Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Dexter - Critique de l'épisode 4 de la saison 3

All in the Family: Astor fait sa crise

Par Blackie, le 4 novembre 2008
Publié le
4 novembre 2008
Saison 3
Episode 4
Facebook Twitter
On se concentre un peu plus sur les personnages secondaires, pour ce qui servira forcément d’amorce à un tas de sous-intrigues importantes dans les deux prochains tiers de la saison. En attendant, cela ne donne pas le plus passionnant des épisodes et contrairement à l’année dernière, je commence déjà à perdre patience. La fascination envers Dexter est-elle faite pour durer, surtout maintenant que l’on sait avoir droit à au moins deux saisons de plus ?

Il faudra revenir sur cette question d’ici une dizaine d’épisodes, le résultat de cette saison me paraissant assez déterminant quand aux capacités de la série sur la longueur.

Pour le moment, le souci de la semaine pour Dexter est de faire renoncer Miguel à mettre Ramon dans le secret de la mort de Freebo. Pour qu’il fasse son deuil et arrête d’être chiant. Et hop là, il y arrive en lui faisant réaliser que son frère est vraiment trop chiant et ne sait pas la boucler. Malheureusement, c’est un peu tout ce qu’il y a à en dire parce que les manipulations de Dex étaient classiques, l’issu prévisible, et on sait pertinemment que Ramon n’est qu’un petit obstacle sur le chemin avant de passer aux choses sérieuses.

Plus importante est l’annonce de la grossesse de Rita à ses enfants, qui engendre une demande en mariage surprenante. Dexter ne voit évidemment cela que comme une formalité de plus au premier abord. Après tout, il va bien devoir emménager avec les Bennett quand le bébé sera là, ce n’est pas comme si être liés par un contrat était une contrainte de plus. Mais lorsque Rita lui explique que c’est un rôle en plus à assumer, j’avoue avoir mis du temps à comprendre sa persévérance à vouloir l’épouser, et ses explications finales en voix off ont plutôt bien éclairci la chose. S’impliquer encore plus dans ce rôle de père de famille pour peut-être arriver à l’être vraiment, cela lui correspond assez. C’est beau, c’est tout ce qu’on lui souhaite depuis le début, mais maintenant qu’il est si heureux et presque banal, j’avoue que le bonhomme me fascine quand même sacrément moins.

Si l’inquiétude d’Astor m’échappe, parce que je ne dois pas être douée pour comprendre en quoi l’absence de mariage la dérange autant que lé bébé lui-même, le renvoi de Rita m’a, lui, plutôt l’air d’une belle excuse pour avoir des arguments en faveur du mariage : l’assurance de Dexter, le compte en banque commun… expliquer à sa patronne qu’elle est enceinte, donc a des nausées et les hormones en feu, aurait été plus simple. On ne renvoi pas pour cause de grossesse, ou alors on risque un beau procès dans la tronche.
Rita a donc plein de raisons de l’épouser, malgré le fait qu’on n’a jamais entendu son petit-ami lui dire clairement qu’il l’aime. Si elle fait partie de celles qui préfèrent qu’on le lui montre plutôt qu’on le dise, et après Paul cela paraît logique, elle succombe pourtant à de simples mots du calibre d’une comédie romantique. J’aime aussi qu’elle attende l’approbation de ses enfants avant de dire « oui, NOUS t’épouserons ». Pour quelqu’un qui veut être épousée pour elle-même, elle met bien l’accent sur le fait de faire partie d’un lot. Elle me déçoit un peu, là.

A part cela, l’affaire du Découpeur de Peau est mise sous parenthèses pour une enquête du jour indépendante, où la fiancée d’un homme assassiné est le seul témoin. Une psychopathe que Deb met à jour mais dont toute l’affaire est bouclée par Quinn, en utilisant sa partenaire et gardant tout le crédit. Les supposés dons de Quinn le « witness whisperer » n’impressionnent pourtant que les autres personnages car je le trouve tout bêtement mauvais, ce qui est sûrement plus la faute du comédien que de ses dialogues (je n’y arrive toujours pas avec lui). Cette intrigue fait rater à Dexter une conclusion évidente, encore un signe qu’il commence à perdre certaines capacités de compréhension vis-à-vis de ses compatriotes tueurs, puisqu’il n’a pas non plus la moindre opinion sur le Découpeur (aka le "Skinner", comme indiqué sur le tableau derrière Batista. On est tous doués pour trouver des surnoms originaux, dites donc.)
Mais elle sert surtout à pousser Debra vers l’officier Yuki Amado, la petite emmerdeuse des Affaires Internes qui la harcèle toujours super discrètement, déjà pas si réticente à collaborer puisqu’elle a rentré son numéro dans son téléphone. Si Yuki soulève l’excellent point que Quinn est un sale con égoïste, cela ne fait pas de lui un ripoux pour autant, mais gonfler Debra est une bonne raison pour qu’elle ait moins de scrupules à creuser à son sujet.

De son côté, Laguerta fait autre chose qu’être la nouvelle mère de service, pleine de bons conseils et de gestes tendres. Le lieutenant refait surface et prend le taureau par les cornes en faisant ce que Miguel refuse : elle permet au dossier Chickie Hynes de se rouvrir. Moi qui en avait déjà marre de la voir pleurnicher la moitié du temps, cela tombe à point. D’autant que son duo avec l’avocate de Hynes fonctionne parfaitement. Reste à voir comment Miguel va réagir (je mise sur « pas bien »).

A l’inversement, Batista nous refait le coup de l’apitoiement comme après son divorce. Même si son excuse à l’inspectrice de la brigade des mœurs sonne juste par rapport au personnage, je trouve cela étrange de le voir demander les services d’une prostituée. Trois épisodes plus tôt, il parlait à Laguerta d’une nuit passée avec une femme, donc apparemment il n’avait pas de soucis à se trouver des coups d’un soir et pourrait éviter une telle connerie mettant à risque son nouveau statut de sergent. Mais il doit bien y avoir une raison pour introduire le personnage de Gianna, flic compatissante et plutôt jolie, une raison tellement difficile à deviner que je ne vous insulterai pas en la tapant ici.

Blackie