Ce qui a rendu la série si géniale au fur et à mesure, et la place pour moi numéro une dans les meilleures nouvelles séries de cette saison, c’est que son amour pour la pop culture est passé de la bouche d’Abed aux scripts en général. De simples références balancées comme une encyclopédie n’ont rien de drôle. C’est une erreur que beaucoup de séries font. Community s’amuse plutôt avec elles en les détournant de façon grotesque, mais tout en gardant un sens par rapport à l’environnement et aux personnalités de ses protagonistes, ce qui rend chaque histoire parfaitement drôle et compréhensible même si l’on ne saisit pas ces dites références. On est dans l’over-ze-top, mais pas au point d’avoir des éléments irréalistes et des réactions à contre-rôles. Cela me fait un peu penser à Parker Lewis Ne Perd Jamais, dans le sens où l’on a un micro-univers déjanté avec juste la bonne dose pour qu’on arrive encore à y croire.
L’épisode de cette semaine fut (encore) une réussite question parodie.
De l’apocalypse à la guerre, il est passé par une panoplie de films d’action classiques que l’on connaît tous par cœur. Cela a donné une flopée de scènes hilarantes et de répliques à citer, du réveil de Jeff à la 28 Days Later à l’attaque de senior Cheng en passant par le foutage de gueule sur Glee ("Write some original songs !"). Tout cela en n’hésitant à détruire ses décors. Plutôt que de se contenter de simples rires, la série s’est servie de ce moment pour faire évoluer une situation stagnante entre deux personnages. Comme tout bon film de ce genre qui se doit. C’est le tour de force de cet épisode en ce qui me concerne, de nous avoir fourni un moment crucial dans l’évolution des relations entre les personnages au milieu d’un festival de gags.
Puis y’a pas à dire, les scénaristes savent exactement ce que l’on ressent face à la série et attaquent tout de plein fouet. Je vais finir par croire qu’Abed existe vraiment et est aux commandes de la série.
Avoir fait coucher ensemble Britta et Jeff maintenant est le moment idéal. La saison touche à sa fin, ce qui leur a laissé suffisamment de temps pour se développer individuellement et même s’éloigner d’un couplage forcé dès le Pilote. Mais le pseudo-suspense pour la saison prochaine est évité, ne pas faire traîner le sujet trop longtemps évite une déception future. L’abcès est crevé, on peut repartir sur autre chose.

Je dois dire que mon agacement des débuts à ce sujet a tourné à l’effet inverse, puisque la véritable amitié qu’ils ont fini par former me donne envie qu’ils finissent ensemble un jour. Ils ne seraient plus le connard arrogant qui veut se taper la jolie fille uniquement parce qu’elle est insaisissable, mais deux personnes qui s’apprécient vraiment pour ce qu’elles sont et se respectent. A l’heure actuelle, leur relation serait basée sur quelque chose de solide. Que cela marche ou non entre eux, cela ne m’énervera pas parce qu’il s’est construit un lien et que tout ira bien, pour eux comme pour leur petit groupe, donc pour l’ensemble de la série. Je ne les vois pas tout plomber avec des "We were on a break" pendant dix ans. La semaine dernière contre les lycéens fut d’ailleurs un excellent rappel de la qualité de leur duo.
A mesure que Community est devenue la sitcom que j’attends le plus chaque semaine, Britta est devenue mon personnage préféré. Au départ simple jolie fille faite pour résister à Jeff, le personnage s’est détaché de cela et elle s’est affirmée par elle-même. Peut-être parce qu’elle est la dernière à avoir démontré son potentiel comique dans le groupe, toujours cantonnée qu’elle est dans le rôle du buzz-kill (ce statut à carrément fait le sujet d’un épisode), je trouve son caractère plus creusé et peut-être avec le moins de risque de m’agacer sur le long terme. Le fait qu’elle soit une quasi-trentenaire râleuse, gauchiste et athée qui reprend ses études est un aussi gros facteur d’identification pour moi. Sans oublier qu’elle est bad-ass au paintball.
L’an prochain, s’il n’y a pas de Parvati, de crazy christians ou de vampires à la télé, vous pourrez toujours vous rappeler de moi en voyant la vieille Britta soûler toute une classe d’américains avec sa façon de penser.