Faith : Law & Order, Special Cylon Unit
A une époque pas si lointaine que cela, il ne fallait pas me déranger pendant un épisode de BSG. Il ne fallait pas espérer que je réponde au téléphone, ou même à la plus innocente des questions. J’étais ’à fond’ dans l’épisode, depuis la première minute jusqu’à la dernière. Les tambours du générique étaient toujours la garantie que je me mette à frétiller sur mon canapé en laissant échapper des "hiiiiii" proches de l’hystérie.
Je l’avoue, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Mais ça ne concerne pas seulement BSG : bon nombre de séries (que j’aime toujours par ailleurs) me laissent assez indifférente. Les exceptions cette année : In Treatment et The Wire. Ca ne fait pas lourd.
Pourtant, je me suis surprise à vraiment "entrer" dans certaines scènes de cet épisode. Quand je dis "entrer", je parle de ce sentiment assez spécial qui consiste à oublier que l’on est en train de regarder la télévision, d’oublier que demain il faut se lever, d’oublier qu’il faut faire à manger ce soir. Je parle du fait de se faire happer par une histoire si bien écrite et par des personnages si émouvants que l’on oublie pendant quelques minutes que la série vous a déçu à maintes reprises. Ça n’arrive pas souvent, mais quand ça arrive, je suis drôlement contente.
Tout n’est pas parfait, mais...
Je me serais volontiers passé des hallucinations monothéistes de Laura pour passer 42 minutes avec les cylons sur le baseship. Personnellement, je trouve toute cette histoire de "je vais mourir, il me faut savoir ce qui m’attend de l’autre côté" profondément ennuyeuse et particulièrement mal traitée. Même si l’actrice qui joue la mourante aux côtés de la présidente est très bonne (Nana Visitor me dit Joma qui roule des yeux à l’idée que j’ignore qui elle est), il n’empêche que l’ensemble de ses échanges avec Roslin m’a donné l’impression d’avoir été mille fois récité par mille acteurs différents avant elle. Quant à Laura… Elle n’est pas à ça près… Les hallucinations c’est son truc, et ça m’aurait fait le même effet si elle auvait vu une licorne rose apporter un panier de muffins arc-en-ciel à des schtroumfs. J’ai vraiment du mal à compatir pour elle. Peut-être parce qu’elle est devenue inhumaine en saison 3, détachée du reste des personnages, hautaine, autoritaire, je ne sais pas… Peut-être est-ce du à son sauvetage in extremis en saison 2…
J’aurais aimé plus de temps avec les cylons donc, et plus de temps avec Anders, avec la Six qui a été torturée sur Caprica, avec les Huit et Athéna, et le thème de la fidélité… Mais je suis déjà contente de ce que j’ai eu, puisque c’est exactement ce à quoi je m’attendais. Je voulais qu’Anders montre à quel point tout cela le pertube, je voulais qu’Athéna affronte d’une façon ou d’une autre sa décision. Plus que tout, je voulais de l’interaction entre les humains et les cylons, et j’en ai eu. Je suis quand même désolée pour ce pauvre Gaeta, qui est en train de se vider de son sang parce qu’Anders a la gâchette sensible et que Starbuck est une incompétente notoire… Il ne méritait pas ça !
