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Dexter - Critique de l'épisode 3 de la saison 3

The Lion Sleeps Tonight: Tata Debra est gâteuse

Par Blackie, le 27 octobre 2008
Publié le
27 octobre 2008
Saison 3
Episode 3
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S’il y a bien un truc qui rend plus sympa le fait que votre entourage se met à procréer des petits choses hurlantes qui puent, c’est que vous pouvez vous amuser à leur offrir une panoplie du Bébé Badass Ultime, faite de t-shirts d’AC/DC et de totottes à tête de mort. C’est toujours drôle et ça augmente les chances du môme de devenir cool. Et cela, Debra est la première à l’avoir compris. Puis quand on a des parents aussi socialement adaptés que Rita et Dexter, mieux vaut commencer tôt à se préparer à la cours de récré.

Lorsque je me plaignais qu’il n’y ait pas de variations notables dans la routine meurtrière de Dexter, je parlais bien de méthode. Seringue ou strangulation, meurtre quasiment sur place, découpe du cadavre, petit tour en bateau pour jeter les morceaux… rien de tout cela ne semble avoir varié d’après ce qu’on a vu et entendu. Même si ce manque d’amélioration nécessaire continue à me faire tiquer parce que, je tiens à la marteler, sa prise en chasse par la police prouva que c’était loin d’être parfait, je suis ravie de voir que son Code éthique est toujours sur la voie du changement. C’en est un majeur qui s’opère dans cet épisode.

Shit Machines

Dexter a toujours été particulièrement protecteur envers les enfants et ceux de Rita en priorité. Maintenant que lui-même est sur le point d’être biologiquement liés à eux, il endosse plus que jamais le rôle de père de famille. C’est ce moment idéal que choisit un pédophile pour jeter son dévolu sur Astor, qui a bien dû prendre dix centimètres rien que pour qu’on se rappelle de son existence.

En voyant ce type louche parler à Astor au supermarché, j’avoue ne pas avoir pensé une seconde "heureusement qu’elle a un beau-père flic", mais plutôt "ça doit être rassurant d’avoir un parent qui peut trancher la gorge au premier salaud dans le coin". La série a cette particularité perverse de rendre justifiables une quantité de meurtres aux yeux du spectateur, qui laisse sa morale de côté devant une fiction au profit de ses plus bas instincts de vengeance. Œil pour œil, dent pour dent, Dexter a toujours rendu la pareille (accident d’Oscar mis à part).

La mort préméditée du pédophile apporte une nouvelle dimension à ces questions qu’on finissait par ne plus se poser, par habitude. Car si Nathan Martin est une enflure qu’on aurait tous envie de castrer sur le champ, Dexter ne lui fait techniquement pas subir l’effet boomerang. Ce n’est pas sa vie contre celles qu’il a prises, mais sa vie contre ses intentions. Il ne le tue pas pour les atrocités infligées à d’autres enfants, mais bien pour celles que Martin projette sur Astor. Il empêche ainsi de futures horreurs et punie une intrusion dans son univers privé. Rappelons-nous que lorsque Lila s’en était prise aux Bennett, ce fut également la goutte d’eau qui le fit passer à l’acte.

La laisse virtuelle créée par Harry Morgan pour contenir son "monstre", qui rendit possible l’empathie envers ce tueur en série, est en train de disparaître. Dexter commence à décider plus arbitrairement qui mérite son courroux, il y a de quoi se demander jusqu’où cela va le mener et si nous, spectateurs, ne commençons pas également à être plus laxistes devant la satisfaction de cette élimination. Ok, je parle un peu pour vous, alors je vais être plus directe : j’ai souhaité la dextérisation du pédophile dès la première seconde et sans aucun complexe. Après tout c’est normal, c’est juste une fiction, non ?

Pour le peu auquel on assiste, Dexter ne se contente pas de mettre KO mais bien de tuer Martin par strangulation, avant de faire on-ne-sait-quoi du cadavre. Pas de confrontation devant les photos de ses victimes, mais est-il découpé et jeté aux poissons ? L’habitude fait que je veux en tirer cette conclusion, mais s’il change ici son mode opératoire (comme pour celui original mais nécessaire de Freebo, ), il reste à nous le montrer clairement. Parce que oui, cela m’intéresse, je trouve cela important, et j’aimerais bien qu’on arrête d’éluder un maximum de détails. Pas que ce soit de la curiosité morbide, mais en voir autant sur Dex le Tueur que Dex le Type Banal est primordial. Assister au mélange de haine et de plaisir malsain sur son visage lors de cette attaque fut presque un choc tant j’ai l’impression de ne pas avoir vu cette partie de lui depuis longtemps. Le style de blagues au cours de yoga passerait mieux à côté s’il n’avait pas l’air d’un brave type qui tue de temps en temps en sifflotant. Il y a une certaine noirceur qui me manque.

En tout cas, sa leçon du jour fut de réaliser que son rôle est de protéger des autres et non de lui-même, mais j’attends celui où il comprendra qu’il a beau avoir le dessus sur les autres prédateurs, il n’est pas omniprésent pour autant. Dire à ses mômes d’être prudents, ça peut être efficace aussi.
Les questions d’hérédité reprennent brièvement concernant un gène de la violence, à laquelle la communauté scientifique n’a toujours pas de réponse satisfaisante, et… on ne va pas plus loin. Voilà.
C’est bien.
On peut sauter l’accouchement et une dizaine d’années maintenant, parce que je n’arrive plus à voir d’intérêt sur ce sujet pour encore dix épisodes ?

Dans la jungle, terrible jungle

Forcément, après que Miguel Prado ait surpris le meurtre de Freebo, l’assistant du procureur se met à coller plus que jamais son complice comme un chiot en chaleur contre une jambe. Parce que c’est un homme banal qui panique, a besoin de se confier à la seule autre personne ayant vécu le même trauma, et essaie un peu de combler l’absence de son frère. Il n’est pas non plus très prudent à parler de Freebo dans des lieux publics et bondés, c’est un novice à ce jeu. En tout cas il en a tous les signes.

Le personnage est encore très dur à saisir. Bien qu’il ait l’air parfois naïf, hyper émotif et trop dépendant, le regard perçant de Smits et quelques observations trop bien visées font se poser des questions sur ce qu’il sait vraiment et s’il n’est pas un manipulateur. Il donne par exemple la chemise par lequel se fit le fameux marquage au sang hautement symbolique et non-subtil, en signe de confiance, alors que le bon sens aurait voulu qu’il la brûle depuis longtemps. Et son rejet total de la remise en cause de l’affaire Chickie Hynes ne le rend pas moins suspicieux. La carrure imposante de Smits par rapport à Hall joue également beaucoup sur la perception que l’on peut avoir de lui.

Ce duo me plaît toujours, les deux hommes fonctionnent bien (surtout lorsqu’ils marchent côte à côte devant une énorme plaque tombale où est inscrit "LaTouche", parce que je suis bête), il créé une confidente pour Rita grâce à Sylvia Prado aussi… de là à me rendre excitée entre deux épisodes, pas encore.

Grâce à Miguel, Dex se voit au moins obligé d’aiguiller la police sur l’innocence de Freebo dans le meurtre de Teegan Campbell, dont il se ficherait normalement. D’autant que le corps de Javier, le petit dealer qui renseigna Debra, est retrouvé dans les mêmes conditions. Plus qu’un et on a officiellement un tueur en série.

L’orchestration pour donner l’identité de Teegan à Deb est sidérante parce qu’elle marche et qu’elle ne tique pas une seconde sur l’énorme coïncidence qui se passe. Pile au moment où elle en a besoin, son frangin lui donne rendez-vous devant un beau panneau avec la photo de Teegan pratiquement collée à sa tête et aucun renseignement sur la personne informant la disparition de la jeune femme. Pas étrange du tout. Mais vu la prouesse avec laquelle elle arrive à faire changer son frère de perspective concernant son bébé, je lui pardonne. Cette fille est géniale.

Grâce à cette information, la police peut recouper certains évènements et sait enfin que Freebo ne peut pas être responsable, bien qu’ils le croient toujours en vie et en cavale, et rechercher le vrai coupable. Tant mieux, mais je commence à être légèrement lassée de les voir avec un train de retard par rapport à Dexter jusqu’à ce qu’il les aide, on y a trop eu droit. Je dois devenir aigrie.

Avec cela, la relation entre Debra et Anton n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Qu’il nous apprenne quoi que ce soit sur Quinn, on s’en fout, en attendant il apporte son lot de scènes fortes, entre rapports de force et séduction. Ainsi qu’une jolie chanson pas très difficile à comprendre mais hautement drôle. Mettre ces deux-là ensemble ne serait pas la meilleure des idées, bien qu’elle rappellerait celle (soit-disant) entre Harry et Laura, mais il y a quelque chose d’assez mignon à les voir flirter.
Anton étant celui qui a mené Deb aux deux victimes du Découpeur de Peau, est-il en danger ou le responsable ? On ne va pas nous refaire le coup de mettre Debra dans les bras du tueur de la saison, quand même, ce serait se foutre du monde… hein ?

Blackie
P.S. Utiliser des titres de chansons de musical n’est apparemment pas toujours une bonne idée, parce qu’on peut se retrouver avec des airs stupides dans la tête pendant des heures. A weeeeeeee eeeeeeee, a wee ma way !