Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Community - Bilan à la moitié de la saison 3

Digital Exploration of Interior Design: Il faut vraiment que Dan Harmon change de psy

Par Conundrum, le 2 avril 2012
Publié le
2 avril 2012
Saison 3
Episode 13
Facebook Twitter
Alors qu’on s’approche d’une quatrième saison pour Community (peut-être même sans Chevy Chase avec un peu de chance), j’avoue avoir de plus en plus de mal avec la série.

Depuis son retour, aucun épisode ne m’a vraiment marqué. Pire encore, elle semble confirmer ma principale crainte : Dan Harmon n’arrive pas à maitriser le ton de sa série.

J’adhère totalement à l’idée que la série, sous ses airs joyeux et colorés, soit une comédie particulièrement sombre. Établir les difficultés de devoir gérer une personne comme Abed est une excellente idée en soi, mais si la série se permet des moments comme celui-ci, il faut les contrebalancer avec un aspect beaucoup plus léger. Et c’est là, mon problème avec Community. Dan Harmon dit des choses intéressantes mais il ne fait plus rire.

Desperate Housewives m’a très vite perdu pour les raisons inverses. L’humour de la série et son côté sensationnel ont vite pris la main sur le côté dramatique de la série. A part la crise de Lynette dans les premiers épisodes où elle avoue à avoir du mal à être mère, il n’y jamais eu rien de vrai dans cette série qui, vu son pilote, aspirait à beaucoup plus. Community devient beaucoup trop sombre à mon goût.
"Remedial Chaos Theory", où Troy et Abed organisent une pendaison de crémaillère, est un épisode idéal de Community. Un gimmick qui sert l’intrigue (et pas l’inverse) met alternativement en avant ce qui fait le charme de la série. Tout le potentiel de la série est exploré avec des moments drôles, touchants, drôles, sombres, drôles, absurdes et drôles.

Je ne cherche pas à retrouver ce type d’épisode chaque semaine, ce serait épuisant. En revanche, assez naïvement, je m’attends à rire devant Community. Quand la série explore des territoires sombres, je m’attends à avoir des intrigues très légères et très drôles pour la contrebalancer. Sinon, je suis même prêt à retourner au niveau de la saison 1 lorsque Dan Harmon était encore sous antidépresseurs.

Il y a quand même un aspect positif à cela. Au moins, lorsque Troy et Abed sont tristes, que Jeff et Annie sont perdus dans une centième variation de « Jeff est un vilain égocentrique au cœur tendre », et que les scénaristes peinent à trouver quelque choses à faire aux vieux de la série, Britta a toute la scène pour briller. C’est, pour moi, l’unique personnage vraiment drôle cette saison.

Et cela met en avant, mon deuxième gros problème avec Community. La série semble être bloquée en pilotage automatique quant au traitement des personnages. Troy est toujours associé à Abed, Jeff régulièrement à Annie, Pierce et Shirley ont visiblement dépassé leurs dates de péremption aux yeux des scénaristes, et Britta est un électron libre. C’est bien dommage.
Happy Endings, qui doit aussi gérer une distribution importante et mettre en avant de façon équitable les acteurs de sa série, utiliser admirablement ses personnages. Même ceux qui n’ont pas d’intrigues apparaissent et brillent dans celles des autres. Les personnages ne sont pas cantonnés à une intrigue dans le même épisode. Les scénaristes s’assurent que les personnages passent du bon temps entre eux. Dans Community, je ne vois pas trop des gens s’amuser ensemble.

Dans "Contemporary Impressionits", Troy donne des exemples où Abed a aidé chaque membre du groupe. Ces événements ont eu lieu hors caméra, mais vu l’ambiance morose de la série, et le fait que ces gens ne restent ensemble que dans le cadre de leurs études, je n’y ai pas cru une seconde, cela m’a paru forcé.
En gros, je ne crois plus que ces gens forment une vraie communauté, et la série semble vouloir déprimer son audience à tout prix.

Si on est reparti pour un an de dépression qui s’achève avec un suicide collectif pour le dernier épisode de la série, je pense que je suis prêt à m’arrêter là. Faites moi juste signe quand Britta fait quelque chose de drôle.

Conundrum