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Dexter - Critique de l'épisode 3 de la saison 2

An Inconvenient Lie: Don’t Do Drugs and Drive

Par Blackie, le 21 octobre 2007
Publié le
21 octobre 2007
Saison 2
Episode 3
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Bonjour, je m’appelle Blackie et je suis une Revieweuse Flemmarde. Cela maintenant trois critiques que je suis sobre et je ne sais pas si je tiendrais encore longtemps. C’est dur, mais il va pourtant bien le falloir si chaque épisode continue d’être aussi remarquable. Je n’aurais jamais cru le dire, mais Grey’s Anatomy me manque un peu, râler constamment était tellement plus simple.

Cartes sur table

Cette semaine, une bonne partie des flics de Miami a décidé de dévoiler un peu de son jeu, pour mieux nous titiller.

L’empoignade de l’an dernier entre Doakes et Dex était assez savoureuse, car il n’y a rien de tel pour faire trembler ce dernier que lorsque le sergent se montre très direct. Une fois de plus, une confrontation pareille est très efficace puisqu’il utilise exactement la même façon de faire que Dexter avec ses proies : « Je te montre que je sais déjà beaucoup de choses sur toi et que quand j’affirme avoir le fin mot de l’histoire un jour, tu peux compter dessus. » C’est clair, sans concession, et Dex est prévenu de ce qui l’attend. Mucho caliente !

On a ensuite l’agent Lundy, fraîchement débarqué et dont on ne sait absolument rien à part qu’il a l’air loin d’être un crétin. Ce qu’il prouve un peu plus en avouant ses motivations quant à l’addition de Debra à son équipe. Non seulement il ne fait pas les choses au hasard, mais il manie si bien les mots qu’il pousse Debra vers la guérison et par conséquent, vers une certaine efficacité dans son boulot. Tous deux sont donc gagnants puisque l’enquête fait un bond en avant, avec la découverte de la motivation du Bay Harbor Butcher. Debra semble s’être trouvée un mentor assez remarquable et son futur sur le plan mental comme professionnel se profile plutôt bien à l’horizon. Voilà un duo dont je suis déjà fan.

Ce qui n’est toujours pas le cas des Lieutenants Pascal et Laguerta, bien que j’avoue avoir peut-être eu tort concernant cette dernière. Pas sur le fait que son histoire est chiante, désolée, ça n’a pas changé. Non, apparemment ce n’est pas de la compétition qu’elle semble mener. Je ne sais pas où Maria veut en venir, mais son soudain discours féministe auprès du Capitaine Matthews m’a étonnée. Soit elle s’est décidée à devenir la sainte de la station, soit elle compte reprendre la place qui lui est due à la loyale. Dans les deux cas, elle me gave toujours.

Les douze étapes

Je m’inquiète toujours pour Rita. Après ne l’avoir vue à l’écran que quelques secondes pour râler et pousser Dexter à suivre le programme, la voilà qui va jouer les petites-amies jalouses et suspicieuses ? Cela me ferait mal que le personnage soit détruit, surtout à cause du sponsor de Dex. Soyons clairs, j’ai détesté celle-ci d’emblée, de ses regards « je veux abuser de ton corps » à son fort accent rendant un peu plus mauvaises ses réflexions du style « mais non mon chou, tu n’es pas seul à avoir des pulsions. Je te comprends, moi, ça me fait la même chose avec le chocolat ». Je n’y peux rien, elle a un délit de sale tête.

Dexter réalise pleinement qu’il est devenu un homme de famille et met tout en œuvre pour ne pas briser cet idéal auquel il tient. Bien sûr, le programme risque de ne l’amener que dans deux directions possibles : renforcer ce lien ou le couper définitivement des Bennett. Et s’il y a bien une chose que je ne souhaite pas, c’est qu’il se sente attiré par Trashy Tronche pour cause de sombre connexion trop profonde qui existe entre eux.

En attendant, le fait que Dexter se serve du programme de sevrage pour exorciser sa propre addiction au meurtre était évidemment à prévoir. Cela n’empêche pas l’exécution d’être très satisfaisante, en particulier lorsqu’elle permet à Michael C. Hall d’aborder un jeu bien plus chargé émotionnellement.

Je ne sais pas si c’est votre cas mais je suis restée aussi bouche bée que lui en voyant Doakes le lâcher enfin. Vraiment, il gobe un truc pareil et le laisse tranquille aussi facilement ? Le troll blond d’Heroes aurait donc raison, il n’y a rien de tel qu’un petit mensonge pour mieux couvrir un plus gros ! Soit Doakes la joue très fin en faisant croire à Dex qu’il ne l’a plus à l’œil, soit le Sergent Bulldog me déçoit considérablement sur ce coup. Dans les deux cas, le mode répétitif de la traque nocturne en voiture est brisé avant qu’on ne se lasse ou que le traqué arrive à court de subterfuges, ce qui est plutôt positif.
Encore une fois, il est difficile de deviner où on va nous mener, ce qui m’évite au moins de faire des prédictions idiotes (et souvent à côté de la plaque) comme j’aime tant.

Quand le Dark Passenger prend le volant

On en apprend un peu plus concernant les morceaux de cadavres retrouvés dans la baie. Aucun corps ne semble entièrement recomposable, seuls des bouts divers sont disponibles selon les victimes. Parfois il ne s’agit que d’os, d’autres fois il y a une tête, ou encore ce sont quelques parties d’une jambe ou d’un bras. Il est donc très difficile de les identifier uniquement à partir de cela, car il n’y a ni visage ni empreinte à comparer avec une base de données.

Lundy n’est pas seulement impressionnant parce qu’il est joué par l’über cool Keith Carradine (ça aide un peu, c’est sûr). Sa présence devant les cadavres, seul le soir, est particulièrement intrigante. Et lorsqu’il fait une superbe démonstration de ses dons de profiler à Dexter, le jeu de Carradine est assez ambigu pour se demander s’il ne sait pas exactement qui il a en face. Ce qui est sûr, c’est qu’il impose déjà l’élément de surprise comme conduite.

Depuis que cette enquête a démarrée, je suis assez fascinée par l’opposition des points de vue entre la police et l’auteur de ces meurtres. Du côté de la loi, le Bay Harbor Butcher est pire que le Ice Truck Killer à cause du nombre de victimes plus élevé. Dexter, lui, a toujours considéré la technique de Rudy supérieure à la sienne. Et nous savons parfaitement que Rudy était plus dangereux dans le sens où il n’avait aucun code moral et aurait tué davantage que son petit frère s’il n’avait pas été enfermé des années dans un hôpital psychiatrique. Les informations en main changent clairement la perspective.

En dernière remarque, j’ai la sensation que la série met bien moins de touches humoristiques que l’an dernier, ce qui est peut-être dû au fait que les personnages aient maintenant un passif si chargé. Dexter n’a plus beaucoup de quoi faire des réflexions amusantes, vu sa situation, et même Masuoka semble avoir mis son rôle de bouffon local en veilleuse. Heureusement, le meurtre du vendeur de voitures avait une certaine légèreté (tout est relatif ici), de la perruque soigneusement posée à la énième séance de psychothérapie totalement déplacée que Dexter a eu une fois de plus avec sa victime. « You must be killed, but first, can you give some advice on relationship ?” Ils sont forts chez Showtime…

Blackie
P.S. Aucun flashback pour cet épisode et donc aucune apparition de Harry cette fois-ci. Mais pas d’inquiétude, James Remar est toujours au générique et on peut parier qu’on en saura bientôt plus sur ce brave papa aux actions douteuses.