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Do Not Disturb - Avis sur le premier épisode d’une série qui a existé

Do Not Disturb: La petite vie tranquille/haletante d’un Hôtel de luxe/cheap

Par Gizz, le 30 juin 2008
Par Gizz
Publié le
30 juin 2008
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Pendant tout l’été, les membres les moins paresseux de la rédaction de pErDUSA (et Gizz) donnent leur avis sur les pilotes de la rentrée.

Le grand retour de Jason Bateman à la télévision se fait derrière la caméra. Il avait déjà oeuvré pour un épisode d’Arrested Development (Afternoon Delight, épisode correct) sur un script écrit par son nouveau binôme, Abraham "I should be in that Poof !" Higginbotham. Le duo arrive-t-il à atteindre le niveau de la série qui les a réunis ? La réponse après la pub.

DO NOT DISTURB

FOX – Septembre 2008
De : Abraham Higginbotham (Arrested Development) et Jason Bateman (Arrested Development)
Avec : Jerry O’Connell (Sliders, Crossing Jordan), Niecy Nash (Reno 911), Jolene Purdy (Donnie Darko), des Blondes, et des Gays.

Do Not Disturb est donc une sitcom pure, avec décor unique, caméras multiples, et rires enregistrés. On y suit l’équipe Front et surtout Back Office d’un hôtel de luxe, récemment cité comme un des 10 hôtels où séjourner à New-York, que Neal (Jerry O’Connell) dirige tyranniquement, tout en léchant les bottes du propriétaire. Juste au dessous dans la pyramide, Rhonda (Niecy Nash), directrice des Ressources Humaines, en conflit constant avec son supérieur égocentrique, et tentant de gérer les humeurs et les incompétences du petit personnel. Tout en bas, au sous-sol, Molly, standardiste rêvant de travailler au front-desk pour faire découvrir ses talents de chanteuse au beau monde qui traverse le hall de l’hôtel.
Et au milieu de tout cela, puisque nous sommes censés être au coeur du hype new-yorkais, on rajoute de la blonde anorexique en talons hauts, et du gay assumé. Les chiffres montrent que ce procédé multiplie le Coefficient de Classitude par 12.

Au rayon de cette épisode pilote, Neal impose des talons ultra-hauts aux top-models de l’accueil, et garde l’équipe sous pression pour que tout soit absolument parfait pour la visite du propriétaire et des journalistes. Rhonda dorlotte un beau mais "gentil" employé, qui préfèrerait le calme du sous-sol au luxe du rez-de-chaussée, et tempère Molly qui ne veut que l’inverse. Nicole, la blonde anorexique est méchante et adore ses talons hauts. Puis elle mange. Larry passe son temps au téléphone avec son petit ami. Puis rien.

DO NOT LAUGH ?

Au final, très peu de moments efficaces (par "efficaces", pour une sitcom, j’entends "drôles"). Je fais partie des gens qui apprécient plutôt bien Jerry O’Connell, mais ça ne suffit pas à prendre tout ce petit monde en affection. La vie d’un hôtel du genre devrait être sans relâche et survitaminée, ambiance parfaite pour une sitcom, mais le rythme est plutôt plat. De plus, pour un palace, le décor est très bas de gamme, ce qui ne contribue pas vraiment à l’ambiance de la série.

Du côté des acteurs, Jerry O’Connell fait son boulot, et hérite des répliques les plus réussies de l’épisode (et mérite une récompense pour son imitation du "sassy move" de Rhonda). Niecy Nash de son côté est un peu décevante. Elle gagnerait à être plus acerbe, son personnage manquant pour le moment de caractère et de pêche. Jolene Purdy est tout simplement catastrophique, n’attirant aucune sympathie, et dénuée de charisme. Elle n’est pas aidée par son personnage, dont l’envie de prouver ses talents de chanteuse fait plutôt peine à voir. Etrangement, j’ai été beaucoup plus séduit par le personnage de Nicole, jouée par Molly Stanton (non, je ne suis pas superficiel et attiré par le physique) la blonde qui découvre les bienfaits de la nourriture au cours de cet épisode. Les autres personnages sont pour le moment beaucoup trop secondaires pour juger de la légitimité de leur présence sur le long terme.

Mais malgré tout, les acteurs font leur travail, alors à qui la faute du manque de rires et de sympathie provoqués par l’épisode ? Force est de constater que la paire aux commandes n’a pas l’efficacité de celle de la famille Bluth. On peut reprocher à Jason Bateman le manque de rythme de l’épisode, qui ne décolle jamais, ou qui retombe tout de suite après les one-liners. A aucun moment on ne ressent la frénésie qui devrait règner dans un hôtel huppé, tel qu’à pu le faire, dans un autre style et un autre pays, Hotel Babylon (hop, une référence à une série anglaise placée...).

Ensuite, Abraham Higginbotham, dont le premier crime est d’avoir un nom qui m’oblige à le regoogler à chaque fois que je veux l’écrire correctement, nous a certainement pondu ici une série bancale. Comme je l’ai écrit plus haut, le cadre choisi pour la sitcom se prête plutôt bien à une ambiance survoltée et des dialogues percutants, mais on en est plutôt loin ici. La galerie de personnage n’est pas très originale, et peu attachante, même si on sent poindre un peu de potentiel du côté de la relation conflictuelle entre Neal et Rhonda.

DO NOT WATCH ?

Soyons optimistes, attendons de voir ce que nous réserve la suite. Tout n’est pas perdu, Higginbotham (je vais l’appeler Featherbottom si j’oublie encore son nom) ayant tout de même fait ses preuves sur une des grandes comédies de ces dernières années, écrivant même certains des -nombreux- très bons épisodes d’Arrested Development. Et puis aux vues des nouveautés de la rentrée, il n’y aura pas grand chose d’autre à regarder...

Gizz