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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 1 de la saison 2

Last Days of Summer: Roll out those lazy, hazy, crazy days…

Par Feyrtys, le 12 octobre 2007
Publié le
12 octobre 2007
Saison 2
Episode 1
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Les étés dans le Texas sont longs, chauds et mouvementés, j’aurais du m’en douter. Mais je l’avoue, je ne m’attendais pas à CA en retrouvant mes habitants de Dillon.

La scène d’ouverture est très inhabituelle : les images sont fixes, claires, brillantes, et on a un vieux tube pour accompagner les déhanchements sexy de Tyra et sa dégustation de glace à l’eau !
J’ai eu l’impression de voir une vidéo de promo faite pour attirer les téléspectateurs de One Tree Hill ou The O.C.
J’ai poussé un grand soupir quand l’image est revenue à des tons plus gris, et à des mouvements de caméras libres. Et quand j’ai vu Coach Taylor en bermuda et en polo, j’ai su que j’étais bien devant FNL. Je considère donc cette petite scène à la piscine comme un clin d’œil à ce que la série pourrait être si elle se conformait à une esthétique "jeune" et "hype" : brillante, sexy, mais un peu vide dans le fond.

Plusieurs mois se sont écoulés depuis que les Panthers de Dillon ont gagné le Championnat des lycées de l’état du Texas. C’est l’été, il fait chaud donc, et les jeunes se retrouvent à la piscine municipale. Smash fait son Smash, Riggins fait son Riggins, et Matt fait son Matt : il se plaint à son meilleur ami de l’attitude de Julie. La petite Taylor semble en effet très intéressée par son collègue maître-nageur, surnommé le "Swede" pour une raison qui m’échappe car il ne semble pas être particulier suédois. Il parle même sans le moindre accent. Et franchement, je ne sais pas ce qu’elle lui trouve, parce qu’il manque dramatiquement de charme. Mais bref, il y a de l’eau dans le gaz dans LA relation qui semblait parfaite. Pour l’instant, ça ne me dérange pas. J’aime Matt et Julie ensemble mais je les aime aussi l’un sans l’autre.

La scène de la piscine prend une tournure plus intéressante lorsque Tami Taylor, enceinte jusqu’au cou, et absolument divine avec ses lunettes de soleil, perd les eaux dans la piscine. Outre le côté franchement dégoûtant de cette histoire, c’était plutôt mignon de voir Tami et Julie se disputer à un moment pareil. Et la scène suivante, dans laquelle Eric se dépêche de retrouver sa femme en plein travail était très émouvante, comme la série sait seule le faire. On aurait pu sombrer dans le gnan gnan ultime, mais on dépasse les clichés éculés de l’accouchement dans les séries télé et on a une scène qui émeut tout court, sans artifice ni fausse joie.

« Welcome to the family »

La petite Gracie est née, et avec elle, beaucoup de changements s’annoncent dans la petite ville de Dillon. Beaucoup de changements se sont même déjà installés, à vrai dire. Pour commencer, le nouveau coach de l’équipe de foot, que l’on ne voit pas beaucoup mais qui est présenté comme l’anti Coach Taylor. Froid, distant et sourd aux arguments pourtant raisonnables de Jason Street. Mais il reste du temps pour le découvrir et voir plus loin que les apparences. Je suis confiante : les scénaristes ne vont pas se contenter de nous donner de l’anti Coach Taylor, et ils vont créer un vrai personnage pour cet entraîneur chargé de mener une équipe vers l’excellence qu’elle a déjà connue.
L’autre changement, auquel cette fois je ne me fais pas, concerne Landry et ses essais pour rentrer dans l’équipe de foot. Landry avec un casque, ça ne va pas du tout, je dirai même que c’est un gros gros problème. Je veux bien que Landry veuille impressioner Tyra, mais quelque part, Tyra n’a jamais dit qu’elle aimait les joueurs de foot. C’est même plutôt le contraire. Et Landry l’a séduite quand il lui a fait son discours à propos de l’avenir que lui réservait une vie avec un homme comme Riggins. Le charme de Landry vient justement du fait qu’il est si différent des joueurs de foot de Dillon. Il est dans un groupe d’heavy metal, il est très bon élève, il a un regard critique sur ce sport. Je n’arrive pas à comprendre ses motivations. Si Tyra était une fan de foot, ça pourrait se tenir, mais c’est tout le contraire ! Je veux bien mettre ça sur le dos de l’inexpérience de Landry en matière de relation amoureuse, et le fait qu’il ait toujours donné de très mauvais conseils à Matt… Il n’y a pas de raison qu’il se mette à agir de façon censée avec Tyra, d’accord. Mais j’ai beau essayer de comprendre cette décision, je n’y arrive pas ! Landry n’appartient pas à l’équipe de foot, ou alors, en tant qu’arbitre des matchs de filles, mais c’est tout !

Si seulement il n’y avait que ça… Mais attendons un peu avant de parler de La Chose.

Revenons sur la famille Taylor. On avait quitté Tami et Eric se promettant de faire fonctionner leur couple malgré la distance qui allait les séparer maintenant qu’Eric avait accepté un nouveau poste d’entraîneur de quaterback à Austin. Et on y croyait ! Moi j’y croyais en tout cas. Eric et Tami sont indestructibles. Et Tami ne peut pas quitter Dillon, elle y est heureuse, Julie y est heureuse aussi ! C’est pas un bébé qui allait mettre la zizanie dans cette merveilleuse famille.

Mais rien n’est aussi simple. La distance a peut-être été bien gérée pendant les mois de grossesse, mais maintenant que Gracie est là, tout change. Les hormones et le fait de ne plus pouvoir dormir la nuit donneraient envie de pleurer à n’importe quelle femme, même Tami ! Et le fait que le travail d’Eric le rappelle plus tôt que prévu n’arrange pas les choses. Connie Britton est fabuleuse (comme d’habitude) dans ses scènes, et l’on sent que le personnage combat ses émotions et essaye de rester positive malgré les difficultés.

J’avoue, j’ai un amour incommensurable pour Eric et Tami Taylor. J’ai des frissons à chaque fois que Kyle Chandler apparaît à l’écran. Mais là, vraiment, j’ai du mal à comprendre pourquoi il accepte de repartir aussi vite après la naissance de sa fille, alors que sa femme est en train de pleurer sur le canapé du salon et se retient de ne pas complètement craquer.

J’ai eu envie de lui dire : « Eric, mon vieux, je t’adore, tu le sais, mais là, tu pousses le bouchon un peu loin. Ca fait des années que tu trimballes ta famille un peu partout dans les Etats-Unis, et pas dans les villes les plus excitantes du monde. Ta femme vient d’accoucher. Si tu te rappelles bien, il n’y a pas pire qu’un nouveau-né pour vous gâcher la vie : ça pleure, ça mange, ça se fait dessus et ça dort. Votre première engeance semble être complètement indifférente au sort de sa pauvre mère et elle est bien trop occupée à se regarder le nombril pour donner un coup de main à la maison. Autrement dit, Tami est en Enfer. Pendant ce temps, toi, tu te casses à Austin. Alors d’accord, c’est le boulot que tu as rêvé d’exercer toute ta vie, d’accord, ta femme t’a poussée à le prendre malgré tes réticences, mais quelque part, il serait temps que tu te rendes compte que ton rêve, il est un peu naze. Il est temps que tu te rendes vraiment compte de tous les sacrifices que ta femme et ta fille ont du faire pour toi jusque là. Alors tu laisses tomber le polo bordeaux et tu reviens aux jolis tons bleus de Dillon. Merci ».

Après lui avoir dit tout ça, avec beaucoup de conviction dans le regard, je serai OBLIGEE de l’aider à changer de tenue. Pour donner du poids à mes arguments.

Dans les autres changements notables, nous avons la conversion soudaine de cette chère Lyla Garrity. Je veux le dire tout de suite : j’ai toujours aimé Lyla et je n’ai jamais compris que ce personnage reçoive autant de critiques pour son comportement. Trop gentille et bien trop optimiste en début de saison 1, elle est pourtant rapidement devenue un personnage féminin fascinant, grâce à sa liaison sulfureuse avec Tim Riggins, puis surtout dans les conséquences de cette liaison. Ensuite, elle n’a pas cessé de s’affirmer. Contre son père, contre Jason, contre (et avec) Tyra… C’est un des personnages qui a connu le plus de changements au cours de la première saison. On dirait que les scénaristes n’en ont pas terminé avec elle.

La voilà devenue une Born-Again Christian, une fondamentaliste qui pense que Jésus a réponse à tout et qui cherche à convertir tout le monde autour d’elle. Surprenant ? Pas vraiment. Lyla cherche de nouvelles règles à sa vie, après avoir tout démolli autour d’elle. Sa famille n’existe plus. Ses parents divorcent, sa mère fréquente un nouvel homme (végétarien ! AU TEXAS ! Autant dire qu’il doit être considéré comme un communiste athée) et elle a renié le squad des cheerleaders. Elle aurait pu se tourner vers le mouvement gothique et se mettre au mascara noir et aux piercings, mais à la place, elle choisit Jésus. C’est plus passe-partout j’imagine.
Alors non, ça ne m’étonne pas. L’adolescence est une période de passion intense ; la religion n’est qu’un moyen comme un autre de s’impliquer corps et âme dans quelque chose. J’ai un bon nombre de copines qui ont eu une période grenouille de bénitier pendant le collège et le lycée. Ça finit par passer...

En plus, Lyla qui fait sa Crazy Christian, c’est une Lyla qui n’hésite pas à se montrer très désagréable avec son entourage, en particulier avec sa mère. Alors qu’elle récite les bénédicités, elle en profite pour faire remarquer à future ex Mme Garrity que les jeans moulants, ce n’est plus de son âge. Je l’aime moi bien la nouvelle Lyla. Pas encore autant que la Lyla qui chantait à tue-tête dans sa voiture « You’re a little bit too late », mais presque.

Riggins, quant à lui, est revenu à ses activités préférées : bière et triolisme. Il ne se lave toujours pas les cheveux, mais on ne va pas lui en vouloir. La voisine semble avoir disparu du paysage, et il continue à faire les yeux doux à Lyla. Voilà un personnage qui n’a pas énormément changé depuis le début de la série. À part une brève période de sobriété, Riggins reste fidèle à lui-même : nonchalant et réservé. Et beau comme un dieu grec. D’ailleurs, tout comme Jéjé l’a dit dans sa dernière chronique pour Ma Semaine à Nous, j’admire les gens de NBC qui ont eu l’idée de placer la pub « Get your own Tim Riggins… Jersey » au milieu de l’épisode. J’ai cru avoir une attaque. C’était très pertubant.

Smash est apparemment devenu une vraie star, occultant quelque peu la réussite de son équipe et celle de Matt Saracen en particulier. Ca ne va pas arranger l’ego déjà démesuré de The Smash, et l’ego déjà bien abîmé de Matt, mais ça me paraît encore une fois logique. Les projecteurs se tournent vers ceux qui les recherchent, pas ceux qui restent dans un coin en attendant qu’on les remarque…

Matt a de nombreuses qualités, mais la réactivité n’est pas son fort. Il n’a pas l’air de faire grand chose alors que sa petite amie s’éloigne doucement de lui. Certes, il n’a pas beaucoup de prise sur cette situation... Julie est attirée par un rocker aux cheveux gras et au regard mou. Et elle n’est sûrement pas prête à admettre que Matt et elle ont un problème. Espérons que le monumental râteau qu’elle s’est prise dans cet épisode va lui faire ouvrir les yeux sur ce qu’elle veut vraiment (rester ou non avec Matt). En attendant, Saracen ne fait pas grand chose pour arranger la situation. La preuve, il en est réduit à écouter les conseils de Landry.

Voilà pour la mise en place de cette seconde saison. Tout dans ces différentes stoylines me plait. J’ai confiance dans leurs développements respectifs.

I know what you did last summer

Mon plus gros problème avec cet épisode réside dans l’histoire qui a, pour moi, un peu gâché ce season premiere. À la fin de l’épisode, je ne pensais plus qu’à cette histoire particulière, et tout le reste était passé à la trappe. Ca m’a un peu énervée.

Alors oui, il y a avait dans le series premiere un événement tout aussi brutal et violent. L’accident de Jason Street a marqué au fer rouge le pilote de Friday Night Lights. Mais voilà, je ne connaissais pas encore Dillon, je ne connaissais pas encore Jason, ni le Coach Taylor, ni Matt, lorsque j’ai vu ce pilote. Je ne connaissais personne. Je ne m’étais pas attachée à ces personnages… J’allais les découvrir et apprendre à les aimer. Et parmi ces personnages, un couple allait se former que j’allais adorer : Tyra et Landry. Un couple improbable, mais attendrissant.

Dans cet épisode, j’ai eu mon compte de moments adorables : Landry qui met de la crème solaire sur le dos de Tyra, Tyra et Landry qui regardent un de mes films préférés, Beignets de Tomates Vertes… Et puis j’ai eu mon compte de moments tragiques. Tyra et Landry qui tuent, par accident, l’homme qui a essayé de violer Tyra dans la première saison… Et qui ne savent pas quoi faire du corps, a priori sans vie, de l’homme.
On ne sait pas encore ce qu’ils ont décidé de faire. Le jeter par-dessus le pont ? Se rendre à l’hôpital, à la police ? Dans tous les cas, cette situation me déplaît au plus haut point.

Déjà, parce que Landry et Tyra sont à présent maudits. Ce n’est pas que les statistiques étaient en leur faveur (une aussi belle fille avec un garçon aussi peu sûr de lui ?) mais j’aurais aimé les voir essayer, à leur façon, de tisser quelque chose. Là, la culpabilité et le poids de cet acte hyper violent (le plus violent qui soit en fait) va les ronger de l’intérieur. Je vois mal comment ils pourraient revenir de cette nuit-là.
J’ai le sentiment de m’être fait voler mon couple préféré, et je n’aime pas ça du tout. D’autant que la raison de ce vol est pour le moins extrême. Autant l’accident de Jason Street était cohérent (le football américain, ce n’est pas le curling), autant ce meurtre est synonyme, pour moi, d’intrigue forcée.
Bien entendu, il me faut attendre de voir comment cet événement va être géré, et surtout, comment il va être résolu. Soit Tyra et Landry se rendent à la police, soit ils devront cacher ce qui est arrivé à tout le monde. Dans l’un ou l’autre des cas, ça ne me plaît pas DU TOUT.

Que les choses soient claires : toutes les scènes autour de ce dramatique accident sont réussies. Adrienne Palicki et Jesse Plemmons font un boulot remarquable. On les sent paniqués, on les voit pour ce qu’ils sont au fond : des enfants. Leurs réactions ne sont pas complètement incohérentes, elles sont juste énervantes parce qu’on voudrait qu’ils fassent preuve d’un peu plus de jugeotte… Je sais, je ne peux pas leur demander de réagir comme « il le faudrait » mais il n’empêche, le fait de prendre la décision de ne pas appeler les secours, de conduire eux-mêmes jusqu’à l’hôpital, et enfin, de penser à jeter le corps à la rivière me frustre totalement. J’avais vraiment l’impression d’être dans un remake de Souviens-toi l’été dernier. J’avais l’impression d’assister à une grande mise en scène tragique destinée à marquer inutilement les nouveaux téléspectateurs qui auraient peur de s’ennuyer. A la limite, s’ils tenaient tant à mettre Tyra et Landry dans cette situation, j’aurais préféré attendre un peu… J’aurais préféré qu’on me laisse avec un season premiere déjà bien assez mouvementé comme ça ! Je n’avais pas besoin qu’on me force à assister à la fin d’une histoire d’amour et d’amitié qui venait à peine de commencer.

Tout ce que j’espère, c’est que cette histoire aura une conclusion rapide et peu douloureuse, et qu’on passe vite à autre chose. Je préfère m’inquiéter pour le couple des Taylor et pour l’équipe de foot que pour une histoire de meurtre… Des petits riens et des grandes choses, mais rien d’aussi tragique, rien d’aussi irréversible… Voilà ce que j’aimais dans FNL. Voilà ce que je voudrais retrouver.

Feyrtys
P.S. Ceci dit, je fais confiance aux scénaristes pour redresser la barre et tisser autour de cet événement des situations réalistes et poignantes. Je veux y croire !