquement pendant des mois sur New Caprica afin d’avoir des rapports sexuels avec elle. Ce n’est pas tout ! Cet exemplaire-là lui ment, fait mourir un des membres de l’équipage, et rajoute une couche de mensonge par-dessus. A ce niveau-là, même le Clark Kent de Smallville fait office de génie.

Mais non, Starbuck, elle n’est pas comme ça, elle fait confiance. C’est une gentille fille qui écoute ce que son pire ennemi lui dit.

Donc comme je le disais un peu plus haut, c’est énervant lorsque les personnages se conduisent comme des idiots finis. Et il y a une différence entre "se conduire comme un idiot" et "faire des erreurs" ou encore "prendre une mauvaise décision", ce qui peut arriver à tous les personnages, tant que les raisons de leurs actions restent cohérentes. Là, Starbuck a quand même gagné le pompon. Ce n’est pas le tout d’être folle, mais elle fait également preuve d’un manque de jugeotte assez accablant.

Forcément, ça se mutine, et forcément, je sens que Starbuck va finir par faire une connerie supplémentaire encore plus grosse que les omelettes de toutes les couleurs qu’elle aime à dessiner. Un jour, il va falloir que Ron D. Moore et David Eick se rendent compte des dégâts irrémédiables qu’ils ont infligé à ce personnage qui au départ, était quand même sacrément aimable...

To be a cylon and not to be

Pendant ce temps, sur le Demetrius, Athena fait semblant de ne pas être une cylonne, de ne pas s’inquiéter pour son bébé, de ne pas s’intéresser au sort des cylons, bref, elle n’a plus aucune profondeur, ce qui est bien dommage étant donné son statut unique dans l’histoire de la série. On ne parlera même pas d’Anders, qui ne sert dans cet épisode qu’à jouer au mari jaloux. Je m’attendais à quelque chose d’un peu plus prenant et d’un peu plus important que ça. Mais depuis la saison 3, force est de constater que les relations entre les cylons et les humains n’en finissent pas de s’appauvrir et de me décevoir.

The Baltar Delusion

Et sur le Galactica, Baltar tente de faire du Chief un de ses nombreux suivants. Je l’avoue, je n’ai pas bien suivi cette partie-là de l’histoire. Ça m’ennuie. Je n’aime plus Tyrol depuis qu’il fait son type torturé. Il me fait bailler, surtout avec cette coupe de cheveux à la Soldat Baleine. Sa rencontre avec Baltar avait l’air intéressant, mais je ne l’ai suivie de loin, en pensant à autre chose… Promis, pour le prochain épisode, je vais tâcher de rester concentrée.

Feyrtys