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Beauty and the Beast - Avis sur nouveau chef d’œuvre très original de la CW, la Belle et la Bête

Beauty and the Beast: Encore la Faute des Terroristes

Par Blackie, le 19 octobre 2012
Publié le
19 octobre 2012
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Je suis vieille. J’ai connu Manimal et la 5eme chaine, les “ados” de la télé n’ont plus mon age, et d’après Iris je radotte vachement durant les Emmys. Avec un an d’intervalle.

Alors quand il a fallu départager avec elle qui allait prendre Arrow ou Beauty & the Beast, je me suis dit que j’étais la mieux placée pour parler d’un remake d’une série visionnée dans mon enfance, à l’époque sans internet.

Cette décision me fait légèrement mal depuis que j’ai vu l’excellent Pilote puis assisté à la conférence d’Arrow, où Stephen Amell s’est révélé être la perfection incarnée...

C’est quoi ?

Les noms des personnages suggèrent que Beauty and the Beast est un remake de la série romantico-fantastique des années 80 avec Linda Hamilton et Ron Perlman.
A la sauce CW.

Cette description se suffit en elle-même.

C’est avec qui ?

Kristin Kreuk, l’insupportable Lana de Smallville, remplace Linda Hamilton.
Le clone de Tom Welling remplace Ron Perlman, mais sans la tête de lion.

J’ai besoin d’un mouchoir.

Ca parle de quoi ?

Katherine Chandler, appelée Kat parce que c’est plus cool, est enquêtrice pour la police criminelle. Quelques années auparavant, un homme, ou une bête, ou les deux à la fois, l’a sauva d’une tentative de meurtre.
Mais il laissa mourir sa mère, trop moche pour être sauvée.

Vincent, l’homme-bête, réapparait dans sa vie lorsqu’elle enquête sur un meurtre tout en faisant de la pub pour Louboutin.

C’est bien ?

Bizarrement c’est plutôt bien, et la seconde bonne surprise de la chaine après Arrow. Je ne m’attendais vraiment pas à ça !

L’histoire se tient, ce n’est pas si mal joue, et on crée suffisamment de mystère autour de la bête.

...

Nan allez, je déconne. C’est tout pourri.

J’arrive pas à croire que j’ai troqué Stephen Amell, le top model qui fait des parcours ninjas et balance des références de geek, pour Kristin Kreuk !

Mais je suis effectivement surprise que KK ne soit pas le pire élément de cette grosse bouse.

Pour commencer la liste de tares, le rythme est une catastrophe. Il n’y a aucune mise en place et on nous balance tous les rebondissements des dix premières minutes avec la délicatesse d’une mitraillette. Elle veut être avocate ! Sa mère se fait tuer ! Son mec la plaque ! Une fille morte ! La bête est vivante !

Les dialogues explicatifs ne suffisent pas, on y ajoute des vignettes trop courtes qui s’enchainent à la hache. Sans oublier les phrases d’une profondeur abyssale du type “If they know you’re alive, we’re dead. Like DEAD dead”.
Purée, c’est beau comme du Steinbeck.

Je ne sais pas pourquoi des gens se sont embêtés à vouloir prétendre au remake et ne pas carrément dire qu’il s’agit d’une autre vision du conte. Cela revient à supplier une comparaison défavorable. Mis a part un clin d’œil de départ sur le choix de carrière de Katherine (qui veut d’abord être avocate, comme la version d’Hamilton) et le fait que Vincent la sauve d’une agression, les deux séries n’ont absolument rien en commun.

Le plus gros crime vient du fait que Vincent ne peut juste pas être considéré comme une bête. Le principe du conte est d’avoir un homme physiquement monstrueux et animalistique, qui contraste avec son cœur d’or. Le belle doit dépasser les apparences.

Hors ici, on a un type légèrement perturbé mentalement au physique de mannequin, qui affiche une pauvre petite marque sur la joue. Quelle horreur, comment Kat va-t-elle arriver à voir au-delà de ces horribles cicatrices d’acné ?

Mais c’est simple ! Il suffit qu’il lui raconte une tragique histoire sur son patriotisme après le 11 Septembre et des expériences douteuses sur des soldats. La réaction de Kat, qui sirote sa bière et lui caresse la joue niaisement en changeant de sujet, est complètement normale.

Y’avait pas un meurtre à élucider au milieu de tout ça ?
Bah, oublions, les terroristes l’ont rendu moche. C’est ça le drame !

Mais hey, au moins y’a pas de société secrète vivant dans les égouts.

Blackie